Transports : naviguez dans les chantiers des 10 prochaines années

Transports : naviguez dans les chantiers des 10 prochaines années

“D’abord le prolongement du métro Drômel ou le boulevard urbain sud ?” On a désormais la réponse à cette interrogation, lancée en conseil communautaire en décembre dernier : si l’un ni l’autre, ces deux chantiers sont repoussés après 2020. Le conseiller de Marseille Provence métropole Maurice Talazac (UMP) résumait la lacune du plan de déplacements urbains (PDU) qui lui était présenté : quelles sont les priorités – et donc le calendrier précis – des 4 milliards d’euros d’investissements prévus sur 10 ans par ce document ? Rappelez-vous le schéma pléthorique dont il était question :

Une remarque que la commission d’enquête a fait sienne dans son rapport rendu après la concertation du printemps. Les premières réserves à son avis favorable sont de “détailler le financement de l’exécution du plan” et “hiérarchiser sa programmation”. “Nous avons répondu à cette réserve en précisant nos intentions sur des périodes de 3 ans”, a indiqué mercredi en conférence de presse Pascal Marchand, directeur général adjoint Développement et aménagement du territoire. Profitant de la présentation du nouveau système tarifaire basé sur trois pass M, L et XL, MPM a détaillé ce qui n’avait pas eu l’occasion de ressortir lors du débat houleux du vote final, fin juin.

Voici donc, sous forme de frise interactive, le calendrier qui a finalement été ajouté à la fin du PDU. En bleu, vous trouverez les transports en commun en site propre (métro, tram, bus à haut niveau de service). Les grands travaux de voirie sont dans la bande rouge, en notant bien qu’une bonne part des financements (notamment sur la L2) ne sont pas assumés par MPM. En vert, enfin, se trouve l’application du schéma directeur des modes doux, en gardant à l’esprit que les espaces piétons et cyclables seront souvent créés à l’occasion de travaux plus généraux menés sur ce que MPM appelle les boulevards urbains multimodaux. Les montants avancés correspondent donc souvent à un pourcentage d’investissements que l’on retrouvera aussi dans la catégorie voirie – et transports en commun lorsqu’un bus à haut niveau de service est prévu sur ces boulevards.

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Sans surprise, “la période 2013-2015 sera consacré à des chantiers déjà largement engagés”, a résumé Pascal Marchand. Toute la question était plutôt de savoir ce qui viendrait après. Côté transports en commun, ce sera le prolongement du fameux axe Nord-Sud. Pour le reste, il est avant tout question de finir la L2 – un chantier d’État – et de réaménager quelques grands axes : Corniche, Jarret, Prado 2…

Tout cela résistera-t-il aux élections municipales et à la possible émergences d’équilibres politiques différents (aujourd’hui un maire UMP lié par un accord de gouvernance à un président de MPM socialiste minoritaire dans son hémicycle) ? La campagne des primaires PS a déjà permis de voir que certains n’hésiteraient pas à remettre en cause cette hiérarchie. “Le PDU tel qu’il a été arbitré récemment au conseil municipal et au conseil communautaire sera largement amendé par la prochaine majorité de gauche à Marseille. Nous y inclurons notamment la priorité [d’un métro] vers l’hôpital Nord”, a assuré lors du chat Marsactu Christophe Masse. Déjà, le PDU voté en 2006 avait été très partiellement appliqué.

“L’État devra se pencher sur les métros marseillais”

Confronté à cette question, le président de MPM Eugène Caselli a admis qu’“un PDU n’est jamais gravé dans le marbre”. Mais sans vraiment se prononcer sur un changement d’ordre des priorités les plus proches. “Ce PDU, c’est le minimum auquel on s’engage, mais d’autres priorités peuvent être poussées si elles sont financées. Si demain l’État entre dans un partenariat public-privé pour le boulevard urbain sud avec d’autres collectivités, c’est sûr qu’il pourra se faire plus rapidement.”

Et la naissance de la métropole en 2016, ne va-t-elle pas elle aussi avoir un impact sur ce PDU ? “Son rôle va être de mettre en place le réseau métropolitain de demain, des TER qui se comportent comme des RER”, a-t-il précisé. Peut-être par souci de ne pas laisser penser, comme le craignent les opposants à la fusion, que les ressources des cinq autres intercommunalités seraient siphonnées au profit de la communauté urbaine…

Revenant à Marseille dans la suite de sa réponse, le socialiste s’est à nouveau tourné vers l’État concernant les chantiers les plus lointains : “L’État devra se pencher sur les métros marseillais, l’hôpital Nord – le plus coûteux avec 800 millions d’euros – et Drômel/Saint-Loup – 500 millions d’euros. Ce sont des investissements colossaux.” Il n’est donc pas possible de les programmer plus tôt dans le contexte actuel “sinon on raconterait des histoires aux Marseillais”. Avis aux candidats aux municipales.

La fin du PDU qui regroupe chiffrage financier et calendrier :