Payan met en scène sa majorité au travail et formule le vœu d’une année efficace
Pour la première fois, le maire de Marseille et son équipe conviaient la population à une cérémonie de vœux en public, organisée à la mairie centrale. Un exercice à la fois festif et politique.
Benoît Payan, au côté de Michèle Rubirola, lors de la cérémonie des vœux à la population, samedi 14 janvier 2023, devant l'hôtel de ville. (Photo C.By.)
Un petit air de kermesse. Sur le Vieux-Port, ce samedi matin, l’esplanade Bargemon avait des allures de fête de quartier. Ici des échassiers – zèbre, girafe, lion, monsieur Loyal – là des stands pour déguster une barbe à papa ou écrire une carte postale de Marseille. Le tout sur fond de fanfare aux cuivres dorés.
Pour la première fois, le maire de Marseille (divers gauche) et son équipe conviaient la population à une cérémonie de vœux, à l’hôtel de Ville central. Un exercice inédit, où le public était autant invité à entrer dans la mairie – et accessoirement immortaliser la vue depuis le balcon qui surplombe le port – qu’à écouter un discours du maire.
Animations gratuites
Chantal (76 ans) et Bernadette (65 ans), sortent du rez-de-chaussée de la mairie, avant cette prise de parole. Les deux amies arrivent du 11e arrondissement. Elles n’ont pas voté pour Benoît Payan aux dernières municipales et lui ont préféré la liste de Martine Vassal, emmenée dans cet arrondissement-là par Sylvain Souvestre. Pour autant, elles sont venues “se distraire” mais aussi “écouter ce que le maire a à dire”. La politique les intéresse peu. Mais ce “nouveau maire”, elles le trouvent pas mal. Elles sont “plutôt de droite”, mais apprécient “qu’il s’occupe des gens dans la précarité”. À leur côté, Mamma rassemble ses trois enfants qui ne pensent qu’à aller s’inscrire au stand de maquillage. Elle vit à Noailles et loue “les animations gratuites qui permettent aux gens qui n’ont pas les moyens de faire des choses avec les enfants.”
Marseillais lambda, relais associatifs, militants, élus de divers horizons – Marie-Florence Bulteau-Rambaud (conseillère régionale au sein de la majorité DVD Muselier) tape la causette avec l’écologiste Jean-Laurent Felizia, non loin du député Manuel Bompard (France Insoumise) : un millier de personnes s’est rassemblé devant les marches qui dévalent depuis les Accoules. C’est depuis cette tribune improvisée que Benoît Payan présente ses vœux. L’exercice, rituel et parfois convenu, se mâtine de politique. La foule applaudit à son évocation de la fierté d’aimer cette cité “belle et populaire”, le public rit quand il glisse qu’elle est la “première ville du pays” et que, forcément, “c’est Marseille bébé”. Mais le maire distille aussi, çà et là, des messages plus subtils à ses administrés.
“Équipe soudée, unie”
Il pointe autour de lui “cette belle équipe municipale qui ne lâche rien”. Pour cette ville “délaissée pendant des années, nous nous battons et nous nous battrons”, dit-il encore, renvoyant au passif laissé par les quatre mandatures de Jean-Claude Gaudin, comme source principale des difficultés actuelles que traverse Marseille. Au pupitre, le maire est encadré par Michèle Rubirola, Samia Ghali et une quarantaine de ses élus, écolos, communistes, anciens socialistes ou issus des rangs de collectifs citoyens…
Le rendez-vous est une première. Une échappée hors du cadre protocolaire mais porteuse de symboles. Car sous ses atours de moment convivial, cette cérémonie met à la fois en scène un maire qui sera, sans doute, candidat à sa propre succession, sous son propre nom, en 2026. Il vise aussi à montrer une majorité “soudée, unie” qui “travaille”. Le tout a des airs de répétition générale d’une équipe en campagne.
Au micro, Benoît Payan déroule sur la nécessité de convaincre “l’État, l’Europe et la métropole” d’aider encore et encore “la ville à se relever”. Il insiste notamment sur le développement des transports et la rénovation des écoles “pour qu’aucun petit Marseillais ne soit assigné à résidence” ou ne subisse “un destin écrit” d’avance. Dans le public, une retraitée à cheveux courts et doudoune noire s’agace et ponctue le discours du premier magistrat de “amen” ironiques en levant les yeux au ciel. “Ah là là… Tout ça, c’est des mots ! Moi, je ne le vois jamais dans le 10e, lui”, s’irrite-t-elle. À ses côtés, Fathia qui vit à la Maurelette, rétorque qu’entendre “un message positif, constructif, ça fait du bien !”
“Faire mieux, faire plus”
Une girafe au costume jaune fend la foule. Le maire qui formule pour l’année neuve des vœux de “partage, de rassemblement et de solidarité” assume ce moment festif. “Cette mairie est celle des Marseillais”, dit-il, entre deux photos avec des gamins poussés vers lui par leurs parents. Karine, elle, est venue seule. Elle revendique d’avoir fait la campagne municipale avec le Pacte démocratique, collectif de gauche distinct du Printemps marseillais, et refusait “un socialiste à la tête de la ville”. Là, pourtant, elle tempère : “Je ne voulais pas de lui, mais contre toute attente, j’apprécie ce qu’il fait. Je le croise dans des endroits où je ne m’attendais pas à la voir, comme à l’Après M ou au bal du PC dans le 7e arrondissement ! Je crois qu’il est sincèrement populaire, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout.”
Sandrine, enseignante emmitouflée dans une écharpe multicolore, est, elle aussi une électrice du Printemps marseillais. Après deux ans et demi de mandat, elle est de ceux qui s’impatientent, veulent voir la ville avancer plus vite. Ça tombe bien, c’est l’une des promesses du discours de Benoît Payan. 2023 sera, garantit-il, une année pour “vivre mieux ensemble”. Une année, pour son équipe et lui-même, où il s’agira de “faire mieux, faire plus, faire plus vite.”
Commentaires
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le maire de Marseille (divers gauche) ??
ben non, il n’est pas si divers que ça, il est au PS, et comme maire il est “printemps marseillais”.
je trouve l’idée de cette cérémonie des vœux plutôt sympa, ca change.
en même temps, cela reste un exercice récurrent, habituel et annuel, l’ensemble des sujets importants si ils sont abordés le sont très légèrement.
je retiens une phrase : “faire mieux, faire plus, faire plus vite.” et je dis chiche !
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il a quitté le PS depuis au moins 1 an !
il a notamment déclaré ne pas soutenir la candidature Hidalgo
https://www.liberation.fr/politique/le-maire-de-marseille-benoit-payan-na-pas-change-de-plan-il-parrainera-bien-christiane-taubira-20220131_PX7LBTRV7FEFNKXUE5WKFZ2L24/
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Article trés bien illustré par cette photo , il est ravi le Râvi.
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Un comité des fêtes est toujours sympathique
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“et lui ont préféré la liste de Martine Vassal, emmenée dans cet arrondissement-là par Sylvain Souvestre.”
@Marsactu la tete de liste Vassal pour le 6e secteur est le seul, linénarrable, l’irremplaçable et désormais inéligible Julien Ravier
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