Nous portons un journal indépendant pour Marseille et son territoire
Marsactu dérange-t-il, s’interrogeait Le Monde début mars. Les deux cambriolages que nous venons de subir et la fouille en règle de nos locaux nous donnent en tout cas une certitude : ceux qui veulent nous soutenir et croient en un journal en ligne local et indépendant sont plus nombreux que ceux qui pourraient nous en vouloir. Les nombreux soutiens reçus, qu’ils émanent de lecteurs, de journalistes, de proches ou d’inconnus nous confortent dans notre projet et nous obligent. Oui, Marsactu a une place particulière sur l’échiquier médiatique local. Oui, un journal indépendant et incisif doit exister sur Marseille et sa région pour bousculer les pouvoirs établis et leurs vieilles habitudes. Oui, on peut faire le choix d’être informé.
Depuis six ans et a fortiori depuis la reprise du titre par ses journalistes il y a un an, Marsactu ne ménage personne en respectant les fondamentaux de l’honnêteté journalistique. Nous tenons à notre rôle de vigie démocratique locale que notre gabian emblême vient appuyer. Nos articles sur le faux investisseur congolais de Marion Maréchal-Le Pen, sur le scandale des écoles insalubres, nos reportages auprès des habitants vivant sous l’A7 ou les migrants et tant d’autres soulignent chacun à leur manière notre travail d’enquête et nos révélations. Cette volonté est appuyée par le dispositif sécurisé de transmission d’informations et de documents, mis en place en octobre. Notre ligne de conduite est celle d’Orwell : “Le journalisme c’est imprimer ce que quelqu’un d’autre ne voudrait pas voir imprimer.”
Ce parti pris offensif fait notre force. Notre faiblesse est ailleurs. La principale menace sur l’indépendance voire la survie de Marsactu est plus banale, plus insidieuse, moins frappante que nos récentes mésaventures : elle est économique. À lui seul, le vol de notre matériel informatique porte un coup à nos marges financières. Depuis un an désormais, nous nous investissons sans relâche, forts de la conviction de faire oeuvre utile. Mais exister en dehors des grands groupes est un défi. Construire un média possédé, piloté par ses journalistes en est un autre, plus grand encore, surtout quand ceux-ci n’ont pas hérité ou eu l’occasion de faire gonfler leur épargne. Surtout quand ce média s’est doté d’une charte éditoriale exigeante en terme de transparence et de séparation de la rédaction vis-à-vis des actionnaires.
C’est pourquoi Marsactu est une entreprise solidaire de presse, un statut aussi adopté par Charlie hebdo. Il permet et favorise la prise de participation par les lecteurs en offrant des déductions fiscales. Ce dispositif est cohérent avec le sens de Marsactu : des fondateurs majoritaires, des lecteurs-actionnaires garants de l’indépendance du journal auxquels s’ajouteront des investisseurs traditionnels. Cette possibilité est déjà ouverte, elle le sera jusqu’à la fin du mois de juin. Vous trouverez plus d’informations sur cette page.
Encore une fois, c’est grâce à ses lecteurs que Marsactu vivra. C’est sa raison d’être, loin des publicitaires et des affairistes qui voient dans la presse un outil d’influence au service de leurs intérêts. Avec nos petits moyens, nous avons besoin de vous comme ambassadeurs. Abonnez vos amis, abonnez vos ennemis mais surtout parlez-en autour de vous sur les réseaux sociaux, dans votre entreprise, dans vos associations, au café, venez en groupe visiter Marsactu ou invitez-nous pour présenter notre média, engagez-vous en devenant lecteurs-actionnaires ! Ensemble, nous pouvons faire vivre un média indépendant pour Marseille et son territoire et faire mentir ceux qui préfèreraient voir Marsactu muet et son gabian sans ailes.
Commentaires
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Cher Marsactu, de tout cœur avec vous mais permettez-moi de froncer les sourcils en vous lisant. Je veux mettre sur le compte d’une maladresse d’écriture cet amalgame infamant des “publicitaires et des affairistes”. Un gabian peut-il faire la leçon aux vautours ? Réfléchissez-y et n’oubliez pas que Marsactu n’aurait sans doute jamais existé (et duré un peu) sans le soutien d’un homme d’affaires respectable et de quelques publicitaires bienveillants !
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Quand Marsactu écrit “loin des publicitaires et des affairistes qui voient dans la presse un outil d’influence au service de leurs intérêts”, je n’associe pas de mon côté que les démarches de publicitaires— qui font au demeurant un métier respectable— ne sont pas associés à celles des affairistes qui eux par définition ont des intentions et des orientations malveillantes…Le soutien financier des uns et des autres n’offre pas en effet le même poids sur l’éthique et l’indépendance d’un journal. Seul “Le Canard Enchainé” fonctionne sans annonceurs et sans publicité.
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Cher Laurent,
Surprise, je suis retournée chercher cette maladresse dans l’article, et moi j’en avais retenu la suite: “qui voient dans la presse un outil d’influence au service de leurs intérêts.”. L’idée qui m’était ainsi restée était qu’il y a ceux qui voient dans la presse etc… et les autres! Ah la la la, le français!
Belle journée à tous et à nos hommes d’affaires bienveillants dont la société à bien besoin!
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Quand j’étais élève de troisième (il y a bien longtemps), j’avais écrit dans une rédaction une phrase évoquant ensemble “les drogués, les chômeurs, les délinquants etc…” En marge, à l’encre rouge, le professeur avait noté : “association style Le Pen” ! J’ai encore honte de ce que j’ai écrit et depuis, je suis hypersensible aux amalgames. Il y a dans le mot “affairiste” une connotation un peu malhonnête qui ne devrait pas être imputée aux publicitaires. Mais j’admets que, selon la position qu’il occupe, chacun puisse percevoir la même phrase différemment. Cela n’interdit pas de réagir, cet espace de commentaire a été conçu pour cela ! Bonne soirée à vous aussi.
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Tout à fait. A très bientôt alors!
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On ressent dans les commentaires une plus grande diversité que dans l’ancien Marsactu, des lecteurs davantage différents qui se parlent, des lecteurs qui se lâchent sans être voués aux gémonies. C’est bon signe.
Lorsque dans une démarche de réflexion on boucle un peu vite sur des «fautifs», qu’ils s’agisse des publicitaires ou de communicants, accusés de manipuler l’opinion (parfois vrai mais pas toujours vrai), éventuellement au service du «grand capital», d’un parti politique ou d’un élu, ou qu’il s’agisse de mises en équation de la réalité sous les formes de «lavage de cerveau libéral» ou de «déréglementation sauvage» qui sont des simplifications en forme d’impasses de la réflexion, le dialogue devient difficile ou s’arrête. Ces simplifications ne sont pas fausses mais elles peuvent être limitantes dans un débat. Dans la réalité elles peuvent aussi conduire à des points durs qui empêchent les réformes.
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Cher JL41, puisque tu me fais l’honneur de me citer, permets-moi juste de te dire que le fait d’avoir des opinions n’empêche ni le dialogue, ni le débat, ni même les réformes. Le fait que tu ne sois pas d’accord avec ces opinions non plus, bien au contraire…
On peut évidemment juger que l’expression de ces opinions relève de “simplifications”. Mais les commentaires sur Marsactu gagnent aussi à ne pas être trop longs : je ferai ailleurs une thèse pour étayer et illustrer mes propos.
Je préfère pour ma part les gens qui ont des opinions personnelles à ceux qui se contentent de répéter ce qu’ils ont vu la veille au journal de TF1. Et qui parfois se font dicter leur vote par de l’information partielle, partiale et unilatérale. Cette information qui ne met pas en équations la réalité, ce serait trop compliqué, mais qui la présente comme un bien de consommation : l’essentiel est que ça fasse de l’audience. Quitte à raconter n’importe quoi sur, au choix, les cheminots, les fonctionnaires, le Code du travail, les “modèles” sociaux étrangers…
On souffre plus, dans ce pays, d’une insuffisance que d’un excès de débats de fond. Le fait que la France soit dotée d’une caste d’énarques qui, par définition, savent ce qui est bon pour le peuple et croient pouvoir se dispenser de toute concertation n’y est pas pour rien. La communication extrêmement maîtrisée du gouvernement autour de la loi El Khomri en est un bel exemple : le PS n’est pas près de se relever d’un tel ratage.
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Même texte dans le blog de Marsactu chez Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/marsactu/blog/160316/nous-portons-un-journal-independant-pour-marseille-et-son-territoire-0
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Je trouve que les sujets traités par Marsactu sont parfois un peu petits. D’intérêt local certes, mais on manque des débats souvent repris par la presse locale.
Il y a la loi d’El Komri, à moins qu’elle n’en soit que le prête nom, qui a quand même donné lieu à des manifestations ou des déclarations locales : lycéens qui connaissent peu le monde du travail mais qui ont des espérances, CGT qui organise la plupart des défilés et qui ne peut pas ne pas être partenaire dans l’élaboration de cette loi, ainsi que le patronat, dont l’UPE 13 s’est également manifestée localement. Les déclarations et mots d’ordre des uns et des autres auraient pu être repris dans un article pour nous inclure dans ce débat qui se poursuit à travers tout le pays.
Il y a la mode qui s’est emparée du vêtement des femmes musulmanes, les déclarations d’une ministre du droit des (vraiment « des ») femmes, qui se révèle finalement inculte, enfin qui n’a jamais lu Roland Barthes (qui a travaillé sur la mode comme Bourdieu sur les relations sociales), une bronca généralisée pour le boycott des marques qui ont rendu belles certaines tenues vestimentaires portées par les musulmanes, les intégrant à nos codes tout en respectant leurs codes. Il s’agit d’un sujet qui peut certainement se discuter à Marseille.
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