Libérer le centre-ville de la voiture ?
C’est ce qu’est en train de faire Martine Vassal, selon une plaquette de six pages sur papier glacé qui pullule un peu partout dans notre ville. Il est même dit que c’est déjà fait. Alleluia !
On peut maintenant laisser sa voiture dans un parking ou prendre à plaisir à venir en transports en commun. On peut se balader à pied, à vélo et vivre le centre-ville comme on le fait partout en France. C’est dit en toutes lettres. D’ailleurs il y a sept photos de la plaquette, on ne voit des voitures que sur l’une d’elles, et encore prennent-t-elles un tout petit bout de l’image à côté d’une piste cyclable et d’un trottoir.
Parle-t-on ici de Strasbourg ? de La Rochelle ? de Tours ?
Vous n’y êtes pas du tout, c’est bien de Marseille que parle le texte cité, et au présent, sous l’en-tête Marseille change, à la deuxième page d’une plaquette de la Métropole où Madame Martine Vassal a éprouvé l’urgent besoin de s’adresser à nous pour nous informer que Marseille change et se tourne vers son avenir.
C’est donc bien clair : il ne s’agit pas d’une vision d’avenir, Madame Vassal considère que c’est fait, nous vivons un monde idyllique où cohabitent à merveille les différents modes de déplacement.
Je n’habite pas dans la ville de Madame Vassal
Curieusement, je ne vis pas dans le même monde : utilisant très rarement ma voiture en ville, quand je prends les transports en commun je constate que je suis secoué comme un prunier dans certains bus passant sur des chaussées qui se défoncent quelques mois après les travaux de « requalification » ; que roulant souvent à vélo, ces mêmes chaussées où on fait rarement cent mètres sans avoir à contourner un trou mettent régulièrement en péril ma vieille carcasse ; que si, enfin, on peut maintenant faire un tour à la Corniche sur une vraie piste cyclable, c’est la seule qui mérite son nom dans toute la ville ; que sur le Prado on était censé avoir une piste cyclable mais que les icônes la matérialisant au sol, jamais repeintes depuis au moins dix ans, sont à peu près partout invisibles — sans compter que l’installation quasi permanente d’un marché des deux côtés du boulevard entre Périer et Castellane fait qu’il n’y a là tout simplement plus de piste ! Les seuls endroits où on peut réellement rouler dans le centre-ville sont les voies du tram, mais visiblement on préfère maintenir un flou artistique sur leur destination, pas un panneau n’indiquant si c’est autorisé ou pas (observons que si on déclarait ces voies interdites on reconnaîtrait que la place du vélo a régressé à Marseille depuis le début du siècle…)
Bref, je n’habite pas dans la ville que Madame Vassal gère au travers de la Métropole, semble-t-il. Alors pourquoi ces dizaines de milliers de dépliants ? Et si c’était pour faire un clin d’œil assez explicite aux automobilistes : puisque tout cela est déjà réalisé, comprenez que « se tourner vers l’avenir » à Marseille, c’est dire que c’est fini, on ne fera rien de plus pour les piétons et les cyclistes. Beau programme pour celle-qui-n’est-pas-candidate.
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