Des monuments qui témoignent du passé colonial de Marseille
A Marseille, des monuments ou statues, symboles du colonialisme, subsistent parfois sans qu'on s'en rende compte. C'est le cas du monument des mobiles, en haut de la Canebière, d'où partent de nombreuses manifestations.
Des monuments qui témoignent du passé colonial de Marseille
Il existe à Marseille de nombreux témoignages de son passé colonial. Le plus connu est le grand escalier de la gare St Charles prévu pour marquer l'ouverture de l'exposition coloniale de 1922 mais terminé en… 1927. Dans sa partie basse deux groupes de statues représentent d'un côté les colonies d'Afrique et de l'autre les colonies d'Asie.
Moins connu est le monument des Mobiles situé en haut de la Canebière. En effet ce monument est destiné à commémorer la mémoire des habitants des Bouches-d-Rhône enrôlés et morts dans la guerre de 1870-71. On pourrait croire, donc, qu'il s'agit uniquement de la guerre contre les Prussiens.
Mais, sur l'une des faces du monument il s'agit de rendre hommage au 45ème régiment de marche formé par les gardes mobiles des Bouches-du-Rhône chargé de réprimer, en 1871, « l'insurrection arabe de la province de Constantine », c'est à dire la grande révolte populaire partie de Kabylie dont le cheik El Mokrani avait pris la tête.
Cette répression qui fit plusieurs dizaines de milliers de victimes, condamna à la déportation à Cayenne et en Nouvelle-Calédonie de centaines de Kabyles, qui provoqua la destruction de villages entiers, la confiscation de 450 000 hectares de terres distribuées à de nouveaux colons.
Mais cette particularité n'est pas la seule. Après la seconde guerre mondiale, un certain nombre de plaques furent rajoutées sur le monument pour rendre hommage à la contribution de certaines communautés à la libération de Marseille ( Grecs, Arméniens, Juifs combattants de la Résistance). Dans les années 1960 et 70 en fin furent rajoutées des plaques à la mémoire des victimes civiles européennes et des harkis morts pendant la guerre, aux soldats morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962, aux soldats du corps expéditionnaire français en Indochine.
A noter que sur ce monument n'est pas du tout mentionné le fait que ce sont les régiments de Tirailleurs algériens et de Tabors marocains qui, aux côtés des combattants de la Résistance ont libéré Marseille, déboulant du boulevard de la Libération ( alors boulevard de la Madeleine), juste derrière le monument.
En effet, le 28 août 1944, après plusieurs jours de combats, Marseille était libérée par l'action conjointe des FFI qui avaient déclenché l'insurrection le 21, des tabors marocains et des tirailleurs algériens qui s'étaient infiltrés dans la ville dès le 23.
Plusieurs centaines de soldats marocains, algériens et tunisiens ont perdu la vie ou ont été blessés dans ces combats.
Les plaques qui leurs rendent hommages sont bien rares dans la ville et, surtout, peu visibles.
Commentaires
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bravo alain
je crois avoir reconnu une de mes photos
mais je ne vis pas de droits d’auteurs…
salut !
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Comment procéder avec ces vestiges d’un passé certes pas très glorieux de ce point de vue (l’esclavage). Concernant le bâtit : les détruire? les déplacer? (pour les mettre où?), certains sont presque des chefs d’oeuvre architecturaux voire tout simplement d’un “kitch” superbe… Une rue, un boulevard peuvent être débaptisés… pas toujours simple en effet…
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