Les élections municipales ont lieu demain
UNE NOUVELLE FAÇON DE FAIRE DE LA POLITIQUE
Partis et associations de partagent, désormais, l’espace politique. Les projets et l’engagement ne sont plus le fait des seuls partis, mais des mouvements associatifs divers viennent porter un autre type d’expression politique dans l’espace public.
« Réinventer la gauche » : un mouvement politique associatif d’un type nouveau
Mardi dernier, avait lieu une fête conviviale de fin d’année, celle de « Réinventer la gauche ». Il s’agit d’une nouvelle forme d’engagement et d’expression de la parole politique qu’il faut écouter et comprendre. Comme beaucoup de mouvements du même type qui naissent en ce moment, à l’approche des élections municipales, à Marseille et dans d’autres villes, « Réinventer la gauche » propose de réinventer la vie politique, de lui donner de nouvelles façons de s’exprimer, de nouvelles méthodes de travail, de nouveaux mots et de nouveaux discours, aussi. C’est qu’il ne s’agit pas seulement de se réunir en partageant des expériences personnelles, des réflexions et des engagements différents, mais d’imaginer un type nouveau de mouvement.
Un apport majeur à la réflexion sur la vie politique et les pouvoirs
Au-delà de la formation de ce nouveau modèle de pratique politique, il y a une critique de politique traditionnelle, une forme de distance par rapport aux cultures politiques auxquelles nous sommes habitués. « Réinventer » la politique, c’est aussi engager une réflexion critique sur la vie politique, porter un regard distancié sur les acteurs politiques et sur les pouvoirs, profiter des échéances électorales pour faire le point, non seulement en proposant un bilan de la gestion de la municipalité sortante, mais aussi en engageant une critique des logiques classiques sur lesquelles reposent les pouvoirs municipaux aujourd’hui. On peut, d’ailleurs, observer qu’au cours des cinquante dernières années, la politique espaces urbains a été bousculée, transformée, en particulier par la naissance de ce que l’on a appelé les « villes nouvelles » dans les périphéries des grandes villes, comme, par exemple, autour de l’étang de Berre, mais aussi par la construction de ce que l’on a appelé la « politique de la ville », destinée à approfondir l’égalité dans les espaces urbains. Les mouvements comme « Réinventer la gauche » sont les héritiers de ces réflexions nées de l’urgence de la crise des villes et de la construction d’une culture politique et d’un regard sur la vie politique d’un type nouveau. En ce sens, les mouvements comme « Réinventer la gauche » n’ont pas seulement attiré vers la politique des militants nouveaux, lassés de la vie politique classique, mais ont aussi nourri la réflexion sur la vie politique, imaginé de nouveaux concepts, de nouveaux modes d’expression, de nouveaux mots aussi.
Les élections municipales : la politique au plus près des gens
Ce qui marque, d’abord, ces mouvements nouveaux, c’est qu’ils font de la politique au plus près des gens : ils se rappellent, en quelque sorte, ce que, souvent, les partis et les acteurs politiques classiques, avaient tendance à oublier : que les citoyens sont aussi des gens, des personnes, des parents et des enfants, des habitants de quartiers. Ce n’est pas un hasard si c’est dans les banlieues et dans les grandes villes que cette nouvelle agora s’est construite, car c’est là qu’ont eu lieu les graves crises du logement et de la vie quotidienne qui ont conduit aux affrontements, à la violence, et même à la mort. Les élections municipales sont l’occasion d’approfondir la réflexion sur la politique et d’imaginer de nouvelles formes d’engagement, car ce sont les élections qui engagent l’avenir quotidien des gens : c’est bien à l’occasion des élections municipales que les citoyens se rappellent qu’ils sont des gens, que les militants se rappellent qu’ils s’adressent à des personnes qui vivent les crises de l’économie et de la politique dans leur vie quotidienne, dans leur immeuble et dans leur cité, au coin de la rue, dans ces espaces qu’il devient urgent de « réhabiliter », comme disent les pouvoirs, ce qui est une façon de reconnaître qu’ils ont été abandonnés, comme l’ont été les immeubles de la rue d’Aubagne. C’est bien cela que nous rappelle cette nouvelle façon de faire de la politique : la ville et l’espace politique sont des espaces que nous habitons, dans lesquels nous vivons, où nous rencontrons les autres et où nus partageons avec eux nos questionnements, nos critiques, nos regards sur la politique, pour redevenir ce que, parfois, nous avions cessé d’être : des citoyens. Grâce à ce nouveau partage des rues, des mots et des engagements entre partis et associations, la ville redevient un espace politique.
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