[Mes châteaux d’If] Ludwig et Beethoven.

Le château d'If (Crédit : Milena/Flickr)

“C’est très beau Ludwig, c’est du Bach?”, demande sa mère. “Non. Maman, je l’ai entendu en rêve. Je volais et j’ai été pris dans un orage. Mais en plein milieu. Le silence était total. Il n’y avait que la musique”,  répond celui qui va devenir Beethoven. Il a sept ans.

Même la musique, ils nous l’ont volé, semble dire l’auteur de cette belle œuvre sur l’enfance et les débuts de Beethoven, le compositeur allemand. À Bonn, un enfant battu par un père alcoolique, une famille qui a du mal à payer son loyer, Ludwig doit à son talent sa lente sortie de l’anonymat. Certes Joseph Haydn le sauve de sa déception quand le comte Waldstein lui vole sa première œuvre équestre mais Mozart l’ignore à Vienne. Cet enfant précoce souffre de diarrhées qui se déclenchent souvent face au trac. C’est encore une épreuve pour ce roturier qui est aidé par une jeune fille de la noblesse tandis que son père boit ses maigres revenus arrachés par des cours de piano. On cherche à le dissuader d’écrire ses propres compositions. Il tient bon et le dessin de Mikael Ross est magistral pour représenter la musique de Beethoven. Il écoute un rossignol, un coucou et écrit sa musique. « La musique doit résonner comme si elle coulait » affirme-t-il car la musique exige tout comme l’amour. Beethoven compose douze heures par jour et se ruine la santé. Et puis il commence à attendre des sons étranges et des bourdonnements. Mais c’est une autre histoire.

C’est de toute évidence qu’on trouvera cet ouvrage à la Réserve à Bulles à la Plaine.

Ludwig et Beethoven. Mikael Ross. Dargaud, Paris, 2021. 196 pages, 19,99 euros. Bd.