À l’approche des élections législatives
Jean-Luc Mélenchon à Marseille
Vendredi, le 26 mai, Jean-Luc Mélenchon était au Panier, pour présenter aux Marseillais sa candidature aux élections législatives, en lançant un bal populaire, renouant, ainsi, avec une tradition ancienne des événements politiques de notre pays. Mais, au-delà de ce contact et de « bal popu », sans doute est-il temps de s’interroger sur la signification de cette candidature et sur ce qu’elle représente pour la vie politique de notre ville.
Les élections législatives à Marseille
D’abord, il importe de s’interroger sur les élections législatives à Marseille. En effet, étant donné l’importance de cette ville, la deuxième de France, ce ne sont pas tout à fait des élections comme els autres, de même, d’ailleurs, que les élections municipales Ici, les élections ont des caractéristiques qui tiennent à ce qu’il s’agit d’élections qui se déroulent dans une grande ville qui est, en même temps, une métropole. C’est pourquoi les projets proposés par les candidats aux élections sont des projets pleinement politiques, qui ne se contentent pas de dessiner l’avenir de villes et de municipalités, mais qui, au-delà, engagent des projets politiques, à l’échelle de la métropole. C’est pourquoi le projet proposé par J.-L. Mélenchon dans son discours de vendredi n’est pas seulement un projet municipal, mais construit une identité pleinement politique pour la ville, mais aussi pour la métropole et pour ce qu’elle représente – à la fois dans l’espace politique de notre pays et dans l’espace politique méditerranéen.
Un homme et une ville
Cette rencontre entre J.-L. Mélenchon et Marseille n’était pas la première : il était déjà venu présenter sa candidature à l’élection présidentielle. Ce n’était pas au Panier, c’était sur le Vieux-Port, mais on se rend mieux compte, à présent, qu’il s’agissait d’une véritable rencontre entre une ville et un acteur politique. En faisant remarquer, au début de son discours, qu’il ne s’attendait pas à une telle rencontre, le candidat manifestait le fait que cette manifestation n’était pas une mise en scène, mais qu’il s’agissait d’une véritable rencontre populaire. C’est aussi le sens de la langue qu’il a employée, qui n’était pas la langue d’un discours politique, mais la langue populaire d’un échange : il ne s’agissait pas seulement de parler à des électeurs, mais de parler aux habitants d’un espace urbain. C’est aussi pour cela que J.-L. Mélenchon a trouvé des mots ordinaires pour demander aux gamins qui étaient là de se calmer et de se taire quelques instants – le temps, en quelque sorte, de lui laisser la parole.
Mais cette rencontre entre un homme et une ville était aussi significative du choix de J.-L. Mélenchon de venir présenter sa candidature à Marseille, en cherchant à s’intégrer pleinement à la vie politique de notre ville et en donnant sa candidature la dimension économique, sociale et culturelle d’un engagement dans le champ d’une identité urbaine qu’il entendait donner à sa candidature et, au-delà, à son discours politique.
Sans doute, d’ailleurs, est-ce une autre signification qu’il convient de donner à cette candidature : en venant d’ailleurs, en proposant à Marseille la candidature d’un homme venant d’un espace différent, J.-L. Mélenchon entend contribuer à une sorte de renouvellement de la politique marseillaise. En venant présenter, pour la première fois, la candidature d’un homme étranger au système politique marseillais inauguré à Marseille après la deuxième guerre mondiale et la Libération, J.-L. Mélenchon entend, sans doute, mettre fin au système des petits arrangements, des petites magouilles, des petites histoires, qui donnaient une couleur et une tonalité particulière à l’identité des acteurs politiques de la ville. Après tout, en effet, R. Vigouroux, parce qu’il appartenait au même parti que lui, et J.-C. Gaudin parce qu’il en avait fait partie, ont été des maires qui ont pérennisé le système politique inauguré à Marseille par G. Defferre, auquel J.-L. Mélenchon entend, sans doute, mettre fin.
Les thèmes de la campagne de J.-L. Mélenchon
Dans le discours qu’il a tenu au Panier, J.-L. Mélenchon a, en particulier, engagé trois thèmes qui dominent, ainsi, sa candidature. Le premier est l’école. À la fois parce qu’il fut, en 1997, ministre délégué à la formation professionnelle, dans le gouvernement de L. Jospin, et parce qu’il s’agit d’un élément auquel il entend, ainsi, donner toute son importance, l’école est un des aspects qui vont dominer sa campagne électorale et, s’il est élu, la politique qu’il entend engager pour la ville. Un deuxième thème auquel le candidat a donné toute son importance en l’envisageant parmi les premiers points de sa candidature, est celui de l’économie et du développement économique de la ville. Il s’agit, ainsi, de rendre à Marseille son importance dans la vie économique de notre pays, mais aussi, au-delà de l’aide et de la solidarité, d’orienter la lutte contre le chômage vers une politique de développement économique. Enfin, dans son discours, J.-L. Mélenchon n’a pas oublié qu’il était à Marseille, ville fondée par des Grecs, et qu’il était dans une ville située au bord de la Méditerranée, en rappelant l’importance de la question grecque aujourd’hui. Il s’agissait, dans son discours, à la fois de dénoncer la forme de colonisation à laquelle les puissances européennes et des institutions comme le Fonds monétaire international soumettent ce pays et d’engager le débat sur l’avenir économique de la Grèce et les conditions dans lesquelles il peut aujourd’hui retrouver un véritable développement.
Le « Phi » fut peut-être le dernier thème du discours de J.-L. Mélenchon, mais peut-être le plus important. En expliquant la signification du symbole des Insoumis et de sa campagne, le candidat a rappelé qu’il s’agissait à la fois du sigle exprimant par « F.I. » l’identité de la France Insoumise, d’une référence à ce que notre philosophie politique doit à la philosophie grecque et, enfin, de manifester, de cette manière, une solidarité politique et rationnelle avec la Grèce.
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