Jean-Pierre Mignard sur la SNCM : “J’en appelle au président de la République”
"J'en appelle au président de la République et au premier ministre". Ces mots tombent de la bouche de l'avocat de la SNCM, Jean-Pierre Mignard. Il était ce jeudi au côté du président du directoire, Marc Dufour, lors d'une conférence pour faire le point sur la situation de la compagnie "et les échéances à venir". On ne sait pas si cet appel solennel était prévu pour être le message principal qu'ils voulaient faire passer mais il a rapidement supplanté l'autre sujet d'actualité : faut-il ou non provisionner 650 millions d'euros dans les comptes de la compagnie, correspondant notamment aux aides publiques dont l'Europe demande le remboursement ? C'est le souhait des commissaires au comptes de la SNCM. Pas celui de Marc Dufour qui va proposer au conseil de surveillance d'arrêter les comptes, vraisemblablement le 12 mai prochain, mais sans les provisions prévues. "Ce dernier point doit être tranché après consultation du secrétariat d'Etat aux affaires européennes, mais, pour moi, il n'y a pas lieu de provisionner ces sommes dans nos comptes et nous ne le ferons pas", affirme le président Dufour.
Revenons donc à cet appel au chef de l'Etat que Jean-Pierre Mignard a argumenté : "Dans le dossier de la SNCM, la moitié des problèmes vient du fait que les personnes ne se parlent plus. Il n'y a jamais une harmonisation des positions qui permettent de trouver une position négociée. Je pense que c'est le président de la république et le premier ministre qui doivent prendre cette responsabilité". Au nom de son client, il souhaite voir le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, "ou une autre personne", doté d'un mandat clair lui permettant de jouer le rôle "agent de la circulation pour sauver ce qui doit être sauver de la SNCM et beaucoup doit l'être". Cette exhortation est une critique en creux de la position de l'État notamment une référence à ce que Jean-Pierre Mignard appelle "le fantôme de Bercy" dans cette affaire. Pour de nombreux acteurs du dossier, le ministère des finances plaiderait depuis des mois pour un scénario de discontinuité qui mettrait fin à la compagnie en l'état tout en préservant le maximum d'emplois. Une position diamétralement opposée au plan de redressement qui sert de feuille de route au conseil de surveillance depuis septembre dernier.Mais peut-être que Jean-Pierre Mignard, par ailleurs très proche du président, dont il est avocat, cherche également à contrebalancer une autre voix qui murmure à son oreille. Celle du nouveau secrétaire général de l'Élysée, Jean-Pierre Jouyet, ancien directeur général de la Caisse des dépôts, actionnaire de la SNCM via Transdev. Or, l'homme n'a jamais été un grand partisan d'un scénario de continuité. Mais peut-être n'est-ce là qu'un effet de manche d'un avocat soucieux des seuls intérêts de son client.Vous avez un compte ?
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