Mes châteaux au Liban: Le génie de Beyrouth.
La bande dessinée franco-belge, c’est donc fini! Ou presque. Les auteurs italiens s’affichaient déjà dans les années 70 avec Pratt, Crepax ou plus récemment Zerocalcare. Les espagnols comme Gimenez ou Zapico racontent l’Espagne franquiste à deux époques différentes. Plus fort, de nouveau talents viennent de Turquie, du Liban ou d’Algérie. Ils ont trouvé dans le roman graphique un espace de liberté dans leurs pays. Marjane Satrapi racontait sa jeunesse en Iran, Riad Sattouf a créé l’Arabe du futur pour raconter ses péripéties entre la Libye et la Syrie. Voici le Liban.
Le Génie de Beyrouth raconte un pays déchiré où les communautés diverses vivaient juxtaposées. Arméniens, coptes, Juifs, syriaques, druzes, musulmans… 18 communautés réfugiées entre deux chaînes de montagnes. A Beyrouth, selon Sélim Nassib, réfugié en 1969 en France et qui signe le scénario, la moitié du pays vivait dans la ville. Sans idéaliser les relations entre les communautés, il raconte la rue Rizkallah, comme le fit Carlo Lizzani dans sa Chronique des pauvres Amants , dans une rue de la Florence populaire. L’épicerie maronite ou celle sunnite avec le meilleur Labné de la ville, le coiffeur arménien et le boulanger musulman. Une entente factice qui rendait tout le monde heureux, sauf la famille de trois garçons abandonnés par leur père. Il y avait même la famille Limansky, des Russes blancs, inventeur d’un parpaing plus léger qui fit leur fortune. Un jour les trois garçons élevés dans la rancune partirent s’entraîner au tir dans la montagne. Puis l’armée libanaise lâcha ses bombes sur les camps palestiniens. «Voilà le monde parfumé, plein de rires, plein d’oiseaux bleus, soudain griffé d’un coup de feu…» comme l’écrivait Boris Vian. Le dessin de Léna Merhej est particulièrement original avec des couleurs pastels allant du vert au rose. Et ça j’aime beaucoup.
Le Génie de Beyrouth. Tome 1, Selim Nassib, Léna Merhej, Dargaud. 22,95 euros, 128 Pages, 2025
Commentaires
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Le Génie de Beyrouth, une bande dessinée remarquable. C’est sorti dans toutes les librairies indépendantes.
(Merci aux corrections de Cynthia Cucchi)
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Léna? C’est aussi le collectif Samandal, c’est l’illustratrice d’ albums en arabe. Elle a écrit et dessiné avec Mathilde Chèvre Promenade en bord de mer, au Port a jauni, maison d’édition Marseillaise. Avant de retourner au Liban, elle vivait à Marseille.
Selim est écrivain et travaillait à Libé.
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Marseille, Beyouth, Gênes : les Triplettes de Belle Vie.
Annema
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Le monde avant la catastrophe de la guerre…La vie multiple et foisonnante… Hâte de le lire !
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