Dicovid 19-20
Fourneaux
Une idée pour ces temps de confinement : élaborer un mini dictionnaire des mots du moment. Et jouer avec ces mots pour se jouer des maux. Ce sera mon rendez-vous quotidien.
Allez ! Tout le monde aux fourneaux ! Même les durs à cuire et les gâte sauce. Finis micro-onde et cuisine seconde, abolis congelés et prémâchés, vive les plats mijotés. La vie confinée ça se mijote ! On confine, on cuisine. Pas d’findus, pas d’virus !
Ce week-end, on sort casseroles et tabliers et on s’y met tous, seuls ou en famille ! Les yeux sur les recettes et les mains dans la pâte. On sort les ingrédients, les épices et on se débrouille avec les pénuries de farine et d’œuf, il n’y a pas que les crêpes dans la vie. On n’est pas non plus obligés de tous se mettre à faire son pain sur la planche.
Les plus prévoyants d’entre vous ont préparé des confits dès le premier jour et laissé macérer dans le sucre, l’huile ou le vinaigre cornichons, bonnes poires et aubergines et attendent qu’elles soient totalement imprégnées. Les uns ont déjà expérimenté les croque-monsieur avec les minots, d’autres se sont limités à des petits plats de bistrot vite fait bien fait sur le pouce bien nettoyé, d’autres encore ont ressorti leurs livres de cuisine écornés et tachés pour se lancer dans de grandes recettes, 70 000 sur Marmiton on a de quoi voir venir les prochaines vagues de quarantaines.
Qu’on ait fondu ou qu’on se soit empâtés, qu’on soit dans la mouise ou comme des coqs en pâte, qu’on veuille mettre les petits plats dans les grands ou juste un peu de beurre dans les épinards, qu’on s’embête comme de vieux croutons derrière une malle ou soit dans le potage, tout le monde est concerné. Même ceux qui se sont égarés dans les livres plutôt réservés à la sieste post-prandiale, des livres comme Des mots à la bouche, festins littéraires – déguster Le repas ridicule de Queneau – La cuisine cannibale de Topor, Célébration de la nouille ou L’art à table.
Purée de nous autres ! Je ne voudrais casser du sucre sur personne ni trop ramener ma fraise car ce n’est pas de la tarte en ce moment, ça part un peu en eau de boudin et on ne sait vraiment pas quand on pourra s’en payer une bonne tranche ou si on finira par l’avoir dans le baba, on est quand même dans les choux et on irait bien les planter ailleurs mais on ne va pas non plus en faire un fromage. Donc, en attendant la fin des haricots, je propose à ceux qui ont tendance à se peler le macaron ou qui s’agitent comme des pois en pots, d’expérimenter ma recette du Péquin confiné.
Prenez un bon péquin élevé en plein air et sans barrières.
Secouez-le sans prendre de gants et le frapper vigoureusement si nécessaire.
Découpez à vif sans le hacher menu, juste ce qu’il faut.
Saisissez ce que vous pouvez mais sans jeter de l’huile sur le feu non plus.
Faites cuire ce qu’il reste dans un bouillon à la bière et aux herbes amères, le pissenlit peut faire l’affaire.
Préparez la farce, une bonne grosse farce bien roulée dans la farine.
Laissez macérer le tout dans son jus en rajoutant régulièrement un peu de gel mais bien surveiller car ça peut vite tourner vinaigre.
Assaisonnez à votre convenance, on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangés.
Servez avec une soupe à la grimace.
Et proposez en dessert une omelette norvégienne.
Devant cette cerise sur le gâteau, les convives devraient en rester chocolat ou marron, virer au vert ou au rouge, ça dépend des régions.
Et surtout dégustez. Ca, tout le monde sait en ce moment !
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