Michel Amiel : "Il faut une métropole de projet et non de gestion"
Michel Amiel ne s'en cache pas : c'est bien l'opposition à la métropole qui a permis à la liste Force du 13 menée par Jean-Noël Guérini de bénéficier de trois sénateurs qui siègent désormais sur les bancs des non inscrits. Et les ennuis judiciaires de leur tête de liste, multi mis en examen, notamment pour association de malfaiteurs, n'ont pas été un obstacle au vote des grands électeurs. "Je ne vais vous dire que cela n'a jamais été abordé, ce serait faux, explique le maire des Pennes-Mirabeau dans nos studios. En revanche, je crois qu'ils ont surtout retenu le bon bilan politique de Jean-Noël Guérini à la tête du conseil général. En tout cas, je le vis très tranquillement. J'ai l'habitude de dire : je sais par qui et pour quoi j'ai été élu. Cela me suffit."
Cette vague d'opposition à la métropole l'a donc porté des élections sénatoriales vers la haute assemblée qui débattra de la loi NOTRe et de la future métropole Aix-Marseille Provence dès ce mardi. "C'est le débat sur la métropole qui m'a permis de faire ma première intervention à la tribune cet automne. Bon avec deux minutes, il faut savoir être concis mais c'est une intervention qui me tenait à coeur." En revanche, il ne se fait guère d'illusion sur l'intention du gouvernement de porter les amendements concoctés par l'Union des maires comme le premier ministre, Manuel Valls en aurait fait la promesse. Une délégation de maires et de présidents d'intercommunalités avaient été reçus à Matignon en décembre mais Michel Amiel a toujours eu des doutes sur les avancées qu'il semblait promettre aux élus.
"En tout cas, le préfet Cadot a refermé la porte immédiatement après", regrette le parlementaire. La porte, le maire de Fos René Raimondi l'a claquée lundi, "refusant de cautionner un processus de délégitimation des élus qui n’a que trop perduré". Pour Michel Amiel, il y avait la place pour "une métropole de projet en lieu et place d'une métropole de gestion telle que le gouvernement la programme". Les principaux points de discorde sont dans l'ordre d'importance : la maîtrise du droit des sols, la fiscalité et le mode de gouvernance.
Urbanisme, fiscalité et gouvernance
Concernant le premier sujet, incarné dans le plan local d'urbanisme, Michel Amiel fustige "la condescendance" du gouvernement qui prévoit de rendre obligatoire "la consultation" des édiles locaux alors que l'union des maires aurait souhaité qu'ils aient en main un véritable droit de veto. "Je prends souvent le symbole du microscope : au niveau local, il faut conserver la lentille la plus fine, le PLU. A la métropole, la vision d'ensemble avec le schéma de cohérence territoriale. Mais tout cela échappe aux administrés."
Le sénateur Force du 13 ne croit pas plus à la volonté de lissage des impôts locaux "quel que soit le nombre des années, à la fin, cela finira toujours par augmenter. Et nous paierons la dette de Marseille et de la communauté urbaine alors que c'était au gouvernement de fournir l'aide massive dont cette ville a besoin".
Enfin, sur la gouvernance, l'élu local regrette que la première élection métropolitaine, prévue en 2020, privilégie l'élection directe par listes. "On risque de politiser ce nouvel échelon avec des listes qui n'auront rien à voir avec les enjeux du territoire. Pire, les élus locaux risquent d'en être exclus." Autant de thématiques qui devraient émailler les débats au Sénat qui débutent ce mardi en séance publique.
Commentaires
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C’est-à-dire que vous voulez maintenant ce que vous avez négligé de faire avant ? Moi à la place de vos électeurs, je changerais d’élu.
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Plusieurs commentaires :
– M. Raimondi parle de volonte de deligitimation des elus par le gouvernement. Ce grand ami, copain de M. granie, la crapule condamnee n’y oarticipe t elle pas davantage ??
– le soutien des antimetropoles a M. Guerini, multi inculpe, notamment pour association de malfaiteurs, ne participe t il a ce leme processus ?
– quand on voit l’eclosion des metropoles dans toute la France, une quinzaine, on est effare de la guerilla d’arriere garde des antimetropole ici ;
– le fait de vouloir conserver la competence urbanisme montre bien la puissance des milieux clientelistes voire mafieux dans ce secteur. Que d’argent a gagner a rendre constructible le terrain du cousin, de l’ami ou du citoyen reconnaissant….;
– les impots devront naturellement augmenter pour rattraper le retard pris dans tous les domaines par les EPCI a la con ;
– le bilan du CG 13 est simple : 1 000 €/habitant/an de subvention a Mimet, 6 € a Marseille ;
– ou sont passes les milliards des rentes fiscales generes par les entreprises metropolitaines depuis des decennies ? Dans quelles mains ont elles ete detournees ? Pourquoi demander de l’argent a l’Etat alors que les EPCI ont profite de Marseille, de ses habitants et entreprises, et n’ont jamais paye les frais de centralite ? ;
– les elus metropolitains seraient loin des enjeux du territoire ? Ce pauvre Amiel n’a toujours pas compris que l’echelle avait change.
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La “métropole de projet” aurait pu s’incarner depuis longtemps dans des projets. Par exemple, en matière de transport, dans un syndicat mixte travaillant à harmoniser les investissements, les dessertes, les horaires, les tarifs, la billettique…
Et qu’ont fait tous ces élus qui jurent la main sur le coeur (et les doigts croisés) qu’ils veulent des “projets” ? Ils ont créé un syndicat mixte… dont le bilan n’est visible qu’à condition d’utiliser le microscope de M. Amiel.
Quant à cette allergie pour l’élection directe des conseillers métropolitains, elle surprend de la part d’élus qui devraient se souvenir qu’ils ne tiennent leur légitimité que du suffrage universel. Mais peut-être, quand on est sénateur, prend-on goût aux “élections” au deuxième degré, qui permettent de se faire coopter par une bande de copains.
On est en pleine Farce du 13 avec de tels comiques.
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Alors voilà le médecin qui prend les citoyens pour des imbéciles. Ce n’est pas l’opposition à la métropole qui a permis à la liste Force du 13 menée par Jean-Noël Guérini de bénéficier de trois sénateurs mais bel et bien les fonds distribués pendant la campagne électorale comme Marsactu l’a révélé.
Le propre des gens comme Amiel avec sa clique c’est de se faire passer pour ce qu’il n’est pas.
Il faut que les citoyens sachent chasser ces élus qui veulent conserver leur pouvoir de nuisance.
Il y a urgence.
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Je regrette le manque de répondant de Benoît Gilles. Les interviews politiques de Marsactu ont clairement le mérite d’exister mais je les apprécierais beaucoup plus si elles étaient moins laxistes (béni oui-oui ?) envers les propos des interviewés. Les articles écrits de Marsactu ne sont pourtant pas comme ça. Pourquoi l’être en interview vidéo alors ? Encore une fois, l’invité semble surprotégé et n’est jamais attaqué sur ces contre-vérités.
Premier exemple : M. Amiel regrette l’échec du syndicat mixte des transports porté par le CG 13. Mais en tant que membre influent de la majorité de JN Guérini et de grand élu à la CPA (communauté qui a flingué depuis le départ le syndicat mixte) il n’en porte aucune responsabilité ? Comment reprocher à l’Etat de forcer les élus à faire ce qu’ils n’ont pas été capables eux-mêmes de faire dans l’intérêt de leur territoire et de leurs administrés ?
Deuxième exemple : Il botte en touche sur les équipements marseillais (exemple du stade Vélodrome) en indiquant que la péréquation fonctionne largement vu que le CG 13 a participé au financement. Il ne doit pas être au courant que Marseille fait aussi partie des Bouches-du-Rhône et que tout le budget investissement du CG 13 n’est pas censé n’aller qu’aux communes hors Marseille comme la sienne ! Et s’il était honnête il saurait que Marseille touche relativement moins que le reste du département. Et la péréquation fonctionne normalement du plus riche vers le plus pauvre… pas l’inverse. Dommage que Benoît Gilles n’ait pas su embrayer là-dessus.
Troisième exemple : Quelle est cette mentalité anti-républicaine qui trouve tout à fait normal que l’argent aille de la ville-centre vers la banlieue (comme il l’explique à Lyon), mais totalement choquant que ça aille de la banlieue riche vers la ville-centre pauvre (comme il le soutient pour Marseille) ? Intellectuellement ça ne le gêne pas de soutenir que les contribuables des villes-centres n’ont pour seule vocation que de n’être que les dindons de la farce ?
Quatrième exemple : Il trouve anti-démocratique le mode d’élection future au conseil de la métropole par scrutin de liste directe. Comme ce qui existe pour le scrutin régional et accessoirement… pour le scrutin municipal !! Quant au déni de démocratie que constitue le scrutin indirect pour les sénatoriales ça ne lui pose aucun problème. Là-encore il trouve normal un fonctionnement qui l’arrange personnellement aux Pennes-Mirabeau ou pour le Sénat mais qu’il estime le desservir à la région ou à la métropole… Pauvre territoire gouverné par ces gens 🙁 Pourvu que l’Etat ne lâche rien !
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Merci Jean Noël d’avoir financé ma commune grassement depuis des années, grâce a toi je suis même devenue sénateur quel bonheur !
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