Mes châteaux d’If: Ernest Cole.

Billet de blog
le 29 Déc 2024
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SOUTH AFRICA. According to Struan Robertson the washing conditions at the mines were primitive. Shower rooms were crowded with men trying to bathe while others did their meagre laundry.)
SOUTH AFRICA. According to Struan Robertson the washing conditions at the mines were primitive. Shower rooms were crowded with men trying to bathe while others did their meagre laundry.)

SOUTH AFRICA. According to Struan Robertson the washing conditions at the mines were primitive. Shower rooms were crowded with men trying to bathe while others did their meagre laundry.)

Il y a un truc avec les racistes que je comprends pas. Qu’on soit con, d’accord. Mais raciste! Qu’on souffre, et qu’on soit frustré, bon, mais raciste.Au dessus du raciste de comptoir, il y a toujours eu l’Afrique du Sud. Le pays des gros racistes. La Fabrique raciste. Le pays où tous les nazis ont du se réfugier, à part Alois Brunner parti en Syrie.

En allant voir le film sur Ernest Cole, photographe sud africain, j’ai replongé dans mes années contre l’Apartheid. C’étaient les Communistes qui menaient campagne en France pour la fin de la ségrégation raciale. Il y avait même un dénommé Albertini. Lui il fallait le libérer encore plus que tout l’ANC et que Mandela.

Sans faire une histoire de l’Apartheid, hérité de ce qui fut la colonisation des grands empires et entré en vigueur en 1948, ce film montre photos du quotidien à l’appui ce que fut un pays où un  blanc pouvait gifler un noir quand il le voulait. Un pays où tous les services publics étaient doublés. Un pays en ségrégation complete. Les maitres blancs et les esclaves noirs, les diamantaires et les mineurs de l’autre. Un pays raconte Cole où une loi de 1927 permettait de déplacer une communauté d’une seconde à l’autre sans justification. Un pays où la moindre parole vous envoyait dans des camps où à la mort. L’album Dulcie September paru l’an dernier est éclairant.

Ernest Cole publiera une fois au États-Unis, House of Bondage, Maison de la servitude, ce qui lui permettra de commencer un reportage sur le Sud des États-Unis dont il dira que là bas il avait peur d’être tué alors qu’en Afrique du Sud, il avait peur d’être arrêté. Cole, cela dit, ne connaissait pas l’Australie, où un régime raciste régnait aussi en maitre ( Voir Wilfrid Burchett, Le Passeport. Maspero 1975).

Je vous l’avait dit, putain de racistes! Ernest Cole n’a pas la vie facile aux États-Unis. On sent chez lui une grande solitude, comparable à celle des exilés dont quelques uns se suicideront ou mourront à petit feu loin de leur terre natale. Financé par la fondation Ford (dont le fondateur était pourtant proche des idées nazies) Cole végétera avec une bourse jusqu’en Suède, avant que de rentrer à New York. Il n’était plus autorisé à rentrer à Prétoria. Pretoria, nom affreux dérivé du vainqueur afrikaner qui défit des centaines de guerriers zoulous en 1855.

Ernest Cole mourra la même année que la fin de l’Apartheid. Loin de son pays natal.

Ernest Cole, photographe. Documentaire. En salles en ce moment. Aux Variétés et au Gyptis à Marseille. Un film de Raoul Peck.

 

Commentaires

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  1. Thierry ADAM Thierry ADAM

    y’en a marre de ce racisme anti racistes

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