L'élection présidentielle à Marseille
L’ATTENTE
C’est devenu une sorte de contrainte à laquelle j’ai fini par m’habituer : c’est le samedi que j’écris, toutes les semaines, le texte du blog que « Marsactu » me fait l’amitié d’héberger. Forcément, en période électorale, le samedi, il ne se passe rien, puisque c’est le dimanche que les choses se font et le dimanche soir que l’événement survient, sous la forme du résultat. C’est donc une forme d’attente qui se produit un samedi qui précède le jour d’une élection, et c’est de cela que je vais parler aujourd’hui : de l’attente.
L’ATTENTE
L’attente d’un pouvoir national
C’est la première attente qui s’impose aujourd’hui : celle qui est liée à une élection présidentielle, l’attente de la désignation de ceux qui n’auront pas le pouvoir. C’est dans deux semaines que l’on attendra la désignation de celui (ou de celle) qui l’aura, car c’est lors du second tour de l’élection qu’est désigné le ou la titulaire de la fonction présidentielle. Au premier tour, on élimine ceux qui ne figureront pas dans la confrontation finale et qui, par conséquent, ceux dont on est sûr qu’ils n’auront pas le pouvoir. Mais, cette année, les choses ne se passent pas exactement come d’habitude. C’est, en effet, la première fois depuis 1962, année où est instaurée, en France, l’élection du président de la République au suffrage universel direct, qu’un président sortant ne se représente pas. En 1965, de Gaulle s’était représenté et avait été réélu, en 1974, G. Pompidou était mort en cours de mandat, en 1981, V. Giscard d’Estaing s’était représenté et avait été battu, en 1988 et en 2002, les présidents sortants, F. Mitterrand puis J. Chirac, s’étaient représentés et avaient été réélus, et, en 2007, le président sortant, N. Sarkozy, s’était représenté et avait été battu par F. Hollande. Cette année, c’est ainsi une élection qui se distingue des autres par l’absence délibérée du président sortant lors de la confrontation électorale. C’est la première attente, celle d’un candidat que l’on n’a jamais connu en situation de pouvoir présidentiel.
Mais il y a une autre attente : en effet, c’est la première fois que, lors du premier tour de cette élection, on attend déjà une confrontation électorale inconnue lors du second tour. En effet, dans tous els cas de figure, il y aura nécessairement, au second tour, un candidat dont on n’aura jamais connu l’identité politique. En effet, le candidat des Républicains n’a jamais été président de la République, il semble y avoir peu de chances pour que le candidat du P.S. figure au second tour, et, ainsi, même s’il y figurait, ce serait une surprise, il y a déjà eu un candidat du F.N. au second tour (on se souvient encore de l’espèce de coup de tonnerre de 2002), mais c’est la première fois, en revanche, qu’il s’agit d’une femme, c’est la première fois qu’un candidat susceptible de figurer au second tour, E. Macron, n’est pas issu d’un parti existant avant l’élection (il a fondé le mouvement « En Marche », qui pousse la personnalisation jusqu’à avoir les initiales du candidat, à l’occasion de l’élection) et c’est aussi la première fois qu’un candidat de gauche, susceptible d’être présent au second tour, J.-L. Mélenchon, n’est pas issu d’un parti de gauche classique, mais d’un mouvement, « les Insoumis », revendiquant sa liberté vis-à-vis des pouvoirs institués, et entend, s’il est élu, réformer les institutions de ce pays – déjà vieillies, puisque notre constitution, même si elle a été réformée à plusieurs reprises, date tout de même de 1958.
Enfin, il y a une troisième attente : immédiatement après l’élection présidentielle ont lieu, depuis 2002, des élections législatives. Or, justement en raison des incertitudes liées à l’identité politique de celui ou de celle qui occupera la fonction présidentielle, une grande incertitude sur les élections législatives, et, au-delà, sur la composition de l’Assemblée nationale, parce qu’on ne sait pas quelle majorité se dessinera à l’issue de ces élections. On ne sait même pas, à vrai dire, si une majorité clairement tranchée, se dessinera. L’attente de l’issue de cette élection présidentielle porte, ainsi, également, sur l’identité politique qui dominera la vie parlementaire pour les cinq ans à venir.
L’attente à Marseille
Mais je n’oublie pas que je n’écris pas ce texte n’importe où, mais à Marseille. Or, même s’il s’agit d’une vie politique dite locale, les élections nationales, présidentielle et législatives, ne peuvent pas ne pas avoir d’incidences que la politique qui se joue à Marseille. Ne serait-ce que parce qu’à gauche, la recomposition en cours à l’échelle nationale entrainera des répercussions sur les identités politiques qui se confrontent les unes aux autres à Marseille, et parce qu’à droite, qu’il s’agisse des Républicains, du Front national ou du mouvement d’E. Macron, « En marche », les rapports de forces seront établis selon les résultats des élections nationales. Mais, à Marseille, c’est aussi sur le développement économique et social de la ville que les élections nationales auront des incidences – à la fois parce qu’elles entraineront des choix en matière de politique des entreprises, de politique de l’emploi et d’autres choix dans le domaine de la politique méditerranéenne de notre pays.
Comme on le voit, un sentiment domine, ce samedi et ce dimanche, à l'issue de la campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle : l'attente.
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