Port-de-Bouc : le parquet ouvre une enquête pour soupçons de fraude lors des législatives
Une enquête a été ouverte dimanche par le parquet d'Aix pour des soupçons de fraude électorale lors du second tour des législatives à Port-de-Bouc. Une électrice a signalé les manœuvres du président d'un bureau de vote – également adjoint au maire – faisant craindre des substitutions de bulletins.
(Photo : Emilio Guzman)
L’affaire avait été ébruitée dimanche soir, en pleine soirée électorale. Le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, confirme à Marsactu qu’une enquête a été ouverte “sur le soupçon de fraude électorale à Port-de-Bouc”, et que des investigations sont en cours. Les faits étudiés se seraient déroulés lors du vote pour le second tour des élections législatives anticipées du dimanche 7 juillet, dans le bureau de vote n°8 de l’école Marcel-Pagnol de Port-de-Bouc, dans la 13e circonscription.
Dans un procès-verbal établi dimanche en fin d’après-midi par la police après l’ouverture de l’enquête, et que Marsactu a pu se procurer, une électrice met en cause le président du bureau Marc Depagne, également 2e adjoint (PCF) au maire communiste de Port-de-Bouc. Elle décrit un incident qui fait craindre une manœuvre de substitution des bulletins de vote. Au moment de voter, elle déclare avoir donné son enveloppe au président du bureau sans savoir “qu’il ne devait pas la récupérer”. Elle déclare ensuite l’avoir surpris à mettre son enveloppe “dans la poche arrière droite de son pantalon”, au lieu de la glisser dans l’urne.
“J’arrive devant l’urne, un homme se tient debout derrière, il me demande la carte d’identité et la carte électorale pour voir mon numéro d’électeur. Il me demande l’enveloppe, je ne savais pas qu’il ne devait pas la récupérer, donc je lui donne et il me dit d’aller signer. Je me place pour signer, mais je continue à le regarder, et là, au moment où il dit “a voté”, il met mon enveloppe dans sa poche arrière droite de pantalon. Il n’avait pas vu que je le regardais, il pensait que j’étais en train de signer.”
Pris sur le fait, il a finalement consenti à mettre une enveloppe dans l’urne, sans qu’elle sache s’il s’agissait ou non de la sienne, relate-t-elle encore auprès des enquêteurs. L’électrice a consigné l’incident auprès d’une assesseure et en sortant du bureau, elle a rapidement prévenu la police. Les policiers lui ont révélé l’identité du président du bureau à l’issue de son audition.
“Que ce soit aux européennes, ou au premier tour des législatives, c’était le même monsieur, et il nous a toujours pris l’enveloppe avant de la mettre dans l’urne, ou pas du coup. Je précise que je ne le connais pas.”
Les enquêteurs cherchent désormais à conforter ses propos avec d’autres témoins éventuels, et essayent de mesurer l’ampleur de la fraude. Emmanuel Fouquart – nouveau député Rassemblement National, victorieux dans cette circonscription – qui s’est rendu dimanche dans le bureau de vote, a également signalé l’incident à la justice pour “défendre la démocratie et le respect des normes”. Sollicitée par Marsactu, la mairie de Port-de-Bouc n’a pas répondu dans les temps impartis à la publication de cet article.
Commentaires
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Vieilles methodes qui ont fait leurs preuves ? Plus c’est gros, plus ça passe ?
Personne dans le bureau n’a vu et contesté la manœuvre ? Il etait seul à tenir le bureau ?
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Personne dans le bureau n’a rien vu ??!! Comment ce fait se ?
Vous avez dit bizarre ?
Et pourtant on a tous remarqué qu’il y avait vraiment du monde au deuxième tour entre les assesseurs les correspondants de partis, le président , des observateurs….. Les électeurs qui patientaient… Bref c’était pas la solitude derrière l’urne
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La honte la honte la honte !!!
La honte magistrale que c’est, c’est dingue.. J’en suis presque triste pour Dharréville sincèrement.
En même temps, n’y verrait-on pas un signe (supplémentaire) de la fin de l’assise locale du PCF ? Si oui que la gauche qui a fait 20% aux dernières présidentielles se bouge à faire le job parce que faut bien constater que le RN eux sont déjà dans la course.
Espéront que l’impact d’une telle actu ne se répercute pas aux prochaines municipales… La honte
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