On change de MAC ? Chiche !

Que ce soit Gaudin ou Mennucci qui remporte les élections de mars, nous pouvons déjà préfigurer de certains changement, mot que les deux aiment à manipuler jusqu’à l’abus dans leurs programmes. Premier exemple cette semaine, l’avenir du Musée d’Art Contemporain. Le MAC de Bonneveine devrait connaître une évolution, en effet, Mennucci parle de lui donner un nouveau souffle là où Gaudin l’intègre dans son projet pour la Vieille-Charité, “un grand musée dédié à l’art moderne et contemporain, ainsi qu’aux collections déjà installées”. Puisque les promesses de campagne ont une espérance de vie limitée, gageons que le projet de Gaudin sera altéré, sans parler de l’idée de Mennucci, suffisamment floue pour laisser une grande latitude. Du coup, pourquoi ne pas proposer quelques idées ? Si je conseillais l’un des deux, voilà ce que je lui dirais…

Deux choses me frappent sur la question de l’art contemporain à Marseille : l’isolement du MAC et la diversité des lieux proposant de la diffusion (MAC, FRAC, FCAC (communal), Friche BdM et le réseau Marseille Expos, sans parler des arts vivant contemporains, la musique, le théâtre etc).

Mennucci insiste sur la “mise en cohérence des choix culturels”, la nécessité de “faire jouer les transversalités” et martèle la nécessité de jouer collectif au niveau métropolitain, Gaudin n’en parle pas explicitement mais voulant une politique culturelle ambitieuse sans augmentation d’impôts, on imagine qu’il serait favorable à la collaboration entre les structures.

Du coup, je me demande si nous n’aurions pas intérêt à faire un audit précis des acteurs et structure en place, de leurs points forts et faibles, interroger le réseau Marseille Expos qui est (vu de chez moi) un bon exemple de collaboration horizontale et a sûrement un point de vue documenté et argumenté sur ce que l’on peut faire à Marseille pour l’art contemporain.

Et même sans l’avoir fait, j’ai déjà quelques réserves quant à l’opportunité d’aller mélanger Art moderne, contemporain, africain et archéologie méditerranéenne à la Vieille-Charité. D’autant plus lorsqu’on voit le foncier disponible à la Friche et la complémentarité naturelle entre une exposition permanente (partie MAC) et des expositions temporaires (partie Friche), le tout entre le pôle Beaux-Arts (Longchamp) et le FRAC (Joliette). Mais on peut aussi imaginer capitaliser sur le FRAC en localisant le nouveau MAC à proximité (J1 ?) avec des billets couplés.

Et au-delà de la proximité géographique, une telle remise à plat pourrait être l’occasion d’une mise en réseau de l’ensemble des acteurs travaillant sur l’art contemporain avec des programmations communes. Par exemple une grande exposition au MAC et à la Friche sur un courant particulier serait complétée par une mise en valeur des talents régionaux exerçant dans le même courant au FRAC, au FCAC ou dans les galeries. Enfin, et toujours par soucis de lisibilité et d’économie, on peut se demander si toutes les institutions ont des vocations tellement différentes qu’elles ne peuvent pas fusionner ?

Pour quelle(s) raison(s) le MAC et le Fond Communal d’Art Contemporain ne sont pas qu’une seule et même institution, localisée au même endroit ? Le FCAC expose de temps en temps vers la Blancarde, sans qu’il y ait de lien avec les propositions du musées… et inversement, ça me semble étrange.

Alors oui à repenser le Musée d’Art Contemporain qui en a bien besoin, mais faisons-le vraiment, à fond et avec méthode.