S’accepter enfin pour devenir une vraie capitale

Billet de blog
par Lagachon
le 12 Juin 2013
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Aujourd’hui et pour encore quelques mois, Marseille est capitale européenne de la culture, il s’agit d’un label finalement assez facile à obtenir auprès de l’Europe, éphémère (il dure un an), qui apporte pendant quelques mois un surplus d’attention médiatique, et qui permet de “rafraîchir” l’urbain culturel comme on le ferait avec un appartement un peu désuet. Et déjà on parle d’une capitale européenne du sport en 2017…

Mais Marseille pourrait aussi devenir capitale de la Méditerranée pour de très longues années. Je ne ferai pas un nouveau pensum sur le fameux potentiel, mais seulement deux points que j’aborderai grossièrement pour lancer l’idée : pourquoi Marseille peut être capitale de la Méditerranée, et quel est le principal obstacle à ce qu’elle le devienne.Oui, Marseille pourrait devenir capitale de la Méditerranée. Pas une capitale dans le sens jacobin du terme, puisqu’il faudrait des décennies de bonne gestion, de génie et un sacré coup de pouce du destin pour espérer rivaliser d’ici 50 ans avec Barcelone ou Istanbul sur le terrain économique. Pas non plus une capitale politique puisque l’Union Pour la Méditerranée est morte-née et qu’en cas de résurrection, son siège est à Barcelone.

Marseille pourrait devenir une capitale symbolique, oui  ! La capitale dans le sens de la ville de tous, celle où l’ensemble des gens qui peuplent l’espace sont chez eux. Paris est la capitale de France pour plein de raisons, y compris parce que tous les français sont censés pouvoir s’y croiser, y échanger, s’y installer et y être chez eux. Marseille ne peut pas à ce titre être capitale de France, mais elle pourrait devenir le centre moral, symbolique, identitaire de la Méditerranée. J’ai lu quelque part que Barcelone ne pouvait plus être méditerranéenne puisqu’elle avait choisi d’être catalane avant tout, Istanbul est turque, Alexandrie est égyptienne, Naples est napolitaine… mais Marseille, en pleine crise identitaire, tiraillée entre les noyaux villageois provençaux, les petits ports de pêcheurs marseillais, ses 200 000 musulmans, sa métropole provençale et francisée… peut encore choisir sa voie, notamment celle d’être la ville de tous les méditerranéens.

Pour le devenir, elle doit se sortir de sa crise identitaire, ne pas choisir de se replier sur les 111 villages, assumer franchement sa mixité, se voir métèque dans un miroir et aimer ça, être capable de faire une place aux musulmans et aux arabophones ayant choisi d’habiter cette ville sans plus avoir peur d’une supposée islamisation. Et en parallèle, ne plus chercher à se faire plus française qu’une Marianne à bonnet phrygien mais assumer sa singularité, ce qui ne peut pas être facile dans un état centralisateur.

Je me rends compte du défi intellectuel et politique, mais il en vaut largement la chandelle. Une ville apaisée qui sait faire une place à tous les autres, qui sait faire la différence entre la charia et une mosquée (même cathédrale), qui est capable d’éditer des médias de référence en hébreu, italien, arabe ou grec… D’accueillir les étudiants, entrepreneurs, intellectuels et nécessiteux de tout l’espace sur lequel elle entend rayonner, et que tous puissent se sentir un peu chez eux.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Que de d’Anticipations et de Rêves !… Et ma fille me dit que Marseille c’est déjà Capitale méditerranéenne dans tous les coeurs des marseillais…

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  2. AssociatEyes AssociatEyes

    Que de d’Anticipations et de Rêves !… Et ma fille me dit que Marseille c’est déjà Capitale méditerranéenne dans tous les coeurs des marseillais…

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  3. Anonyme Anonyme

    Quel dommage ! Marseille et ses 200 000 musulmans et arabophones dont l’extrême majorité crie à tout va à quel point la France est une sous-merde, que la France ne leur a rien donné ! Quel dommage de ne pas citer les descendants d’espagnols, italiens, portugais, allemands, anglais et autres nationalités se côtoyant à Marseille, ayant pris le parti – ô combien logique – de mettre de côté un peu de leur propre culture pour s’adapter à celle du pays où ils ont choisi de s’installer.

    Soyons clairs et honnêtes : sans parler d’islamisation (en dépit de sa domination revendiquée par les extrémistes), les arabo-musulmans NE VEULENT PAS s’adapter à la culture française. En France, on ne porte pas les voile ni la burqa. En France, on ne s’arrête pas de travailler 5 fois par jour pour faire une prière. En France, on ne donne pas des dispenses de sport parce que notre religion dit qu’on doit s’affamer pendant les premiers jours scolaires. En France, on n’ordonne pas à une jeune fille de sucer un mec 4 ou 5 fois dans la même journée, et on ne la traite pas de salope si elle fait semblant de ne rien entendre. C’est un respect minimum et basique envers les français et leur quotidien.

    Après plusieurs générations, ces gens-là osent encore afficher ces comportements (et en être fiers !), ils osent encore se dire marocains, algériens, tunisiens ou que sais-je. Quel est donc l’intérêt d’intégrer quelqu’un qui ne souhaite pas l’être ?

    “À Rome, fais comme les Romains”. Et à Marseille ça s’applique pas ?

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  4. <a href=lagachon" src="https://secure.gravatar.com/avatar/?s=96&d=mm&r=g" class="avatar avatar-50 photo" width="50" height="50"> lagachon

    Pour changer de cet anonyme qui doit avoir fait 4 doctorats sur l’immigration pour être aussi catégorique, la Tribune fait état de la pauvreté des échanges économiques et étudiants avec le Maghreb : http://www.latribune.fr/regions/paca/20130731trib000778356/marseille-une-capitale-en-quete-de-coherence.html
    Et autant d’opportunités perdues…

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  5. Anonyme Anonyme

    Pas de doctorat non, mais en effet une thèse de Master Recherche en Sociologie sur l’adaptation culturelle liée à l’immigration dans l’ère de la mondialisation, spécialisé dans l’immigration cambodgienne, vietnamienne et thaïlandaise.

    De toute façon cela n’est pas un problème cher Monsieur, car nous parlons de culture et de traditions, de respect du pays d’accueil que l’on a CHOISI, ce qui peut être appréhendé par la plupart des gens un minimum sensés. Lorsque vous entendez les mêmes arabes nés et élevés au Maroc (par exemple) déblatérer sur la honte que ces pseudos-franco-arabo-musulmans leur font, il semblerait qu’il y ait à réfléchir. Mais non, quand ce n’est pas un arabe qui le dit, c’est forcément raciste. Et c’est raciste aussi de dire qu’il y a plus d’arabes que de blancs au Baumettes. C’est vrai hein, mais attention c’est raciste.

    Habitez-vous vraiment Marseille pour être aussi permissif ? N’avez-vous donc pas une sœur, ou une amie qui se serait faite agressée et violentée par ces gens-là, comme 90% de la population féminine blanche marseillaise ?

    Ceci dit, il est vrai que si la France s’était récupérée les arabes de haute classe sociale, nous aurions peut-être bien moins de problèmes.

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