Confinement

Containment, contenimento, enfermado, izolare, karantina, eindàmmung, insljuiting : la pratique est désormais mondiale. Perso, j’ai un faible pour la contención, on dirait qu’elle se danse et se susurre. La contención. Enfermement, isolement, consignement, claustration, quarantaine…les mots ne changent rien à l’affaire. Même les antonymes, les aérer ou les étendre, gardent des airs de clôture. Et les néologismes confination ou confinitude ne passeront pas le printemps. Pour s’en sortir, il faut s’enfermer, titrait en Une le Canard. Et en jouer, par exemple en confectionnant un petit anagramme. Enfin ce mont ! Enfin, nous y voilà, en haut de ce mont, ce mont qui nous protégera de la vague, nous permettra de voir le monde de haut en nous rapprochant de l’inaccessible étoile, de connaître le réconfort après cette longue, longue, longue marche. D’ici là, on se confine, comme on peut, seul ou en famille tandis que chaque pays se claquemure et se met sous cloche. On reste confinés, on joue pas les cons finement ! On se replie, comme des cocons ou des origamis froissés. On se terre, on se lierre, on se pierre. Misère ! On s’affaire, on s’enferre, on galère, on vocifère, on colère, on espère. Et sans pouvoir se mettre au vert.