Paris: faites vos Jeux!

Billet de blog
le 23 Juil 2024
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La capitale française n’avait pas besoin de l’événement pour attirer l’attention du monde. Elle a néanmoins l’occasion d’améliorer son image et il est permis de penser qu’elle s’est donnée les moyens d’y parvenir. Reste à apprécier l’attitude de son public.

Les SDF ne sont pas trop bien accueillis en général, et qu’il soit permis à l’auteur de ces lignes de remercier chaleureusement l’équipe de Marsactu qui accepte pour la troisième fois, après 2016 et 2021, d’accueillir les élucubrations d’un vieil amoureux des Jeux olympiques.

Les précédentes chroniques n’ont pas occasionné, il est vrai, un dérangement considérable. Le compteur n’affiche qu’un commentaire pour les 38 parutions, et il semble qu’il ait été retiré depuis. Que la ou le responsable de cette réaction soit tout de même remercié(e).

Il n’est pas question de faire ici la démonstration d’une quelconque expertise. Le -modeste- défi reste identique : poster un billet à chaud, à l’issue de chaque journée de compétions.

Si une personne en France est qualifiée par l’étendue de ses connaissances et la qualité de son jugement, il s’agit de l’ancien journaliste de « L’Equipe » Jean-François Renault. On espère qu’il a trouvé un asile confortable pour livrer ses opinions.

En l’absence prolongée d’Antoine Blondin, la plume sportive la mieux aiguisée est utilisée par Vincent Duluc, journaliste star du quotidien sportif, dont les chroniques sur les Jeux sont attendues avec impatience. Son amour du sport et de la belle langue ne se porte pas seulement sur le football, comme il l’a prouvé avec son roman « Kornelia », publié chez Stock en 2018 par un autre éminent spécialiste multisport, Benoît Heimermann. Ces amis et modèles sont inimitables, mais inspirants. Vous êtes invités à les suivre.

Dans ce blog, il s’agit simplement de divaguer sur les émotions ressenties pendant la quinzaine olympique, délicieuse retraite qu’on s’impose devant les écrans tous les quatre ans. Et qu’on inflige à un entourage un peu inquiet par ce retour intermittent vers la plus tendre enfance.

Alors, Paris, quoi de sensass ? Pourquoi as-tu voulu si fort ces Jeux, obtenus après trois échecs consécutifs de ta perpétuelle candidature ? Il ne s’agit plus d’être à jamais les premiers à recevoir l’élite du sport mondial pour la 3e fois : Londres y est parvenue la première, et Los Angeles sera sur le même podium dans quatre ans. Il est peut-être question d’installer la France parmi les principaux collecteurs de breloques, mais il faudra attendre un peu pour constater que le pari est réussi. Et au fond, là n’est pas la question.

Paris, et les villes qui sont associées à son projet au premier desquelles figure Marseille, parviendra-t-elle à laisser durablement le souvenir d’une fête réussie ? Dans l’histoire olympique, les regrets et les amertumes sont plus nombreux que les moments ensoleillés.

Des JO d’Helsinki (1952) à ceux de Tokyo (1964), une parenthèse enchantée n’a connu aucun drame majeur, aucune polémique pour envahir les écrans TV et encombrer les souvenirs.

Par la suite, la médiatisation mondiale et ses multiples conséquences diplomatiques, économiques, et financières a provoqué une litanie ininterrompue d’émeutes sanglantes, d’attentats, de boycotts, de scandales de corruption et de dopage.

Paris a tout fait, et même au-delà, pour ne pas s’inscrire dans cette sombre liste, mais n’est pas certaine d’y parvenir. S’il y avait des oublis ou des erreurs dans l’organisation, le procès aura lieu.

Pour l’instant, on peut simplement constater que le bilan de pollution de la Seine a permis à des personnalités de s’y baigner, et il ne semble pas qu’elles aient fait remonter les taux.

La météo ne peut que s’améliorer, et les souvenirs de beaux étés parisiens ne sont pas si anciens.

L’unique élément essentiel dans cet environnement sur lequel il est encore possible d’agir positivement est l’attitude du public.

Paris a choisi d’écarter le pétrolier Total du nombre de ses sponsors principaux. C’est un choix fort, peut-être discutable, mais qui sera comptabilisé durablement à l’avenir. Les Jeux d’Atlanta en 1996 étaient d’abord ceux de Coca-Cola. L’image de Paris 2024 sera plutôt celle du luxe, par un choix assumé.

Cette image se contrebalance largement par l’ouverture au public, à un niveau jamais expérimenté. Cérémonie d’ouverture sur la Seine, marathon ouvert au public, installation des sites de compétition dans les lieux prestigieux mais familiers…

Si le public montre qu’il y est sensible, et que ce choix multiplie son enthousiasme, le monde entier en sera témoin et s’en souviendra longtemps. L’image du Parisien perpétuellement ronchon et donneur de leçons en serait considérablement modifiée. L’idée fonctionne de la même manière sur tous les sites concernés, y compris (surtout ?) à Marseille.

Ce pari n’est pas gagné d’avance, mais il est crâne de l’avoir tenté. Français, faites vos Jeux ! Les Jeux olympiques de la XXXIIIe olympiade vont s’ouvrir. Dites 33, et portez-vous mieux.

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