Henri Jibrayel rejoint les anti-Guérini au conseil général

"S'il vous plaît ! Je voudrais expliquer mon abstention…" En séance plénière du conseil général, Henri Jibrayel demande la parole. Il veut s'abstenir sur la deuxième décision modificative du budget. "Je suis désolé, vous ne parlez pas après moi, ou alors 30 secondes", rétorque Jean-Noël Guérini, du haut du perchoir de l'hémicycle du département. "Ah non, ça ne prend pas 30 secondes", répond le conseil général de Verduron. Las, il faudra attendre qu'il rejoigne les couloirs pour justifier son vote. "Quand un conseiller général demande qu'on aide un centre social, qu'on rénove une cité comme La Castellane et qu'on l'ignore, alors c'est la population qu'on représente qui est méprisée".

C'est l'ancien proche du président, Jean-François Noyes qui a ouvert les hostilités en lisant un long discours accusateur sur l'aide aux communes du département qui pèse près de "178 millions d'euros pour 2013". "On peut regretter qu'il n'y ait pas un centime dans ce montant pour les quartiers Nord de Marseille qui s'enfoncent dramatiquement dans la crise". Le conseiller général de Saint-Mauront a ensuite établi un parallèle précis entre certaines communes (sans les nommer) et les moyens accordés aux 15e et 16e. "On peut se réjouir qu'une commune de 11 000 habitants reçoive plus de 9 millions d'euros du conseil général pour réaliser 9 courts de tennis, un gymnase et 4 terrains de football. Mais peut-on s'accommoder dans les 15 et 16 qui comptent 90 000 habitants de stades en mauvais état […]".

Avec Janine Ecochard, Michel Pezet, Marie-Arlette Carlotti et Henri Jibrayel, ils sont donc cinq socialistes à s'opposer au président Guérini en refusant de voter les rapports budgétaires. Malgré l'abstention de la droite, ce rapport a été adopté grâce au soutien des élus Front de gauche. Finalement, l'ensemble des rapports proposés au vote a été adopté. Appelé à réagir à la sortie de l'hémicycle, le président Guérini a souhaité prendre de la hauteur en lançant : "Il faut laisser tomber les scories".

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