Bijou défiguré, la maison Puget attend d’être classée “monument historique”

Décryptage
le 1 Fév 2025
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Le 16 janvier dernier, la ministre de la Culture a annoncé le classement prochain de la maison Puget au titre des monuments historiques. Or, le propriétaire a déjà du mal à respecter les prescriptions qui s'appliquent au bâtiment. Récit d'une fable patrimoniale.

Devant la maison Puget, la colonne est déjà classée monument historique. (Photo : B.G.)
Devant la maison Puget, la colonne est déjà classée monument historique. (Photo : B.G.)

Devant la maison Puget, la colonne est déjà classée monument historique. (Photo : B.G.)

La placette forme un décroché dans la perspective historique qui traverse la ville, de la porte d’Aix, au nord, à la place Castellane, au sud. À l’écart, le concepteur de ce plan d’urbanisme, le sculpteur, peintre et architecte Pierre Puget, contemple son œuvre d’un œil patient. Son buste est posé tout en haut d’une colonne, […]
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Commentaires

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  1. sb sb

    Merci pour ce super récit qui une fois de plus nous montre que Marseille est un joyau que personne au fond ne veut vraiment ni révéler ni entretenir. C’est assez fou que rien ne protège les avis des bâtiments de France… une brigade de patrouilleurs marseillais du patrimoine serait essentielle et salvatrice !

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  2. barbapapa barbapapa

    Oui, dans la ville, beaucoup d’enseignes commerciales immondes, et même comme ici sur une façade historique remarquable !
    A propos des classements de monuments historiques à Marseille, incroyable mais vrai, la Digue du Large n’y figure pas ! Elle souffre d’un manque de simple entretien par son utilisateur actuel le Port de commerrce, et se dégrade honteusement !
    Voici à ce sujet un courrier adressé à la ministre par l’association Libres Nageurs, avec copies à toutes les autorités concernées, ainsi qu’à plusieurs titres de presse :
    Madame la Ministre,
    ../..
    Objet : Protection de la Digue du Large de Marseille au titre des Monuments Historiques
    Madame la Ministre,
    Nous tenons à vous exprimer notre sincère gratitude pour l’annonce de la protection prochaine de 50 monuments et édifices marseillais lors de votre récente visite à Marseille. Cette initiative constitue un véritable atout pour la préservation du patrimoine inestimable de notre cité phocéenne et témoigne de votre engagement sans faille pour sa sauvegarde.
    À l’occasion de cette annonce, nous souhaitons vous soumettre une proposition qui, dans le cadre de la démarche pour un meilleur accès au littoral, portée par l’association “Les Libres Nageurs”, nous paraît
    particulièrement capitale : la Digue du Large. Cet ouvrage monumental, autrefois un lieu de promenade accessible à tous les Marseillais, représente un véritable poumon ouvert sur la mer, offrant aux habitants de notre ville un lien privilégié avec la Méditerranée.
    La Digue du Large, qui s’étend sur près de 7 kilomètres, est une véritable prouesse architecturale. Surmontée tout au long de sa longueur de bâtis remarquables – murs, escaliers intérieurs, rambardes et voûtes en pierres
    de taille – elle incarne l’audace technique du XIXe siècle. Ce chef-d’œuvre, construit pour protéger le port commercial tout en offrant une promenade aérienne unique, offre aux Marseillais une vue panoramique imprenable à 360° sur la mer Méditerranée, les îles, les massifs des Calanques, de la Nerthe et de l’Étoile, ainsi que sur le port et la ville elle-même. Ce lien entre terre et mer, symbolique et concret, mérite d’être préservé
    pour les générations futures.
    Aujourd’hui, cet ouvrage emblématique est en péril et souffre d’un manque d’entretien. Nous pensons qu’il est urgent de lui accorder le statut de Monument Historique afin de garantir sa protection et sa préservation.
    À titre de comparaison, les digues de la rade de Cherbourg ont été classées aux Monuments Historiques en 2021. Il nous semble que la Digue du Large, avec ses caractéristiques uniques et sa place prépondérante dans
    l’identité marseillaise, justifie pleinement une démarche similaire.
    Je vous remercie par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à cette proposition. Le Musée d’Histoire de Marseille, ainsi que les services de la DRAC, sont à votre entière disposition pour vous fournir toute information complémentaire sur ce sujet. ../..

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Ah la digue du large. Mes parents m’y ont emmené très jeune mais ma sœur et moi avions de bonnes jambes (on descendait de la rue de la Rotonde a pied, retour itou) . J’y ai passé des journées entières de pur bonheur dans ces constructions magnifiques que je voyais presque comme un cheteau fort super allongé. Ayant un passe portuaire pour mon travail, j’y suis allé souvent pour décompresser pendant la journée. Ensuite j’y suis allé courir avec mon fils le soir après le travail. Je souhaite ardemment que cette magnifique construction soit à nouveau ouverte au public qui pourra y découvrir des sensations et des paysages extraordinaires.

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  3. SLM SLM

    Les responsabilités sont possiblement multiples dans cette affaire.

    Le premier responsable de cette enseigne effectivement digne d’un pays du tiers monde, c’est le commerçant. A-t-il demandé une autorisation au propriétaire? A-t-il déposé une DP?

    Ensuite, ce sont les services de l’urbanisme. Si une DP est déposée, ils doivent la refuser. Sinon, ils doivent faire déposer l’enseigne installé en violation de la réglementation.

    Le propriétaire doit lui informer le locataire des spécificités de l’immeuble en termes de protection patrimoniale (cela doit figurer dans le bail) et le cas échéant, engager des poursuites contre son locataire.

    Enfin, comme le rappelle justement l’article, l’ABF a un pouvoir de police et le procureur l’opportunité de poursuivre.

    Beaucoup d’acteurs et autant de responsabilités donc. Comme souvent, pour ne pas dire toujours, en France.

    Et le problème de la dilution des responsabilités, c’est qu’elle pousse à la paresse, surtout dans une ville comme Marseille. Le risque est grand, et malheureusement confirmé, que chacune des parties prenantes se dise que c’est à une autre d’agir.

    Les citations de l’article nous le confirment implacablement.

    On remarquera au passage que la façade de la maison Pierre Puget est également dégradée par des tags.

    Cette-fois ci, c’est le préfet et le maire qui sont responsables, par leur incapacité à faire régner l’ordre public dans cette ville.

    Bref, c’est Marseille bébé. Tout, absolument tout, est dysfonctionnel.

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Il est intéressant de constater comment une expression anodine, quasi ridicule, sortie du contexte d’une chanson, peut faire florès et devenir un fourre-tout genre wokisme dans lequel les âmes chagrinées déversent leurs mécontentements divers et parfois avariés. Partant du problème posé par une enseigne sur une construction ancienne on en arrive a fustiger l’incapacité du maire et du prefeta faire régner l’ordre public puis a affirmer péremptoirement que tout!, absolument tout, est dysfonctionnel. Ça c’est du Marseille puéril.

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    • SLM SLM

      Citez-moi un exemple de service public ou privé qui fonctionne mieux à Marseille qu’en Alsace ou en Bretagne.

      Et oui, les tags non effacés, les décharges à ciel ouvert dans les rues, les innombrables sans-papiers qui vendent des biens recelés, la chaussée défoncée, l’absence d’aménagements cyclables, les trafics en tout genre sur la voie publique etc. montrent que, qui de la mairie, qui de la métropole ou qui de la préfecture sont incapables d’assurer leur mission correctement.

      Mais si cette situation vous satisfait…

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Déménagez ou entrez en politique pour changer tout ça.

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    • SLM SLM

      Avant que je déménage, vous reconnaissez que tout est dysfonctionnel?

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  4. BRASILIA8 BRASILIA8

    C’est la Ville qui délivre les autorisations pour la pose des enseignes et qui en “vérifie” la conformité
    Le problème c’est que la police municipale dont c’est une des missions est employée à d’autres taches : vidéo-surveillance, communication sur la Canebière..

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    • RML RML

      Et c’est un peu normal, non?

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  5. Jean Pierre RAMONDOU Jean Pierre RAMONDOU

    Dans le département d’autres œuvres sont mal menées ou anéanties.

    Dans une notice architecturale j’ai relevé que le 22 juillet 1934 :
    Félix Gouin inaugure à Istres en présence de Léon Blum :
    • un buste de Jean Jaurès,
    sculpture d’Oscar Eichacker ;
    • la salle des fêtes,
    architecte Gaston Castel,
    sculptures d’Antoine Sartorio,
    peintures d’Antoine Poggioli et René Seyssaud.
    L’œuvre de Gaston Castel avait été altérer dans les années 1970 [?] lors des transformations du Casino en Théâtre de l’Oliver, récemment elle fut anéantie.
    Qui saurait quel fut le destin :
    • des sculptures d’Antoine Sartorio ;
    • des peintures d’Antoine Poggioli et René Seyssaud.

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  6. petitvelo petitvelo

    Je ne vois pas bien le problème à refuser une devanture et accepter une terrasse de façon indépendante.

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    • RML RML

      C’est ce qu’à fait Gaudin pendant 20 ans, normal de pas voir le problème, il est partout:)
      Une terrasse peut dénaturer une architecture, même si c’est temporaire…dans un monument historique, il faut respecter l’esprit du bâtiment…dans l’article, au début on parle de Bordeaux. Le fait qu’il s’y trouve 4 fois plus de bâtiments protégés qu’à marseille explique pourquoi la Ville est plus propre aussi. Il ne peut pas y avoir de poubelles apparentes ou d’extension sauvage de terrasse dans ce périmètre.
      Ici, à Marseille, tout le monde se plaint de la saleté et du désordre, mais personne ne veut de règles. Ça a fait les beaux jours de Gaudin et ses amis , qui, au nom de la liberté ( la fameuse liberté libertarienne) ont fait des affaires partout, et surtout dans le centre ville qu’ils n’avaient déserté depuis longtemps…
      Sous ce bel adage de ” c’est Marseille, bb”, l’affaire est bien juteuse. Et la présence dans les copropriétés de syndics peut scrupuleux ou de grosse machine à thunes comme Foncia accélère les choses. Les syndics connaissent les périmètres historiques. Réagissent ils? Non.
      Voilà un rouage privé qui ne fait absolument pas son boulot

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  7. Charles Albert Charles Albert

    Depuis 2020, la mairie du 6/8 a fait inscrire plusieurs bâtiments dans le PLUi au titre du patrimoine remarquable : le pavillon de l’octroi à la Madrague de Montredon, l’ancienne usine Reggio avenue de Mazargues (des commerces de pneus et de tapis à côté du Corbusier,…

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  8. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    À Marsactu; la Place d’Estienne d’Orves est envahie par des terrasses de café ou les “Halles” de Marseille.
    Feront bien le boulot pour empêcher ces terrasses de cafés ou les halles … qui n’en sont pas…!

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  9. didier L didier L

    Bon exemple du ” particularisme marseillais” et d’un certain désintérêt pour le ” patrimoine”.. Même s’il y a eu dans cette ville pendant plus de 20 ans un maire ancien prof d’histoire et qui se piquait de connaitre sa ville par coeur. Mais sur le terrain, concrétement des pans entier ont été laissé à l’abandon. En particulier au centre ville. Cela va peut-être changer, c’est même peut-être en train !

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  10. Oreo Oreo

    Je rappelle à cette occasion que les restaurateurs et cafetièrs massacrent allègrement les arbres publics qui ombragent leur terrassess. Clous, colliers étrangleurs… pour attacher leurs guirlandes et autres ombrières. En toute impunité comme à l’habitude.

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