Mes châteaux d’If: Les bijoutiers du clair de lune chantent Mandrin

Mes châteaux d’If: Les bijoutiers du clair de lune chantent Mandrin

Albert Vidalie a connu son heure de gloire avec la chanson Les loups sont entrés dans Paris. OUH OUH…

Chacun y a vu ce qu’il voulait y voir: des allemands déguisés en loups, des prussiens venant de Germanie..retour du fascisme, au choix. Quand on plonge dans les romans d’Albert Vidalie, on devine que le propos du scénariste-écrivain n’est pas celui là.

Dans ce roman ré-édité chez L’Echappée, on découvre la fascination de la forêt, le sabri, de la vie dans les bois. Vidalie écrit nostalgiquement contre les villes et le béton qui bouffait le paysage. Il place ses personnages dans le plaisir de la marge, des grottes, de la vie au grand air qui ne connait pas l’hiver. Roman de contrebande, en effet mais pas roman antiflics. Non, Vidalie parle l’argot de Paris dans les forêts de Dourdan, tout prés de Paris. Il décrit un monde rural qui disparait alors. Il raconte la malfaisance des villes. La vie buissonnière, l’amour à perte de temps.

Dans ce roman, tout commence par un crime doublé d’un vol sur un marchand de montres. On retrouve une binette comme arme du crime.Les gendarmes enquêtent et ne trouvent rien. Ils posaient des questions ” avec la fausse importance de fonctionnaires qui cherchent à justifier la pension que leur verse le gouvernement.” Des suspects s’enfuient, une jeune femme suit l’un d’eux et ils s’aiment. Les personnages quels qui soient sont en marge. Louvette aime Lambert parmi les fourrés, cachés des pandores, des lauves  quand c’est la neuil qui tombe sur leur amour. Les bijoutiers du clair de lune sont des brigands qui agissent la nuit et dans les bois.

Lambert le héros n’est pas du sérail, pas du village ou l’on se transmet la haine de père en fils. Coureur de jupons, joueur de cartes, violent s’il doit se défendre. Lambert braconne un peu mais surtout il est l’âme de la foret sauvage.

Albert Vidalie fut aimé et aima Giono, Georges Arnaud, ou Antoine Blondin qui avait plus d’un copain, et Pierre Mac Orlan qui signe un préambule éclairant sur son ami.

Autre temps, autre lieu que celui de la contrebande des amis de Louis Mandrin, bandit de grand chemin qui vécut au 18 ème siècle. Le film de Rabah Ameur-Zaimeuch, les Chants de Mandrin évoque le personnage et ses compagnons avec poésie et un esprit du campement,des bois, de la forêt qui transpire. Un film de contrebande lui aussi. Le film était projeté aux Variétés durant le festival des Rencontres d’images de ville. La fameuse chanson de Mandrin que l’on connait aujourd’hui est alors écrite par le Marquis. C’est la plus belle scène du film. Dans une mansarde sombre, un soir probablement, un vielliste et un violoniste entament l’air de Mandrin puis le Marquis déclame la chanson.Le public écoute puis se déchaine dans un bal zadiste montreuillois.Pour la version originale et son histoire, se référer à ce site.