Marseille, incivilités et tirage au sort, un chemin démocratique ?
Tout marseillais, jeunes, adultes et seniors, simultanément acteur et victime de l’incivilité massive et quotidienne dans la ville, comprend que ce problème est grave et complexe. Chacun constate jusqu’à ce jour que les conseillés municipaux n’ont ni la volonté, ni la compétence, ni l’imagination pour mettre en œuvre des solutions pérennes de nature à construite un quotidien civil et bienveillant dans la cité phocéenne.
La grande majorité de ces incivilités est localisée sur la voie publique et dans le réseau de transport en commun. Code de la route et courtoisie minimale dans les bus, métro et tram sont à Marseille des options. Des centaines de milliers d’heures sont perdues en déplacements et en embouteillages. Les violences verbales consécutives et le stress qui va avec, rythment le quotidien. Des délits et des crimes graves en relation avec ces incivilités ne sont pas si rares. Sans parler de la propreté, du bruit, etc.
Les services locaux et de l’État en charge (RTM, police, justice) sont dépassés et impuissants. Les dirigeants politiques tout échiquier politique confondu, sont prompts à proposer des solutions inspirées de leurs idéologies formelles, ni vraiment crédible, ni jamais mise en œuvre. Le mal perdure, et tout le monde subit.
Il est proposé au prochain Maire de Marseille de mettre en place une convention de citoyens tirés au sort, disposant des moyens financiers nécessaires et d’un temps d’au moins 6 à 8 mois pour élaborer des propositions concrètes permettant de lutter contre les incivilités du quotidien. Les travaux de cette commission seront publics et accessibles simplement à qui le souhaite. Le Conseil municipal nouvellement élut s’engagerait à mettre en œuvre au moins 80/90 % des propositions formulées par cette convention, et expliquerait publiquement les arguments conduisant à ne pas mettre en œuvre certaines propositions.
Il ne fait aucun doute que des propositions originales et pertinentes sortiront de cette convention dès lors que les modalités d’organisation conformes aux expériences récentes en la matière refléteront la sincérité du Maire et de son Conseil. Que l’on songe à l’évolution récente du droit à l’avortement en Irlande, sujet complexe, clivant, totalement bloqué par les postures des partis politiques et de l’Église Catholique, mais qui à été réglé grâce à cet outil fondé sur le tirage au sort. Que l’on songe au souffle décapant qui féconde l’actuelle Convention citoyenne pour le climat.
La circulation des personnes, l’ambiance sur la voie publique et dans les transports, la nécessaire convivialité bienveillante entre habitants s’en trouveront forcément améliorées, s’en que cela exonère le Conseil municipal de la mise en place d’autres politiques publiques afin d’améliorer les « mobilités » sur notre territoire.
SudOfMe, 13004
Deux références utiles pour réfléchir :
– Livre : « Contre les élections », David Van Reybrouck, 2014.
– Site internet : www.conventioncitoyennepourleclimat.fr
Commentaires
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Réflexion intéressante, alors que Marseille est probablement en train de prendre, une fois de plus, du retard sur d’autres villes en matière de nouvelles pratiques démocratiques.
Ailleurs, les budgets participatifs se répandent, parfois (pas toujours) pour des montants significatifs. Au niveau national, il y a la convention citoyenne pour le climat, dont il faudra faire le bilan à l’issue de ses travaux.
Mais ici, c’est une véritable révolution mentale qui est nécessaire pour parvenir à mettre en place des dispositifs qui permettent à l’expertise citoyenne de s’exprimer. Jusqu’ici, nos élus municipaux se comportent plutôt comme des féodaux peu soucieux d’écouter le manant. Celui-ci donne son avis tous les six ans, c’est bien suffisant…
Si l’on a entendu un Bruno Gilles, lors de cette campagne municipale, dire qu’il voulait construire son programme grâce à une démarche participative, force est de constater qu’il n’a pas trop insisté, depuis 1995 qu’il est élu aux côtés de Gaudin, pour qu’une telle démarche devienne une pratique banale dans cette ville. Mieux : un site participatif a existé avant les municipales de 2014, Marseille Carticipe, qui a recueilli plusieurs centaines de suggestions, parfois très ambitieuses, parfois très modestes, parfois loufoques : la mairie n’a même pas su saisir cette occasion pour s’emparer de certaines de ces suggestions et dire “c’est intéressant, et nous allons les réaliser” !
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C’est maintenant ou jamais !
Bien à vous …
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