UNE SEMAINE D’UN MILITANT BÉNÉVOLE DES ÉCOLES PUBLIQUES

UNE SEMAINE D’UN MILITANT BÉNÉVOLE DES ÉCOLES PUBLIQUES

Lundi

Matin : j’échange à nouveau avec Pauline, maman du petit Marcel, sa crainte est que la rentrée de son enfant avec TSA soit difficile. Elle a rendez vous avec l’inspecteur en fin de journée, elle souhaite que je l’accompagne en tant que fédération de parents d’élèves. Normalement, c’est Nathalie, mais ce sera moi. Nous échangeons avec Pauline, je rappelle Nathalie pour bien comprendre la situation et les possibilités. Les enjeux sont importants. La scolarité est un droit, l’inclusion est un devoir pour l’éducation nationale. La maman m’impose le respect, elle se démène, elle connait parfaitement ses droits, utilise les termes justes et appropriés, elle a juste besoin que je sois auprès d’elle pour la rassurer.

Fin de journée : j’arrive en sueur dans la cité, on prend le temps de discuter avec la maman à l’ombre d’un arbre sur un bout de bitume. On file au rendez-vous : nous nous retrouvons dans une petite salle, fenêtre ouverte les cigales qui chantent, face à un inspecteur de l’education nationale, mais pas que : le réfèrent, la psychologue scolaire (c’est la première fois que j’en vois une), la directrice, l’enseignante qui a eu Marcel cette année, et l’enseignante préposée à accueillir Marcel l’année prochaine. Près de 2 heures de réunions, je n’en dirai pas plus, longue discussion, j’interviens plusieurs fois pour répéter les paroles de la maman qui sont pourtant claires, mais visiblement les personnes face à nous ont déjà décidé et egalement pour rappeler que l’éducation nationale ne répond pas à son obligation de moyens (l’aesh de l’enfant est absente depuis 2 semaines). Le Référent revient avec un gevasco imprimé, je comprends que je viens de faire une ESS, la maman n’était pas au courant. Nous sortons de la réunion, j’échange avec la maman sur les solutions proposées.

Je fais le compte rendu auprès de Nathalie le soir lui donne mon avis.

Je rentre à la maison avec en tête le courage et la force de cette maman se battre pour son fils et faire appliquer les droits de son fils.

A la maison, je gère la cagnotte leetchi pour les cadeaux de fin d’année scolaire de l’enseignante de la classe de mon fils appréciée de tous les enfants. Les enfants apporteront les cadeaux déjà achetés par des parents à la journée pique-nique au parc Longchamp prévue demain.

Mardi

La nuit porte conseil, je rédige le compte-rendu avant de commencer mon boulot. 8h30. J’essaie d’avoir Nathalie pour savoir ce qu’elle en pense. Injoignable. J’appelle la maman, elle me dit qu’elle a eu Nathalie déjà et qu’elle va effectivement suivre la proposition de l’équipe enseignante. Nathalie lui a proposé de faire une rentrée échelonnée avec elle si elle peut dans la classe. Elle pourra. Je lui dis de prévenir de suite l’équipe éducative avec trace écrite que c’est leur solution à eux.

Je finis par avoir Nathalie, je lui expose ma colère face à une éducation nationale qui dit que le système de remplacement des aesh n’est pas prévu… ça rejoint cette demande de communication restée sans suite des effectifs des aesh et des absences aupres de l’education nationale. Nous avons l’intime conviction que nous sommes face à des esprits comptables. Nous pensons que le vivier des aesh est là, que c’est simplement un manque de volonté que les aesh soient manquantes.

Je gère la cagnotte de fin d’année scolaire auprès des parents. Tout le monde a donné, il reste un reliquat, ce sera pour acheter des fleurs. Sur le fil de l’ape de l’école, nous en profitons pour faire le debrief de la kermesse de la semaine derniere des ateliers (barbecue, entrée, musique, …) et tout mettre dans un document partagé pour l’année prochaine. Nous avons 1600 euros sur le compte de l’APE. C’est bien.

Le soir j’envoie l’inscription de notre fédération de parents d’élèves avec tous les documents à vivacité, la fête des associations de septembre.

Mercredi

Matin (demi journée rtt posée) : Commission Communale d’Accessibilité Universelle avec comme invité la métropole et la RTM. Nathalie m’accompagne, Nathalie est plus sur le transport scolaire des enfants, ma marotte à moi c’est de mesurer l’ambition politique. Extrait Question posée : quelle est la dépense en investissement pour l’accessibilité des points d’arrêts : 300 000 euros… OK sachant que le budget de la métropole est de 900M€ on voit bien là l’ambition politique. Je passe sur le reste.

13h : en allant à la gare Saint Charles, je recroise les deux personnes en fauteuil roulant qui étaient au CCAU, on commence à se connaître, on discute sur l’inclusion, je file à la gare. Mon fils et son grand cousin qui fait STAPS à marseille, hébergé chez nous, prennent le train pour partir en vacances.

Fin de journée : échanges avec la directrice de l’école de mon fils sur le contenu du mail qu’elle enverra aux nouveaux parents, l’APE de l’école se chargera d’envoyer le mail aux autres parents dont elle a connaissance.

Soir : le conseil municipal est en approche, nous reprenons l’idée au sein du CeM de ne pas laisser passer le train de la SEMOP des piscines. Le texte sera rédigé par un document partagé à trois personnes, relu par deux autres en live également. Minuit passé,  le document est finalisé. Nous en profitons dans la soiree pour réanalyser les hypothèses des usages estimés par l’AMO, du grand n’importe quoi, grand n’importe quoi facilement vérifiable par les équipements privés sportifs équivalents sur la ville en allant tout simplement sur les systemes de reservation en ligne : par exemple les salles indoor ne font pas le plein en plein été,  alors imaginez des minis stades de foot à 10 en plein cagnard sur du synthétique à 80 euros de l’heure…

Jeudi

Matin (demi journee rtt posée) : Caisse des écoles accompagnée de Cécile, cette réunion régulière est avec Pierre Huguet, président de la caisse des ecoles, la directrice de la caisse des ecoles, un inspecteur de l’education nationale, et deux elues dont Mme Frentzel. Elle est bien Mme Frentzel, elle est sincère, elle connaît la ville. Passage en revue des liste des demandes de financement des projets d’action éducative …

Il est bien Pierre huguet, et j’applaudis l’intervention de l’élue Frentzel qui le remerciera au prochain conseil municipal pour le travail accompli.

11h : on file à la conférence de presse du collectif Remedes pour une rénovation économique, durable, écologique des écoles. Maxime du SA13 a fait un pataquès lors de l’invitation faite aux journalistes, il a mis en copie tous les syndicats que nous avions rencontrés lors d’une réunion de présentation simple. Quiproquo : on pouvait alors croire par l’invitation que tous les syndicats étaient du collectif… bref…

Notre fédération de parents d’élèves est membre de ce collectif. Nous y sommes pour la défense du service public, et nous démontrons en quoi le marché de partenariat signé entre la Ville et la SPEM conditionnera fortement les marchés de réalisations qui seront assurément des MGP. Ce sera alors autant de financement qui échappera aux services techniques internes de la ville. Nous sommes catastrophés que cette SPEM isole un peu plus les services techniques de la ville qui ne pourront que regarder passer les grands projets gérés par les cadors de la SPEM. Si au moins ces cadors avaient été détachés des services de la ville, mais non…

13h : on prend un verre entre CeMeurs et on en profite pour envoyer le texte retravaillé dans la matinée par dautres CeMeurs sur l’agora de marsactu, par mail aux élus, et sur les réseaux sociaux … nous n’avons plus de credits sur sendinblue pour envoyer à notre base plus de 2 500 militants de tout poils et à gauche, et on échange sur qui ira au conseil municipal vendredi matin. Pour un collègue du CeM, traitement excel également d’un document envoyé par le CD13 sur les extraits de compte. Ça signifie que c’est possible. Énorme nouvelle que nous exploiterons.

14h : je reçois le bureau d’études structure et géologue commandité par notre syndic concernant l’immeuble. L’immeuble bouge…

15h : je dois repartir au Syndicat des Architectes ayant oublié mon chargeur d’ordinateur portable pour travailler

15h22 : alors que je descends la canebiere, je reçois l’appel d’une élue Mme Dupont : elle n’est pas satisfaite de notre pointe d’humour sur notre dernier communiqué et est blessée personnellement par cette attaque. Elle dit que notre collectif est politique, ce que je confirme. 5 minutes où tout y passe je suis traité de voyou, raciste, et ponctué de “Faites attention à vous”. Je croise une maman de l’école qui quitte Marseille avec toute sa famille à la fin de l’année scolaire, ce sera la dernière fois que je la vois, je coupe court aux invectives de l’élue qui continue de hurler dans le téléphone par un courtois “Au revoir Madame Dupont”.

J’informe le collectif de l’appel de Mme Dupont.

Après avoir récupéré le chargeur, je file acheter le joli bouquet, ce sera une belle orchidée blanche dans un joli pot, je monte  a lecole pour donner à la maîtresse l’orchidée blanche …

16h20 : sortie de l’école, je donne la fleur au nom des parents à l’enseignante, échanges avec la directrice sur la teneur du mail pour les forunitures et les etudes surveillees, on se met d’accord.

Soir : discussion entre CeMeurs sur les semop, et des documents qu’on nous a fait parvenir par notre formulaire anonyme. On comprend que ces documents sont vraiment confidentiels. Vigilance.

Vendredi

Conseil municipal, 7h30, la banderole, les tendeurs pour tenir la banderole, le café, on est prêt. Les élus du PM ne passent plus depuis longtemps par l’entrée Bargemon mais empruntent désormais le souterrain depuis le pavillon Daviel. Les élus verts continuent de passer par là, quelques élus de l’opposition également. Les 2 militants, Louis Alesandrini et son comparse, sur la corderie et porte d’aix sont là, toujours fidèles au poste aussi, avec toujours la même banderole, et avec toujours leur micro et ils font leur sketch qui fait sourire, qui fait rire jaune, on les soutient. Ce matin de conseil municipal, il y a aussi les travailleurs sociaux qui vont interpeller Martine.

Nous savons que nous allons nous faire attaquer par Mme Dupont ou ses sbires.

Et bien ça ne loupe pas : on voit arriver l’assistante de Mme Dupont. Elle plisse les yeux, lit la banderole, se tourne vers moi, c’est vous M. Albertino Montaufier, là je me dis “c’est pour ma pomme, c’est parti”, “oui c’est moi”… et là… c’est reparti d’abord le “Mme Dupont a été blessée,…”… Je lui dis ne pas comprendre, nous essayons d’aller sur le fond et encore une fois les mêmes critiques sur notre collectif, la première est toujours aussi surprenante “vous êtes un collectif politique !” bah oui… et ensuite on est passé à la casserole … bof c’est du réchauffé ça s’est terminé par l’argument aussi classique “vous êtes dogmatiques” et ça c’est terminé par un “vous êtes des nantis” OK…enfin presque terminé, ça a continué par un “on vous connaît, vous avez été élu, vous avez démissionné, et vous avez un bureau d’études, CQFD !” … ça m’a fait écho à ce que Mme Dupont m’avait dit la veille “Vous voulez le marché, voilà ce que vous voulez …” je n’avais pas bien compris. Là je comprends mieux. En fait quand on les écoute il faut vraiment changer de logiciel, et prendre celui estampillé “affairisme”. A noter pour la prochaine fois.

La discussion s’est terminée de la sorte.

Encore choqué par ces attaques en règle, on en parle aux élus, aux journalistes, personne n’est étonné, pas de réel soutien… bon la normalité… surtout la peur d’aller là où personne n’a envie d’aller…

8h30 : On remballe la banderole, on prend un café et on part au boulot.

Vendredi fin de journée : envoi de mails à la mairie concernant plusieurs sujets liés à l’accessibilité et à l’inclusion. Et nous avons eu confirmation de notre inscription à Vivacité. Bonne nouvelle. Et je m’en veux, je n’ai pas trouvé cette semaine encore le temps de faire le tour des écoles que je connais pour le concours des écoles fleuries…

On se retrouve entre Cemeurs le soir à 18h30 à la plaine autour d’un verre rapide au Traquenard. Chacun part ensuite dans sa soirée.

Le soir : pour nous la soirée sera au Pelle-mêle avec un spectacle musical émouvant, joyeux, et touchant…

Aujourd’hui

Sans enfant nous irons marcher de la place Cadenat au centre ville. Si on peut atteindre le centre ville  …

Demain

repos… ou pas…