2013 : à la recherche de “l’effet Bilbao”
Marseille Provence 2013 s’est montrée au monde économique cette semaine, lors de cette conférence rapportée par La Provence, Hugues de Cibon, directeur de l’association Marseille Provence 2013, a parlé d’effet Bilbao. Ce n’est ni le premier, ni le dernier à évoquer le grand port basque, pas pour avoir atteint la finale de l’UEFA cette année, mais pour avoir réussi à régénéré un bout de ville accroché à un “phare” culturel : le Guggenheim.
Cette référence constante à Bilbao, ou au Pompidou Metz, est inquiétante à deux niveaux. D’abord parce que s’il est indéniable que le Guggenheim a métamorphosé le bout de ville qui l’entoure, qu’en est-il de Bilbao dans son ensemble ? Malheureusement, ce genre de “ripolinage” (que j’ai déjà défendu, comme une première étape) est parfois contemplé par les élus comme si le boulot était fini, alors qu’on crève encore derrière le joli front de mer ! Et de quelle métamorphose parle-t-on ? Bilbao est-elle plus Bilbao depuis le Guggenheim ? Ou ressemble-t-elle plus à n’importe quelle ville “réhabilitée” par le triptyque musée, commerces et tours de bureaux ?
D’ailleurs, faisons un rapide aparté sur les tours, puisqu’on parle là de Manhattanisation des fronts de mer. Au XXIème siècle, une ville portuaire qui n’a pas sa skyline a raté son époque ! Alors on court tous après New-York sans avoir les moyens de Dubaï, et en croyant que les problèmes changeront parce qu’on mettra un 30ème étage.
Bref, c’est un peu la même histoire pour les musées, mais venons-en à la deuxième au deuxième motif d’inquiétude… L’effet Bilbao a fonctionné à Bilbao, cependant, que ce passera-t-il lorsque toutes les villes auront leur Guggenheim (ou simili-Guggenheim) ? Qu’aura a offrir Bilbao de plus que les autres ? C’est un des problèmes de tous ces projets que l’on reproduit partout : ils tendent à gommer toutes les aspérités sous prétexte de reproduire quelque chose qui a fonctionné ailleurs, et finissent par faire se ressembler tous les quartiers des villes européennes.
Cherchons un effet Marseille !
Comme je n’aime pas critiquer et vous laisser en plan, je n’ai pas de solutions miracles mais je pense qu’en cherchant à créer un effet Marseille, on minimiserait les risques de se tromper.
Qu’est ce que cette ville peut raconter, et même enseigner, au monde ? Qu’est ce qui fait que Marseille est une ville unique ? Je pense que c’est à partir de là qu’il faut partir, et ne garder de Bilbao, Barcelone, Paris ou ailleurs que ce qui est compatible avec ce qu’est la ville.
Un de mes profs de fac nous avait parlé de la Chine en ces termes il y a 9 ans : “lorsqu’ils découvrent l’Occident et sa puissance au XIXème, les chinois se disent qu’il va bien falloir s’inspirer de ce que font ces pays, mais au lieu de les calquer directement, ils piochent dans tout ce qu’offrent les pays occidentaux ce qui leur semble être le meilleur, et l’adaptent aux fondamentaux de leur civilisation”.Vaqui
En deux mots : soyons Chinois ! En plus, on ne peut pas dire que ça ne leur ait pas réussi 🙂
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