Ma vie sans voiture à Marseille épisode 9 : València
Je rentre de Valence, València, la ville d’Espagne qui nous a piqué l’America’s cup, la UEFA de 2004 et les chaînes du vieux-port. On voit tous de quelle ville je veux parler ? Bon, et bien ils viennent encore de nous piquer un truc : le titre du système de transport le plus absurde d’Europe. Il est de coutume pour le marseillais qui voyage de (presque) tout trouver mieux ailleurs, c’est souvent plus propre, mieux foutu, plus organisé… et les transports en commun n’échappent pas à la règle. C’est d’ailleurs ainsi qu’il justifie de ne pas prendre le métro à Marseille alors qu’il vient de passer une semaine sans voiture à… Valence par exemple. “Ah oui, ici le bus c’est bien mais à Marseille c’est pourri et dangereux !” c’est tellement pourri et dangereux qu’il ne le prend jamais, à se demander comment il sait que c’est pourri et dangereux !
Mes cousins et moi sommes allés à la plage en bus à Valence, avant de rentrer ma cousine me dit qu’il faudrait recharger sa carte, on croise une station de tram, je lui propose de la recharger pour gagner du temps. Je mets 10 voyages et on va vers le bus. En montant, la carte ne passe pas, on essaie de nouveau mais rien ne se passe. On explique au chauffeur, il nous dit qu’il ne voit rien sur notre carte, peut-être qu’il faut 30 minutes de délais pour que la recharge soit effective. Ah… On achète des billets dans le bus et on s’installe. D’un coup, ma cousine me dit que peut-être que c’est parce qu’on a acheté des tickets au tram, je trouve ça bizarre mais elle me dit qu’elle rechargeait toujours dans des tabacs et jamais au métro ou tram (qu’elle ne prend jamais car son quartier n’est desservi que par une ligne en construction depuis 2007…). On retourne demander au chauffeur qui nous dit que oui, c’est surement pour ça, on a du acheter des billets de métro, qui ne sont pas valables dans les bus, qu’on peut toujours aller au bureau central pour demander à ce qu’ils changent les billets de métro en billets de bus.
Je suis déjà très étonné que dans une ville qui se veut aussi moderne les titres de transports ne soient pas intégrés. Je dis même à ma cousine le symptomatique “même à Marseille…!!!”. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises.
A la limite, pourquoi ne pas imaginer que l’agence des transports fasse des billets de bus moins cher pour les habitants qui, comme ma cousine, n’ont pas accès à des moyens de transports dits “lourds” comme le tram ou le métro. Mais ça va beaucoup plus loin.
Je vais à l’agence centrale qui se trouve dans une station de métro, une employée me dit qu’elle ne peut rien faire aux machines normales, qu’il faut que j’aille aux bureaux au 2e sous-sol. Et là, je rentre dans une nouvelle réalité, la dame du bureau m’explique qu’elle ne travaille que pour les bus, se faisant, elle n’a aucun pouvoir d’action sur les billets de métro que j’ai acheté “vous comprenez ?”, il faudrait aller au bureau métro pour voir s’ils peuvent me les transformer en billets combinés qui marchent sur bus et métro… Je remonte donc au 1er sous-sol au bureau des métros. Vous devinez la suite ?
Et bien, côté métro, “on est vraiment désolé” mais on ne peut pas ajouter une prestation bus à mes tickets parce qu’on ne gère que le métro ! Si j’avais eu des tickets de bus, ils auraient pu les “faire monter de catégorie” en y ajoutant le métro, “ah ça, aucun problème”, mais pour ma situation, “impossible”, “impossible et désolé…vraiment !”.
Reste une question : dans ces conditions, comment ai-j pu acheter des billets de métro à une station de tram ? Avec qui roule le tram ? La confrérie des bus ou le clan des métros ? Serait-il bi ?
Vous le voyez, Valence vient encore nous titiller sur un terrain où on pensait être imbattable ! Je propose en mesure de rétorsion, au choix, soit de transférer les transports publics aux mairies de secteurs avec chacun ses tickets et ses tarifs, soit de faire un tarif et un ticket différent par ligne de bus ! “Ah non monsieur le touriste valencien, vous avez acheté un billet pour le bus 81 et là c’est le 82… que te den!”
Franchement, on a pas souvent l’occasion de se la péter à l’étranger question transports en commun, alors je remercie Valence pour son sens de l’absurdité, ça m’a donné l’occasion d’expliquer plusieurs fois samedi soir à des valenciens à quel point la tarification était cohérente et bien pensée dans les transports marseillais, “buses y metros juntos, si si, y también tramvia, barco, y hasta bici por 1€ extra, toma ya! Eso es Europa!”
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