Portrait de Mireille Provansal, hôte aixoise de réfugiés
“La meilleure qualité pour accueillir, c’est d’y croire”
Cet article provient du sixième numéro de Chicane, le petit observateur de controverses réalisé par les étudiants du master Métiers de l'information Sciences Po Aix/EJCAM, qui ouvre la controverse autour de l'accueil des migrants en région PACA. Nous publierons prochainement sur l'agora de Marsactu l'intégralité des contenus produits dans le cadre de ce projet.
“La meilleure qualité pour accueillir, c’est d’y croire”
Cent vingt réfugiés sont actuellement hébergés à Aix-en-Provence chez des particuliers et des structures d'accueil. Mireille Provansal, présidente de la Cimade d'Aix, a fait le choix depuis quelques années d'en accueillir chez elle, afin de faciliter leur intégration. « J'ai été enseignante à l'université toute ma vie, et après cela, j'ai décidé que ma retraite pouvait servir à quelque chose. Alors je me suis engagée dans une association qui favorisait les droits des étrangers », explique Mireille Provansal. Femme engagée, elle est aujourd'hui présidente de la Cimade au niveau local, association qui défend les droits des étrangers et les aide à accéder à un logement. Mais la jeune retraitée s'engage aussi au niveau individuel. Depuis quatre ans, elle accueille des sans-papiers chez elle. « J'ai une petite maison avec un studio indépendant qui sert à héberger des personnes de passage. Ça a commencé lorsque mon mari et moi avons hébergé un jeune homme qui sortait de prison et était menacé d'expulsion vers l'Algérie. Il est resté avec nous quelques mois, et nous avons tissé des liens très forts. » Depuis quelques mois, ce sont des réfugiés que les Provansal accueillent. « Nous avons d'abord hébergé un Syrien, puis un couple de Syriens chrétiens menacés par Daesh, puis deux couples d’Érythréens à la suite. » Mis en contact avec leur hôte grâce à la Cimade, l'adaptation des migrants se fait petit à petit et des liens se tissent. « Le dernier réfugié que nous avons accueilli voulait m'appeler Maman, nous avions noué des relations presque maternelles. Mais je lui ai dit que je n'étais pas sa maman. » Alors que nous nous retrouvons dans les locaux de la Cimade situés au temple réformé rue Villars, Mme Provansal évoque ses origines pour expliquer son engagement : « Je suis issue d'une famille juive mais athée et intégrée, persécutée durant la Seconde Guerre mondiale. Mon grand-père a été tué par les nazis. Si je fais tout cela aujourd'hui, c'est par sentimentalisme, par conviction, et en hommage à mon grand-père. » Aujourd'hui, nul besoin d'expérience pour accueillir, selon elle. « La principale qualité c'est d'y croire, et d'avoir le cœur généreux », affirme-t-elle tout sourire. Vous pouvez accueillir un réfugié et souhaitez vous lancer ? Collectif AGIR Youna Rivallain
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