Penser l’utopie-concrète avec Ernst Bloch. Du 16 au 18 octobre

Billet de blog
le 10 Oct 2025
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Petra Cini, pianiste et compositrice italienne, à retrouver le 17 octobre.
Petra Cini, pianiste et compositrice italienne, à retrouver le 17 octobre.

Petra Cini, pianiste et compositrice italienne, à retrouver le 17 octobre.

L’événement Ernst Bloch à Marseille. Penser l’utopie concrète. Du 16 au 18 octobre

Travaillant depuis quelques années sur le thème de la perspective, il est assez évident de rencontrer l’œuvre et le parcours de Ernst Bloch, ce grand philosophe allemand du XXe siècle.

C’est donc en tant que plasticien et citoyen, associé pour l’occasion au mouvement d’éducation populaire de l’UPOP, que j’aimerai partager avec vous la remarque récente de Roger-Paul Droit, philosophe et chroniqueur au Monde (Le Monde des Livres; 21 mars 2025), …au moment où nous nous complaisons dans la disparition, supposée inéluctable, de tout avenir meilleur. Serait-ce là signifier par la négative que le progressisme libéral a d’ores et déjà lui-même abdiqué son idéalisme, sa vocation à conduire l’avenir du monde ?

Dans les réponses à construire, Ernst Bloch propose une sorte d’indispensable fil rouge. A la fois contemporaine et mondialement connue, sa pensée de l’utopie et de l’espérance développe une perspective ouverte à travers le concept du non-encore être, donnant corps à une réalité utopique universelle, celle du besoin, de la “faim” et du désir d’advenir d’un monde meilleur. Sa position morale s’inspire de la culture des religions dans ce qu’elles peuvent porter d’idéal de transformation. Le Principe espérance, son œuvre la plus connue, inspirera le mouvement de la Théologie de la libération en Argentine et au Brésil, allié notamment pour la victoire de Lula à la présidence du Brésil. Il parvient par son œuvre à l’issue des deux guerres mondiales du 20eme siècle, à actualiser une philosophie humaniste tout autant critique et transcendante, que révolutionnaire à l’occasion des révoltes étudiantes de 1968. Sa pensée est un outil de première importance, une réflexion tout aussi essentielle que l’apport d’Antonio Gramsci pour penser la bataille culturelle comme sujet de la praxis. Un penseur dont l’impact politique est des plus considérables.

Soyons à l’écoute de la pensée d’Ernst Bloch dans le contexte d’aujourd’hui.

Avec des moyens financiers considérables, mis au service d’une volonté de réduction de l’Etat et de la société à sa forme archaïque de communauté, privée de sujet délibérant, et, au rétablissement des privilèges plutôt qu’au droit des citoyens, nous sommes dans ce moment politique placé.es sous les feux de l’urgence pour concevoir des réponses puissantes face à l’ascension au plan social, culturel et politique des forces nihilistes et fascistes. Nous sommes devant la nécessité de mener une lutte au long court capable de couvrir le front le plus large possible, une alliance ouverte qui puisse faire briller la lumière des jours meilleurs, en paraphrasant Ernst Bloch. Interviewé par Arno Münster en 1975, lors de l’attribution du titre de Docteur honoris causa de la Sorbonne, le philosophe rappelle que pour lui, contre le nihilisme qui ne rassasie pas, la faim d’espérance est ce qui nous reste de mieux pour comprendre le lien entre théorie et praxis. Cette marche au long cours vers l’unité pratique, émancipatrice, se résume pour le philosophe dans la réussite possible de l’expérience que l’on recommencera en permanence jusqu’à ce que le résultat soit là. Cette praxis s’anime par le besoin de rêve, de souhait, d’une latence de l’être en attente, qui forme le foyer, la combustion de l’espérance, confronté à la saisie des possibilités du réel. Le droit naturel, essence de l’émancipation pour l’humaine nature et le socialisme comme morale, constitue l’horizon de l’utopie concrète comme peut l’illustrer en France l’exemple magnifique des fondements de la Sécurité Sociale (“De chacun selon ses moyens, à chacun selon selon ses besoins”) issue de la Libération et dont on fête les 80 ans cette année.

L’événement Ernst Bloch à Marseille. Conférencier Arno Münster, philosophe franco-allemand, ancien élève d’Ernst Bloch, Hektor Leibundgut photographe, philosophe, théologien, ancien élève d’Ernst Bloch; Berne, pour l’exposition: En séminaire avec Bloch, les 17 et 18 octobre à partir de 15 heures. Et le 17 octobre, Petra Cini, pianiste et compositrice italienne, en hommage à Ernst Bloch à 19h15 sur réservation uniquement. Galerie Zemma, 40 rue Sainte (13001). Marc Ragouillaux, plasticien et responsable de l’atelier-Galerie Zemma à Marseille.

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