Malgré sa promesse, Aix-Marseille augmente de 1 400% l’abonnement au futur système de vélo

Forts d’une pétition signée par plus de 3 500 personnes, des citoyens avaient obtenu un engagement écrit de la métropole (du DGS Domnin Rauscher) de ne pas augmenter sensiblement le coût pour les usagers du système voué à remplacer Le Vélo

Pour rappel, Marseille proposait un service annuel de vélos mécaniques coûtant 5€ à l’abonnement annuel, et gratuit pour les abonnés RTM.

L’offre tarifaire du système amené à remplacer Le Vélo a enfin été diffusée,

Le système sera certes gratuit pour les bénéficiaires d’un abonnement annuel Pass Intégral, Pass Métropole ou Pass XL, mais ceux-ci coûtent malgré tout la somme de 60€ mensuels…

Le concept de trajet de 30 minutes réalisé sans coût supplémentaire est bien maintenu (30 premières mn gratuites puis 0.05 € / min).

Mais pour les personnes qui ne détiendraient pas de tels abonnements RTM, la tarification sera de 6€ par mois (tarif réduit à 3€ par mois pour les -de26ans).

Ainsi, pour une année de Vélo, le marseillais n’ayant pas d’abonnement RTM et ayant plus de 26 ans devra débourser 72€.

Jusqu’alors, le prix annuel était de 5€, le prix du service proposé aux marseillais.e.s explose donc de près de 1 400% (multiplié par quatorze)…

Beaucoup d’utilisateurs et la pétition également critiquaient le choix d’un système 100% électrique, alors qu’à Paris et dans de nombreuses villes les stations proposent également des vélos mécaniques, avec un abonnement moins cher, et une mode de transport 100% renouvelable et donc plus écologique…

Il est au moins à espérer que le demi tarif réservé aux moins de 26 ans soit étendu aux bénéficiaires des minimas sociaux, voire qu’il soit proposé en gratuité…

Une répartition touristique des stations ?

La localisation des quelques 200 stations prévues dans toute la ville pose aussi grandement question, puisque si les arrondissements centraux (ou littoraux) du 1er au 8ème arrondissements sont très bien pourvus, avec une station pour moins de 3 000 habitants, sauf pour le 3ème arrondissement qui, avec seulement 13 stations prévues, est le moins bien doté (pour une superficie de 260 hectares, donc supérieure à celle 6ème arrondissement par exemple), et ce malgré une desserte en transports en commun très défavorable.

En dehors du grand centre-ville et de l’attrait littoral, on observe un déséquilibre flagrant entre les quartiers Sud du 9 et 10ème arrondissements, avec des stations pour moins de 5 000 habitants, alors qu’à l’Est et au Nord, une station est censée desservir plus de 10 à 20 000 habitants. Dont un record avec le 11ème arrondissement puisqu’aucune station n’est prévue, alors que pourtant la Voie Verte de l’Huveaune va bientôt traverser ce territoire.

Les marseillais.e.s se demandent donc légitimement si la Métropole n’a pas encore une fois orienté ce projet de déplacements vers une destination touristique, alors que cet outil pourrait bénéficier à des milliers de marseillais.e.s vivant loin des transports en commun, principalement dans les arrondissements allant de 11 à 16…

Des corridors Métro-Vélo, quid des marseillais.es d’au delà ?

Quand on regarde dans le détail, on s’aperçoit qu’en dehors du 9ème et 10ème arrondissements, le corridor nouvellement desservi par les stations de Vélo longent les stations de métro, et s’arrêtent souvent au terminus (voire avant dans le cas de La Rose…). Ainsi un usager aura le choix en arrivant à Gèze, soit de prendre le métro, soit le Vélo, mais il aura fallu qu’il arrive jusqu’à Gèze avant (bus, voiture…). La logique aurait exigé que les stations soient positionnées au delà des terminus, afin d’offrir une nouvelle alternative efficace aux quartiers qui ne bénéficient ni de métro ni de tram…