Retrouver un projet politique urbain (suite)

Un futur économique pour Marseille

Billet de blog
le 15 Jan 2017
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Nus avons entrepris une réflexion sur ce que pourrait être un futur politique pour Marseille, en particulier en raison de l’approche des élections législatives et, par conséquent, de la nécessité, pour les acteurs politiques de la ville, de présenter des propositions pour son développement, pour son futur. L’intérêt des élections est, en effet, qu’au-delà de leur signification institutionnelle, elles sont l’occasion de confronter des projets, et, par conséquent, de formuler des propositions qui permettent de dessiner l’avenir urbain.

On retiendra aujourd’hui trois nouveaux thèmes qui nous semblent compléter les axes que nous avons présentés dans une précédente chronique de « Marsactu ».

 

Il y a une sorte d’urgence, aujourd’hui, à ce que les politiques pensent un projet de développement économique pour la ville. C’est une question liée à la fois à l’emploi et au chômage, au devenir de la ville et aux orientations des activités qui y sont mises en œuvre. Les périodes électorales sont toujours l’occasion pour les pouvoirs politiques de s’interroger sur leur rôle dans la vie économique et, en l’occurrence, sur ce que l’on peut appeler leurs capacités incitatrices. Il ne faudrait pas que les pouvoirs politiques, à Marseille, enferment la ville dans un avenir réduit au tourisme : ce serait une façon de faire de Marseille une belle endormie, réduite à un rôle lié aux loisirs. Même si le tourisme et les loisirs représentent une part non négligeable de la vie économique et des ressources d’un pays – et sont appelés à représenter une part sans doute encore plus importante à mesure que l’espérance de vie augmentera, on ne peut fonder l’essentiel du développement urbain sur ces activités et sur ce marché, car ce serait reconnaître une forme de dépendance. Par ailleurs, pour qu’un projet de développement économique soit viable pour Marseille, il importe que tous les espaces de la ville soient concernés. Or, le tourisme n’engage que les quartiers du littoral.

Quatre domaines pourraient, sans doute, orienter une politique économique incitative de la métropole marseillaise.

Le premier, comme nous l’avons déjà évoqué dans une chronique précédente, est la mer. Il importe que Marseille, au-delà du tourisme, tire profit d’une situation géographique exceptionnelle en mettant en œuvre une politique économique diversifiée fondée sur la mer, en particulier en développant les activités et les entreprises agro-alimentaires liées à la mer, en développant une politique industrielle liée à la mer et en engageant une politique d’invention de nouvelles activités qui se déroulent autour de l’espace maritime. Beaucoup de choses restent à imaginer pour améliorer les logiques des transports maritimes, et la métropole pourrait favoriser le développement de telles recherches et de telles transformations. Toute une économie de l’échange, di commerce et des transports maritimes est à élaborer pour la métropole.

Le deuxième domaine dans lequel pourrait s’orienter une politique économique pour la métropole est celui de l’information méditerranéenne. Marseille est à une sorte de carrefour entre l’Europe et les pays méditerranéens, et pourrait donc tirer parti de cette situation à la fois géographique et institutionnelle pour engager une activité destinée à faire d’elle une métropole non seulement dans l’espace français mais, au-delà, dans l’espace méditerranéen. À plusieurs reprises, une telle activité a été engagée – je pense, en particulier, par exemple, à l’installation du Centre méditerranéen de commerce international, près de la porte d’Aix, mais sans doute conviendrait-il aujourd’hui, de reprendre un projet du même ordre, destiné aux acteurs de l’information, pour leur fournir une sorte de base de données sur la Méditerranée, aux acteurs économiques de l’espace méditerranéen pour leur fournir des informations sur les entreprises et les espaces économiques de la Méditerranée, et aux acteurs politiques, pour leur proposer une documentation qui pourrait leur servir d’aide à la décision.

Un troisième domaine dans lequel pourrait se mettre en œuvre une politique économique marseillaise pourrait être le domaine de la culture : la métropole marseillaise pourrait, dans ce domaine aussi,  jouer un rôle de carrefour majeur faisant se rencontrer toutes les cultures et toutes les identités de l’espace méditerranéen, et cela dans tous les domaines d’expression des identités culturelles : les arts plastiques, la littérature, le cinéma, les arts du spectacle. La métropole pourrait, notamment, se tourner vers les activités de formation et vers les activités liées aux échanges culturels entre les pays méditerranéens. Articulées aux activités liées à l’information, les pratiques esthétiques et culturelles sont devenues un domaine majeur du développement économique et la métropole a un rôle essentiel à y jouer.

Enfin, la métropole pourrait être un acteur économique important dans le domaine de ce que l’on peut appeler l’écologie urbaine. Beaucoup reste à inventer, à améliorer, dans le domaine de l’environnement des espaces urbains, et Marseille pourrait jouer un rôle important dans ce domaine, en particulier en servant de lieu d’échange entre les villes méditerranéennes du Nord et celles du Sud. C’est tout un domaine de la recherche et des politiques économiques qui n’est pas assez développé et dans lequel Marseille peut jouer un rôle majeur, d’abord pour le développement de l’écologie et de la régulation de l’environnement urbain de son propre espace métropolitain – beaucoup est à investir dans ce domaine – et pour celui des villes méditerranéennes qui pourraient profite de l’expérience marseillaise encore à construire.

Comme on le voit, beaucoup este à faire et à imaginer pour construire et prévoir un développement économique de nature à faire retrouver à Marseille la prospérité et le rôle majeur qu’elle a pu connaître à d’autres époques, comme au dix-neuvième siècle au moment de la croissance importante de ses activités maritimes.

Commentaires

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  1. neomars neomars

    Tout a fait d’accord sur l’axe écologie urbaine:
    -Marseille est dans les grands travaux, c’est le moment de montrer une écologie efficiente
    -En 1900 on venait de Paris admirer le bel égout Marseillais, Marseille doit redevenir leader des traitements de l’eau , de son usage parcimonieux, de la gestion des pluies torrentielles qui vont se multiplier à travers le monde avec le réchauffement …
    -Marseille est une ville populaire, on devrait y trouver autant de chauffe-eau solaire sur les toits qu’en Grèce , autant de Vélos dans les rues qu’à Pékin (il y a quelques années), des stores aux facades des magasins pour déambuler même au midi solaire…
    -Marseille possède un parc national, l’occasion de développer à ses portes des sites hoteliers pionniers en écologie (0 déchet, …), une plaisance marine silencieuse et non polluante, …

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