Promoteurs menteurs

Promoteurs menteurs

Aux championnats du monde du greenwashing, les promoteurs seraient probablement des candidats récurrents au podium aux côtés des constructeurs automobile, avec lesquels il forment le gros du bataillon des fournisseurs de nuisances visuelles, par les panneaux publicitaires qui inondent Marseille (et ailleurs).

Les promoteurs immobiliers enlaidissent les quartiers, mais aussi les avenues.

Le marché immobilier se met ainsi en scène sur les murs de la ville, abîmant ainsi les paysages qu’il bétonne mais aussi les autres.

“Résidences de standing”, “nouvel art de vivre”, “au cœur d’un îlot de verdure préservé”, le luxe bling-bling des nouvelles cages à poules contemporaines s’étale sur les murs.

Jean-Claude Gaudin a souvent mesuré la santé de sa ville à l’aune du nombre de grues qui la surplombaient. De ce point de vue là, on peut dire qu’elles se porte très bien.
Jusqu’au jour où une de ces grues vient surplomber les immeubles effondrés de la rue d’Aubagne pour en extraire les gravas (après que les secouristes en aient retiré huit dépouilles).

Investissez. Habitez. Respirez (du béton).

Depuis quelques mois, un promoteur arrive encore toutefois à se distinguer dans ce flot de communication clinquante et mensongère, par un greenwhashing de très haut niveau.

Où il y a de l’OGIC, il n’y a pas de plaisir.

Et le groupe OGIC prend visiblement beaucoup de plaisir à créer “une nouvelle nature de ville”…

“OGIC contribue à végétaliser la ville et favorise l’usage de matériaux naturels”.

La “ville plus verte” selon OGIC.

Ceci se passe le long de l’avenue du Prado. Mais c’est la même chose dans toute la ville. Rien ne résiste à la voracité du secteur BTP/promotion immobilière, en collaboration étroite avec la municipalité.

Rien ne résiste, pas même la honte.

Investissez. Habitez. Respirez (du béton).

(Après quelques jours d’arrêt au début du confinement, les travaux ont rapidement repris, le bétonnage étant visiblement une “activité essentielle” de la nation).