Les deux ferry-boat se partagent le Vieux-Port

Les deux ferry-boat se partagent le Vieux-Port

Faire la queue dans la capitale européenne de la culture, ce n'est pas seulement pour les musées. Sur le quai de Rive-Neuve, les touristes patientent en attendant le César. Et personne ne relève le scoop : le ferry-boat électrosolaire est de retour. Après de nombreuses polémiques sur sa navigabilité, et un incendie dans une vedette voisine qui avait endommagé une partie de sa coque et noirci ses vitres, il est donc prêt à reprendre la navette entre l'Hôtel de Ville et la place aux Huiles.

Enfin pas tout à fait. Immobilisé sur le quai, il est vide et regarde passer le César qui assure le service à sa place depuis mai. Alors à quand la reprise ? A ce sujet, un des conducteurs assure tout en naviguant : "Oui, oui, il est prêt à être utilisé, les tests ont été faits". Mais pour ce qui est d'une date, il reste vague et sort sa casquette de capitaine : "C'est nous les patrons, on verra ce qu'on décidera !".

Mais qu'en dit le vrai patron, l'adjoint à la mer Didier Réault ? "Le ferry électrosolaire est bien en état de marche, il ne manque plus que des opérations de maintenance électrique et d'entretien. Dès qu'il sera intégralement réparé, à partir de la semaine prochaine, il alternera avec le César : L'électrosolaire durant la semaine et le César le week-end". Mais Didier Réault rêve d'un autre destin pour le navire. C'est en effet à la conquête de l'ouest, allant du quai de la Fraternité au MuceM, que l'adjoint envisage de le voir naviguer depuis plus d'un an. Même si le conseiller municipal dit attendre "l'accord de la communauté urbaine qui fixe les conditions" pour la mise en service de ce trajet encore inédit.

Un ferry à polémiques

Reste à savoir si cette évolution n'est pas prématurée. Eric Jean, son architecte, reste confiant, tout en concédant qu'"il faudra quelques adaptations, étant donné qu'il y a plus de vagues à l'avant-port". Pas sûr que les pilotes soient du même avis. La réponse du conducteur qui se pose en "patron" montre bien que la guerre froide que se livrent les deux parties n'est pas terminée. Depuis qu'il a remplacé le César en 2008, le ferry boat écologique a été sujet à des pannes très fréquentes, que le groupement concepteurs/constructeurs estime imaginaires pour la plupart. Selon ces derniers, plusieurs de ces arrêts seraient décidés arbitrairement par l'équipage.

En juin dernier, ils avaient même rendu public un communiqué dans lequel ils visaient clairement la responsabilité des employés municipaux, y compris dans son retour au chantier après l'incendie :

Le navire est resté parfaitement opérationnel, ses vitres opacifiées étant aisément amovibles ("tenue d’été" prévue), et la réfection des parties supérieures légèrement endommagées n’empêchant en rien la navigation ! Cet arrêt purement administratif, qu’on aurait très facilement pu éviter pendant toute la période précédant son retour au chantier pour sa remise à neuf, cache des réalités qui une fois de plus, n’ont rien de "techniques", mais sont bel et bien "humaines".

Selon ce même communiqué, le rapport d'un expert indépendant datant de décembre 2012 et réalisé après des essais effectués sur le navire prouverait ce que les constructeurs avancent notamment sur la navigabilité du bateau. Ces derniers regrettent que les services techniques ne l'aient toujours pas publié. Paradoxalement, ils reconnaissent d'ailleurs ne pas y avoir eu accès. En tout cas le ferry-boat du XXIe siècle est de retour avec, dans son sillage, la promesse de nouvelles polémiques.

Ci-dessous le communiqué du groupement :