A propos de la démission de Michèle Rubirola
Encore une fois , je ne vais probablement pas me faire des ami-es avec ce post .
Notre Maire Michèle Rubirola a démissionné aujourd’hui, son successeur est bien probablement Benoit Payan , socialiste .
Depuis l’annonce , une myriade de publications critique cet acte .
Il est assez drôle de voir Stéphane Ravier crier au bafouement de la démocratie ou de lire les commentaires d’amis de droite criant à la corruption ou au clientélisme , invoquant des théories assez farfelues qui mettent Guerrini ou Mélenchon aux manettes .
Il est encore plus intéressant de lire les commentaires de militants de gauche. La plupart désapprouvent cette décision et pointent son manque de concertation, d’autres énoncent un plan machiavélique de la part de Benoit Payan afin d’évincer Michèle Rubirola ou encore des stratégies d’accommodement entre les partis institutionnels.
Revenons un peu en arrière et soyons francs. Le Printemps Marseillais est né d’une dynamique lancée par Mad Mars ainsi que le parti socialiste. Ils ont réussi à rallier à eux les communistes, certains verts et insoumis ainsi que des « citoyens » .
Dès le début de la campagne, des tensions ont émergé via d’autres mouvances. Elles concernaient le nombre de socialistes présents ainsi que le manque de figures citoyennes / des quartiers populaires sur les listes. Restons honnêtes, leurs concurrents directs des listes écologistes ou de gauche avaient les mêmes défauts, seules les étiquettes changeaient . Ne soyons pas dupes , aucun de ces groupements n’étaient totalement « citoyens », « démocratiques » , et chacun avait son lot de loups assoiffés de pouvoir ou whatever ….
Le compromis a été trouvé quand Benoit Payan a accepté de se retirer de la position de tête de liste au profit de Mme Rubirola .
La suite nous la connaissons, face aux désastres résultants de l’ingérence de 25 ans du système Gaudin, dont évidemment le drame de la rue d’Aubagne, le corona virus qui a joué sur la participation d’une certaine frange de la population, une campagne et une candidate à droite plus que jamais scandaleuse et malhonnête mais surtout grâce à une volonté d’union ET aux votes des habitants , la victoire était là ! ! !
Et il était logique et nécessaire de les avoir soutenue.
J’avoue avoir été autant soulagé par la chute du monstre que par la victoire du Printemps. Il y a bien longtemps que je ne crois plus au père-noël . Même si je garde beaucoup d’espoir dans la multitude de gens brillants et honnêtes qui ont été élus, j’ai bien conscience que le chemin du changement est encore long. Et il dépend de nous tous.
Je reste convaincu que comme moi, la majorité des habitants a voté plutôt contre Vassal que pour la dynamique du printemps marseillais malgré une campagne ingénieuse .
Michèle Rubirola a certes joué son rôle en représentant une personnalité relativement hors du champ politique. Je fais néanmoins confiance à l’intelligence du peuple marseillais. La majorité se doutait bien du poids des politiques dans ce collectif ( le PS, mais aussi le PC…). Leurs opposants n’ont d’ailleurs pas manqué une occasion pour le dire et le redire.
Revenons à la campagne et à la victoire historique du Printemps.
Dès les premiers jours de la victoire, Michèle Rubirola a exprimé son malaise à assumer cette fonction. Elle a aussi très vite publicisé ses problèmes de santé. Honnête, elle faisait part de sa possible démission un jour. L’article paru le 14 octobre dans le quotidien le Monde titré « tu es au courant que je ne reste que trois mois ? » avait d’ailleurs fait des remous au moment de sa publication.
Dans tous les cas, anticipée ou pas, cette décision doit être respectée. Elle demande pas mal de courage et d’humilité.
Dès le début de la campagne municipale, aussi, beaucoup voyaient en Benoit Payan la figure principale du collectif, le cerveau ou le stratège derrière le Printemps marseillais. L’homme ambitieux du collectif marseillais. Il ne fallait qu’un petit pas pour le croquer en Iznogoud. Facile. Reste que cette carricature ne résiste pas à l’épreuve des faits. Actuellement, il occupe une place forte de premier adjoint dans laquelle il excelle. Elle lui permet d’accroitre sa visibilité et son assise locale sans être taxé d’omnipotent et d’omniprésent, ‘il n’est que l’adjoint’ . Le pouvoir, ce dernier l’a déjà, en partie, n’importe qui discute avec un élu municipal ou quelqu’un qui travaille avec la Maire, apprend que la Maire est particulièrement enclin à gouverner de manière collégiale.
Ainsi, chercher à évincer M. Rubirola, serait une bien trop grande erreur pour un homme politique de cette envergure. Quels intérêts ? A part, s’attirer les foudres et ternir son image en y accolant des sobriquets de « manipulateur » « calculateur » etc.
Je reste certain qu’il a été le premier à être contrarié par cette décision . Du moins je l’espère.
Il faut rendre à césar ce qui appartient à César .
Qu’on l’aime ou pas , Benoit Payan est le leader légitime du printemps marseillais, il est compétent et sa prise de poste comme maire est rationnelle. Selon une certaine vision de la politique, il serait même le plus apte dans le contexte actuel à le faire.
Cela n’empêche en aucun cas d’être en désaccord politique avec lui et de s’opposer à certaines de ses décisions.
Je suis parmi les premiers à être outré par des décisions telles que la restriction du droit de grève dans les écoles pour les agents territoriaux signée par la mairie ( et certains syndicats ! ) .
Finalement, cette situation nous donne à voir la grande nécessité d’ un mouvement citoyen / écolo / militant à la gauche du printemps marseillais afin de construire notre ville ensemble avec ou sans la mairie . À chacun-e ses préférences .
Le futur de notre ville dépend de nous tous , alors arrêtons nos lamentations ou fabulations et organisons-nous , pour le bien de Marseille et de ses habitant.e.s.
Sub cujus imperio suma libertas
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