Lettre ouverte au député ZULESI (8ième circonscription des BdR)

Monsieur le Député,

Comme vous le savez, L’aide qui est fournie aux agriculteurs des pays européens est repartie en fonction du nombre d’hectares d’exploitation.
Dans l’union européenne 20 % des agriculteurs les plus gros possèdent 83 % des terres agricoles et touchent 81 % des aides européennes.
En France 20 % des plus gros agriculteurs possèdent 52 % de terres agricoles et touchent ainsi 35 % des aides européennes.
Arnaud ROUSSEAU président de la FNSEA depuis 2014, principal syndicat du secteur, est administrateur ou dirigeant d’une quinzaine d’entreprises, de holdings, de fermes, directeur de la multinationale AVRIL (Isio4, Lesieur, Matines, Puget). Comme patron d’exploitations agricoles il ne possède pas moins de 700 ha, principalement de céréales oléagineuses, mais aussi du blé, de la betterave, du maïs, de l’orge. Il est aussi maire (sans étiquette) de sa commune Trocy en Multien (Seine et Marne) et co-président de la communauté de communes du pays de l’Ourq.
Après ce petit préambule j’en viens maintenant aux faits.
Pour répondre à la crise du monde paysan, le Gouvernement a annoncé une enveloppe de 400 millions d’€. Cette somme ne répond pas tant sur sa “ventilation” que sur son montant, aux revendications des agriculteurs, des éleveurs, des viticulteurs, des apiculteurs et notamment la plus importante : une juste rémunération de leur travail.
400 millions d’€ pour environ 389 000 agriculteurs et éleveurs, 59 000 viticulteurs, cela signifie une enveloppe moyenne de 1.000,00 € pour chacun, soit une prise en compte de leur travail à hauteur de 83,33 € par mois !  Si les chiffres présentement avancés sont erronés, n’hésitez à les rectifier.
Aurons, Berre l’Etang, Cornillon Confoux, Coudoux, Grans, La Barben, La Fare les Oliviers, Lançon de Provence, Pélissanne, Rognac, St Chamas, Salon de Provence, Velaux, Ventabren, font partie des communes de votre circonscription.

Lors de la présentation de vos vœux à la salle Marthe Reversat vous avez déclaré : “les agriculteurs manifestent avec dignité et portent des revendications de bons sens” : être payés dignement et avoir une administration qui les accompagne. C’est une question de souveraineté alimentaire”.
Afin d’être en totale symbiose avec cette déclaration permettez-moi deux suggestions.

1) Tout d’abord, faire un “état de lieux” en recensant pour chaque commune de votre circonscription, la situation actuelle de chaque agriculteur, viticulteur, éleveur, apiculteur (revenus tirés de l’exploitation, aides).
2) M. le ministre de l’Économie a annoncé 10 000 contrôles supplémentaires dans la grande distribution. Pour ce faire, afin de permettre au niveau de notre département, de suivre l’avancement de cette mesure il convient de recenser toutes les enseignes de la grande distribution, commune par commune et face à cela le nombre actuel d’agents chargés du contrôle, le nombre d’agents supplémentaires qui seront affecté à ces contrôles, les embauches nécessaires afin que ces contrôles soient réguliers et pérennes.
A partir de ces “état des lieux”, il convient également de faire à la fin de cette année un nouvel état qui lui seul permettra alors de faire le bilan des engagements pris par le président de la république, son premier ministre, son ministre de l’économie.

En prenant en compte mes deux suggestions, vous démontrerez aussi à nos concitoyens et concitoyennes que l’augmentation des frais de mandat que vous venez de vous octroyer est pleinement justifiée.  Le bureau de l’Assemblée Nationale a justifié  cette hausse en mettant en avant l’inflation de ces derniers mois. ? Et pourquoi ne pas proposer à vos collègues sénateurs, qui eux aussi ont bénéficié de cette “révision” de leur situation, de se joindre à vous pour effectuer cette tâche pleine de “bon sens”.

Tout comme le monde agricole, le monde du travail ne subit-il pas l’inflation, non pas de ces derniers mois mais depuis que le socialiste DELORS, a désindexé les salaires sur les prix. Serez-vous aussi le porte-parole du monde du Travail?

Cordialement

Gilbert LAURENT, Cadre retraité de la banque