Marseille accuse la métropole d’avoir réduit la protection d’une villa du Roucas-Blanc

La Ville de Marseille attaquait la métropole mardi 6 août au tribunal administratif, pour obtenir la suspension en urgence de la fiche patrimoniale de la villa Plasse, bâtiment emblématique du Roucas-Blanc (8e arrondissement). En cause, une petite phrase passée inaperçue lors de la dernière modification du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI), votée le 18 avril : “Des extensions accolées à l’étage de soubassement sont autorisées.” En d’autres termes, Eric Lasery, patron du groupe immobilier Sifer et gérant de la société propriétaire de parcelles adjacentes, est autorisé à construire autour de la villa Plasse, comme l’explique La Marseillaise.

Une grande surprise alors que ce dernier, qui souhaite installer deux nouvelles villas, s’est toujours vu refuser ses demandes de permis de construire. Trois avis défavorables avaient même été émis par la Ville, l’agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise et… la métropole. Tous dans le but de préserver cette demeure “exceptionnelle”, selon la même fiche patrimoniale. La famille Lasery n’a pas attendu longtemps et a déjà déposé deux nouveaux permis de construire en juin. C’est lors de leur instruction que la Ville a découvert cet ajout.

“Cela pose un problème de confiance [avec la métropole]”, commente l’élu à l’urbanisme Éric Méry. Selon lui, la métropole aurait cependant assuré que la prochaine modification du PLUI corrigerait l’erreur, mais en octobre 2025. À la barre, cette dernière a plaidé que Marseille pouvait toujours refuser les permis “sur le fondement de l’ancienne fiche”. C’est bien ce qu’Éric Méry a fait, entraînant un refus par le juge de sa requête, pour défaut d’urgence.