Petit retour sur le séjour marseillais de Zemmourinho
Petit retour sur le séjour marseillais de Zemmourinho
Petit retour sur le séjour marseillais de Zemmourinho
Malgré la multitude d’articles de journaux retraçant son passage, en tant que « onlyfan » suffisamment fidèle pour l’avoir suivi de partout, j’ai envie de partager avec vous le récit de cette folle journée.
26 novembre, j’apprends le jour même l’arrivée de mon idole. Le programme de la journée est accessible publiquement. Pour ne pas être seul à en profiter (je sais qu’il a de nombreux fans), je partage l’agenda et me dirige à la gare en espérant un selfie avec lui.
11 h 59, nous étions nombreux à attendre l’arrivée d’Éric, l’adrénaline monte, mon cœur palpite, mais grosse déception, il n’est pas là. Il est descendu à la gare d’Aix afin de s’assurer d’un welcomming tranquilou. J’apprends plus tard que c’est une habitude chez lui. Il a fait pareil à Genève. Cela s’appelle la tactique du lapin (une information bonne à prendre pour Bruxelles, prévoir son arrivée à Tournai). De ce qui devait être son train de Paris, une dizaine de personnes descendent. Je ne les identifie pas immédiatement. Ils sont jeunes, portent 1000 euros de fringue sur eux, semblent insolents. Ils haussent le ton… pour finalement suivre la stratégie de leur idole et lapiner.
12 h 30 je me dirige au Panier afin d’informer les habitants de la venue d’Éric. Je vous l’ai dit je suis un fan non exclusif. Je partage les bonnes infos. Pas mal de personnes sont déjà au courant, des journalistes avaient fait le tour du quartier à la recherche d’un commerçant qui accepterait d’être filmé discutant avec lui. En vain.
Les jeunes du quartier n’ont pas perdu de temps. Ils commencent déjà à barricader le passage pour faire barrage à Eric.
J’apprends qu’entretemps Éric a tenté de déjeuner rue Breteuil. Il a causé une mini émeute, intervention des CRS etc…
15 h 50 arrivée d’Éric à la place daviel, dans la confusion des contre-manifestants se font chargés par les flics. Je dénombre 8 camions de CRS.
Éric zemmour se dirige au panier dans un cortège formé de policiers en première ligne et de ses gardes de corps. Ils sont suivis par une dizaine de journalistes, des membres de l’asso des « amis de zemmour », encore des gars de sécu et un monsieur un peu fou qui crie « Zemour président » toutes les 2 minutes. Il alpague les contre manifestantes pour distribuer des cartes de visite au nom de la société « 3as », en indiquant qu’il travaille dans l’aide à domicile et qu’il embauchait pas mal de « gens de couleurs »… bref…
La mise en scène de cette visite du Panier est, presque, parfaite, le cortège remonte à dessein des rues vides. Zemmour est entouré de caméras avec en bruit de fond la même voix qui crie « zemmour président ».
C’est ici qu’on réalise que Zemmour et sa suite ne connaissaient pas le quartier. Ils sont presque perdus dans le dédalle des ruelles du Panier. Puis, ils font face à une impasse. Ils sont bloqués, chahutés sous une pluie de cris d’amour et d’œufs. Ils sont contraints de rebrousser chemin et prennent la rue de l’évêché. J’interpelle Éric à ce moment-là, il semble mal à l’aise, refuse la discussion et accélère le pas.
Ils sont suivis par les jeunes du panier qui scandent des slogans antiracistes et quelques mots de douceur.
L’excursion de Zemmourhino se poursuit vers Notre Dame de la Garde. Il est accompagné de Stéphane Ravier (qui n’a toujours pas compris que ericounet piquait des voix à son parti). Le diocèse l’avait annoncé. Il refuse toutes prises de parole dans l’enceinte de l’Eglise. Zemour n’aura pas l’aprobation de l’Eglise. Plus, une banderole « zemmour dehors » est déployée sur les murs de l’église.
18 h c’est l’heure de rassemblement aux Réformés. Je ne comprenais pas trop l’intérêt d’une manif après coup. Zemmour n’est plus en ville. Cependant, en arrivant aux Réformés, je réalise combien cette manif fait du bien. Nous sommes un millier à se rassembler pour donner suite à un appel qui n’a quasi pas été relayé. Nous nous dirigeons vers l’hôtel où la team zemmour loge. C’est à Belsunce (encore un super choix stratégique du team orga z). Gazage intensif, je décompte une dizaine de camions de gendarmes pour protéger la génération z qui n’a pas trop osé pointer son nez.
Le lendemain zemmour annulera sa balade au vieux port et quittera Marseille, sans manquer d’adresser un dernier doigt d’honneur, suivi jusqu’à son train par la foule qui scande des slogans antiracistes.
Le doigt d’honneur de zemmour ne me choque pas, c’est son discours haineux qu’il matraque depuis des années dans les chaînes Bolloré qui me choque. Il est bon de voir que partout où il est passé, les habitants, commerçants et passants marseillais l’ont rejeté.
Face au fiasco de son déplacement à Marseille, en bon fasho, la réaction de Zemmour a été classique : pas assez satisfait de mettre la faute sur des militants, il s’attaque à l’identité marseillaise et rejette en bloc son histoire.
Depuis sa fondation, Marseille est une terre d’accueil (gyptis et protis). C’est ici qu’au cours du siècle dernier les arménien fuyant le génocide, les Italiens fuyant la misère, les espagnoles fuyant la guerre suivis par des Algériens, comoriens, etc. sont venus poser leur valise.
Alors oui, il y a des soucis à Marseille, comme de partout, et nous essayons ensemble de les résoudre.
Afin que cette journée ne finisse pas comme ça, sur un doigt d’honneur. Je vous propose un rendez-vous ce 4 décembre au magnolia, sur la plaine, afin de discuter de la zemmourisation du débat public. Que nous puissions discuter et pourquoi pas construire ensemble, pour que Marseille reste une ville solidaire, populaire, multiculturelle.
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