Le FSI confirme : des négociations en cours avec la CMA CGM

"Des négociations sont bien en cours, mais rien n'est signé à ce stade". C'est ce que vient de nous confirmer un des porte-parole du FSI (fonds stratégique d'investissement, le fonds souverain de la France) suite à une information parue ce matin les Echos selon laquelle il pourrait prendre une participation au capital de la CMA CGM. En revanche, le FSI n'a pas souhaité commenter ni le niveau de participation, ni le montant de l'investissement. Le quotidien économique qui cite de son côté le site spécialisé Trade Winds avance l'hypothèse d'une participation de 6% pour 150 millions de dollars.

Cela fait longtemps que le FSI et la famille Saadé discutent sans jusqu'à présent avoir pu trouver un accord. Le 3e armateur mondial a gagné de l'argent au second trimestre 2012 (178 millions de dollars de résultat net), après un premier trimestre en perte, et espère être bénéficiaire sur l'année. Mais son endettement, d'au moins 3 milliards d'euros, reste très lourd, et l'oblige à se recapitaliser. D'autant plus que les Saadé veulent investir dans de nouveaux navires, ce que leurs banquiers leurs ont interdits de faire depuis 3 ans. Et comme les chantiers navals sont en crise, c'est le moment des bonnes affaires. "Il faut acheter au son du canon, et vendre au son du clairon" comme on dit sur BFM.

Comme l'a révélé l'hebdomadaire Le Marin le semaine dernière, la CMA vient d'ailleurs de passer un discret accord avec China International Maritime Containers (CIMC) qui va passer commande à un chantier chinois de 10 porte-conteneurs de 300 mètres de long, qui seront ensuite affrétés par l'armateur marseillais. C'est d'ailleurs un deal plus global qui semble se dessiner avec CIMC puisque le groupe China Merchants, son actionnaire, est de son côté en discussion avancée pour prendre une participation de 49% dans Terminal Link, la filiale de gestion portuaire de la CMA. Un vrai jeu de go.

Et pour simplifier le tout, l'autre actionnaire de la CMA à côté de la famille Saadé, le groupe familial turc Yildirim souhaite lui aussi monter au capital de l'armateur – il en possède aujourd'hui 20% avec une option – pour 10 % supplémentaire. Même s'il est resté très proche de l'ancien président de la République, Médiapart ayant révélé la semaine dernière que les Saadé faisaient partie des donateurs du "Premier cercle" qui avaient financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, et que l'ancien ministre des transports de Chirac et Sarkozy Dominique Bussereau vient de rejoindre le conseil d'administration de la CMA, la limousine de Jacques Saadé a toujours sa place de parking dans les cours du pouvoir. Lors de sa visite à Marseille il y a 3 semaines, le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait invité à dîner une brochette de grands patrons marseillais. Et il avait placé Jacques Saadé à sa gauche. 

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