Les élections municipales ont lieu demain
RENOUVELLEMENT DE LA VIE POLITIQUE À MARSEILLE
Les élections municipales ont lieu demain
RENOUVELLEMENT DE LA VIE POLITIQUE À MARSEILLE
Quand on observe la façon dont la vie politique marseillaise fait l’expérience de l’élection municipale de 2020, on est frappé par les tendances au renouvellement qui s’expriment, par les nouvelles orientations et les nouvelles façons de faire de la politique qui se manifestent.
De nouveaux acteurs
Sans doute est-ce la première tendance au renouveau : ce sont de nouveaux acteurs qui font vivre la politique dans la ville. Sans doute est-ce, en grande partie, d’ailleurs, dû à une succession de malheurs et de catastrophes : l’écroulement des immeubles du quartier Noailles et la destruction d’immeubles, voire de rues entières, dans les anciens quartiers du centre de Marseille, a fait prendre brutalement conscience à ceux qui habitent la ville de l’urgence qu’il y a à s’investir dans une vie politique et sociale faite de solidarités de toutes sortes, de mots nouveaux que l’on ne connaissait pas (« habitat indigne », « habitat dégradé »), de nouvelles approches du logement et de l’aménagement de l’espace. Ces nouveaux acteurs ont d’abord été, ainsi, ceux qui étaient immédiatement frappés, concernés, par l’urgence, mais, au-delà, ce sont eux qui vont faire la politique de demain – mais aussi celle d’aujourd’hui, car ils vont être présents lors de cette élection municipale. Ces nouveaux acteurs, ce sont aussi tous ceux qui cherchent à en finir avec les logiques classiques de la vie politique marseillaise, dominée par les partis, qui vont désormais s’engager aux côtés d’associations, de comités de quartier, de mouvements comme « Réinventons la gauche » ou le « Mouvement sans précédent », qui font naître ces nouveaux acteurs de la politique de la ville.
De nouveaux enjeux
C’est que les enjeux de la vie politique ne sont plus les mêmes qu’avant, à Marseille. L’élection municipale de 2020 n’est plus seulement une question de pouvoirs comme l’ont trop souvent été les élections marseillaises dans l’histoire de la ville. Il ne s’agit plus seulement de savoir qui détiendra les pouvoirs, mais il s’agit d’imaginer une ville nouvelle. Voilà quels sont les enjeux de l’élection municipale à venir. Il s’agit, d’abord parce que c’est l’urgence, mais, au-delà parce qu’il s’agit aussi du temps long à venir, d logement et de l’aménagement de l’espace. Reconstruire le centre est le premier enjeu de l’élection, car tout ne sera pas terminé d’ici le temps du scrutin. Reconstruire ce qui est le noyau de la ville est important, car, au-delà d’un ensemble de rues et d’immeubles, c’est un peu l’image de Marseille qui est en question, à la fois pour ceux qui y vivent et pour ceux qui en parlent ou qui la visitent. Mais reconstruire le centre implique la réponse à deux enjeux majeurs : la résolution de la dégradation du logement et la recomposition du paysage urbain du centre. Ces deux questions doivent être posées clairement. Un second enjeu majeur de cette élection est la lutte contre les inégalités – mais aussi, parce que nous parlons de ville et d’espace urbain – de lutte contre els exclusions. Ce qui est apparu brutalement avec ce que l’on peut appeler désormais la rupture de Noailles, c’est ce que l’on n’avait jamais voulu vraiment voir jusqu’à présent : l’exclusion frappe même dans le centre de la ville, la violence des inégalités se manifeste pleinement dans les quartiers anciens qui font l’histoire de la ville. Les réponses proposées à la question des inégalités occuperont une place majeure dans le débat électoral. Par ailleurs, liée à la question de l’habitat et à celle des inégalités et des exclusions, la question des transports et des déplacements occupe aussi une place considérable dans le débat électoral. Il s’agit d’une question majeure dans le domaine des inégalités, car l’exclusion se joue aussi dans l’espace et les inégalités se mesurent aussi à l’importance des déplacements imposés aux habitants de certains quartiers de la ville plus qu’à d’autres. C’est ainsi par l’organisation de transports en commun dignes de ce nom – rappelons-nous que dans « transports en commun », il y a bien « commun » – que le débat électoral va répondre à la question de la vie commune et de la lutte contre les exclusions. Enfin, ne nous trompons pas, l’environnement et l’écologie urbaine font partie de la lutte contre les inégalités. L’écologie sera pleinement devenue politique, à Marseille, quand les acteurs de la vie politique de la ville auront fini par comprendre que l’égalité entre els habitants s’inscrit aussi dans l’esthétique des paysages, dans la qualité de l’air que l’on respire, dans la lutte contre les pollutions de toutes sortes qui ravagent l’espace marseillais.
De toutes ces manières, si tous les habitants de la ville s’engagent pleinement, la vie politique, à Marseille, sera enfin renouvelée à l’occasion de cette élection municipale.
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