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Continuer le très ancien dialogue entre poésie et politique, tel est le programme de la septième édition de la Biennale des Écritures du Réel, sous-titrée « Et tous ces regards que tu croises ». Une invitation à se tenir au plus près des êtres et des vies que l’on croise tous les jours pour tenter d’en percevoir l’inépuisable complexité.
À la ligne - Feuillets d’usine de Michel André Photo: Laura Blanvillain
Les écritures du réel sont souvent des histoires vécues, des expériences de vie racontées à quelqu’un qui écoute ; c’est une écriture de la relation. C’est le regard des uns vers les autres et vice versa, générant une curiosité vivifiante, qui construit une écriture. Tenter de séjourner dans ces regards, d’étirer le temps, d’ouvrir des espaces qui nous permettront de nous croiser, de nous rencontrer durant la programmation, cette année foisonnante et d’une grande richesse.
Le Théâtre La Cité est une fabrique artistique et citoyenne en interaction constante avec la ville et ses habitants, où il s’agit de sortir des espaces culturels assignés pour montrer des créations partagées entre artistes professionnels et amateurs et d’exposer la porosité entre les mondes de l’art, de l’éducation et des sciences humaines. Cela suppose que l’artiste s’engage dans une voie qui n’est pas évidente, dans une écriture où il faut faire un petit pas de côté pour être vraiment à l’épreuve du réel, voir comment arriver à de nouveaux dialogues, plus complexes, pour inviter les gens à s’ouvrir à d’autres points de vue, amener à une dialectique, énergiser les tensions actuelles. De fait, si le spectacle vivant est au cœur de la programmation, de nombreuses rencontres et conférences permettront de nourrir notre pensée pendant les deux mois que durera la Biennale.
C’est autour de trois grandes traversées, chacune traçant un chemin dans le réel, du « je » au « nous », de l’intime au politique que s’organise cette septième édition.
Premièrement, « Se dire » : au départ, ça commence par un Je. Et puis, d’autres voix surgissent en chemin. De récit en récit, des petites aux grandes histoires, des vies se croisent et se répondent comme par exemple dans À la ligne – Feuillets d’usine, le spectacle de Michel André, adaptation du récit de l’experience d’un homme épris de poésie, obligé de travailler sur une chaine de production dans une conserverie puis un abattoir et qui dit que pour survivre, il faut rire de l’absurdité du travail, ne jamais regarder l’horloge. Une tragi-comédie proche des Temps modernes de Charlie Chaplin (les 22 et 23 mars à 19h).
Deuxièmement, « Renverser » : inverser nos perspectives, démonter les grandes machines qui régissent nos sociétés, aller à la rencontre des paroles et des luttes qui tentent de transformer notre rapport au monde et au vivant. Dans cette catégorie, Le Parlement des choses de Abdelkarim Douima et Eveline Wojak imagine une conférence internationale envahie par un groupe d’étudiants renversant les règles du jeu, prenant la parole au nom du vivant pour sommer les gouvernements d’agir face au changement climatique et à la destruction des écosystèmes. Au croisement des sciences humaines et du geste artistique, trois classes de lycéen·nes se sont emparées de ce scénario de départ : qu’en auront t’ils fait ? Réponse le 10 avril à 16h et 19h30.
Troisièmement, « Faire nous » : identifier ce qui nous rassemble, ce qui nous sépare, explorer la question du lien par la danse et la création collective. Comment faire famille, faire couple, faire troupe aujourd’hui ? À l’ombre des soleils éteints, la création partagée de Julie Villeneuve avec son camping-car au cœur du Centre hospitalier Valvert, accueillant des êtres du dedans et du dehors, des mots retenus, des discussions métaphysiques, poétiques, tentera d’y répondre à sa manière polymorphique, ouverte à tous, dans une danse contre l’ennui, contre l’oubli, à la recherche de la beauté, convulsive ou apaisée, , avec la participation des patients, de l’équipe soignante du Centre Valvert et des habitants du territoire (le 4 mai à 15h30).
Quarante-deux autres propositions attendent leurs spectateurs tout au long des deux mois que durera cette édition 2024 de la Biennale des Écritures du Réel, cela dans de nombreux lieux de notre radieuse cité.
Olivier Puech
Biennale des Écritures du Réel : du 20/03 au 25/05 à Marseille.
Rens. : www.theatrelacite.com/biennale-7/
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