Un nouveau calendrier et une nouvelle rallonge budgétaire pour Iter

Iter est un énorme projet qui a mis du temps à se mettre en branle et qui est peut-être resté sur des concepts assez anciens. Nos anneaux à particules chéris. La France l’a voulu et nous avons fini par l’avoir. Ce réacteur expérimental destiné à entrer en fonction en 2027, compte non tenu des retards qui commencent à s’annoncer, a été défendu par de nombreuses personnalités et une grande partie de la communauté scientifique.
Certains ont pensé que tous ces supporters avaient peut-être les yeux plus gros que le ventre de notre puissance économique. Déjà que réorienter nos crédits de recherche vers Iter allait stériliser d’autant d’autres secteurs de la recherche. Des personnalités éminentes, comme Georges Charpak, notre prix Nobel de physique, avait critiqué ce projet pour son coût déraisonnable et un aboutissement incertain et lointain. Parce qu’après ce prototype et en cas de succès, la construction d’un réacteur capable de produire de l’électricité nous reportera à 2030-2050.

Les américains ne se sont pas beaucoup mouillés dans cette opération internationale, dont on peut dire en raccourci qu’ils ne font que suivre ce qui va se passer. Iter fonctionnera sur la concentration magnétique pour provoquer la fusion d’atomes. Il résultera des matériaux fusionnés une certaine radioactivité des parois de l’anneau.
Les américains ont fait quant à eux le choix du laser pour concentrer l’énergie, le laser où ils possèdent un certain nombre de longueurs d’avance : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/02/17/fusion-nucleaire-degagement-d-energie-record_4368133_1650684.html
Il semble également que le procédé sera moins polluant. La recherche privée n’est pas en reste et Lockheed Martin promet un prototype compact d’ici 5 à 10 ans : http://www.lefigaro.fr/sciences/2014/10/17/01008-20141017ARTFIG00321-le-reve-de-l-energie-de-fusion-redecolle.php
De là promettre à Iter de devenir le plus grand écomusée du monde, il y a un pas que je ne franchirai pas.

Pendant qu’Iter s’installe, de nombreux pays mènent leurs propres expériences. Cette fois c’est la Chine qui réussit un véritable exploit en maintenant pendant plus d’une minute un plasma d’hydrogène à 50 millions de degrés Celsius (trois fois la température du soleil) : http://www.generation-nt.com/fusion-nucleaire-chine-plasma-50-millions-degres-plus-1-minute-actualite-1924783.html
On se rapproche d’une production de chaleur auto-entretenue, d’une production d’énergie inépuisable, sans effets de serre et peu polluante. Les applications envisagées sont déjà nombreuses, comme la vitrification de nos déchets. Certains imaginent déjà un voyage terre-mars qui ne durerait qu’un mois.