Face aux journalistes de La Provence, Tapie reste flou

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par Jean-Marie Leforestier
le 14 Mar 2013
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Face aux journalistes de La Provence, Tapie reste flou
Face aux journalistes de La Provence, Tapie reste flou

Face aux journalistes de La Provence, Tapie reste flou

"On comprend ce que la personne de Bernard Tapie peut susciter. Nous, on se place au-delà de cette personne. On se doit d'être plus rationnel que passionnel." N'attendez pas des journalistes de La Provence, tel l'élu SNJ Patrick Merle, qu'ils s'adonnent au Tapie bashing. Pour l'instant, admet l'un d'entre eux, ils se contentent d'"une communication corporate" basée sur une ligne simple : "on jugera sur pièces".

Le problème, c'est que ces pièces, Tapie, que ce soit face au comité d'entreprise ou à la société des journalistes,  a choisi de les distiller au compte-gouttes. "Ça fait un an que la vente est lancée. Cette attente est longue", souligne Laëtitia Sariroglou, présidente de la société des journalistes. Pressés de savoir, ils devront pourtant encore attendre. Après avoir multiplié les annonces sur "les journalistes qui doivent aider les politiques à réussir" et "la charte d'attitude", Tapie a finalement botté en touche, renvoyant la patate chaude à Olivier Mazerolle qui prendra ses fonctions le 2 avril.

Et encore, le désormais ancien éditorialiste politique de BFM-TV devra-t-il attendre qu'une étude (qui n'a rien à voir avec l'audit de Le Lay) arrive sur son bureau. L'idée ? Sonder les envies des lecteurs et leurs attentes alors que les ventes du journal en kiosque pour 2012 sont en baisse (-9,55%) selon l'OJD. Et après, "on verra". Mais, à céder au tout lecteur, ne risque-t-on pas de pousser encore davantage vers les faits-divers et le foot ? "Nous, ce que l'on veut, c'est conserver un quotidien généraliste de proximité", répondent-ils en choeur, tout à la satisfaction d'être assurés d'avoir un journaliste, un vrai, un encarté, à leur tête.

"Journalistes attachés de presse"

Pour ceux qui ne seraient pas vraiment convaincus – et il y en a -, reste la possibilité de tourner la page et de laisser la place à du sang neuf. Sauf que le nouveau patron n'est toujours pas décidé à ouvrir le carnet de chèques pour payer les clauses de cession qui permettent aux journalistes démissionnaires de toucher un mois de salaire par année d'ancienneté puis le chômage. Dominique Bernard, l'actuel PDG l'avait annoncé sur Marsactu, il s'y tient en interne. "Mais ça peut changer dans huit jours", a-t-il pris soin d'ajouter sachant que ce point de vue serait difficilement tenable devant un tribunal. Le flou, toujours.

Même s'il a cherché par bien des aspects à rassurer, Tapie reste Tapie et il n'a pas pu s'empêcher d'envoyer face aux salariés réunis autour des rotatives un petit taquet sur les "journalistes attachés de presse des politiques". Les intéressés ont particulièrement apprécié, Laetitia Sariroglou soulignant que "les attachés de presse [étaient] déjà partis". Allusion à peine voilée à l'ancienne chef du service politique partie en juillet dernier, la campagne des législatives achevée, jouer la spin doctor d'Eugène Caselli, le président de la communauté urbaine.

École de la deuxième chance sauce Nanard

L'homme d'affaires n'est pas "un spécialiste de la presse" – il l'a encore répété – mais il est censé mieux maîtriser les questions économiques. Pourtant, là encore, les pistes semblent au mieux étonnantes. Pour diversifier les revenus et moins dépendre des annonceurs, il entend "développer la marque La Provence" avec une sorte d'école de la deuxième chance sauce Nanard pour les jeunes chômeurs et une structure pour les personnes interdites bancaires (avec Christine Lagarde en conseillère spéciale, non, on déconne).

Deux innovations qui s'ajoutent à sa volonté de développer les partenariats avec des événements locaux où on échange publicité pour le journal sur le lieu de l'événement et espace rédactionnel garanti. "Ça, pour nous, c'est le vrai problème", tranche une journaliste moins enthousiaste que sa collègue Laëtitia Sariroglou. Pour la présidente de la SDJ, "si on nous dit que La Provence va être très visible au festival de Cannes et si pendant ce temps-là, on doit faire trois pages dans lesquelles on écrit ce qu'on veut, pour nous c'est parfait !" Une charte pour baliser ces deals aux limites de la déontologie existe déjà au quotidien. Pour l'instant, le boss s'est bien gardé de la signer.

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Jean-Marie Leforestier
Journaliste | jm.leforestier@marsactu.fr

Commentaires

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11 commentaire(s)

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  1. Anonyme Anonyme

    Elle a bien raison Sophie Manelli, ce qui fait la richesse de la Provence, c’est la proximité (entre autres) Et on la sent comme dubitative… Et en ce moment, tout au moins sur le site Internet, il y a de plus en plus de sujets … lointains… comme s’il y avait beaucoup de mou dans la rédaction… L’ojd annonçant moins 9.5 % pour la formule papier on sent qu’il ont été gentils pour ne pas donner 2 chiffres avant la virgule, et la nouvelle formule en ligne étant une gross kata, Tapie-mazerolles a bien du souci à se faire ! C’est pas l’argent de la formation professionnelle et de la politique de la ville qui va renflouer la machine…

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  2. endoume endoume

    Etonnant ce commentaire Mme Sariroglou. Je ne pense pas que M. TAPIE faisait référence aux journalistes déjà partis du journal. Il ne va quand même pas faire des commentaires sur des gens qui ne sont plus dans son groupe! Il faisait certainement allusion aux journalistes “porte parole” de M. Menucci par exemple qui sont légions encore à la Provence.

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  3. Anonyme Anonyme

    J’ai entendu mr Tapie surfrance bleu provence
    et alors que j’avais quelques réticences à son endroit
    Voilà que j’ai euu quelque sympathie pour lui
    Il a même salué la Marseillaise dans sa cohérence et dans sa construction intelligente du Journal lA Marseillaise en lui même et
    semblait vraiment très sincère et j’ai aimé toutes ses réponses
    alors que j’étais réfractaire alors why not j’ai envie de dire
    et cela sera toujours mieux que Gaudin et de loin ..
    Peut être que .. Va savoir .. S’il se présentait ????

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  4. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Je voudrais d’abord dire que La Provence c’est aussi les techniciens et les administratifs qui participent à sa sortie.
    Ensuite que les journalistes ont été bien silencieux sous la gestion Hersant et comme par hasard la constitution de la société de journalistes s’est faite avec l’annonce de l’arrivée de B.TAPIE lequel a dû verser 4, 3 millions d’euros pour payer les salaires de février car les caisses sont vides.
    Enfin je ne cautionne pas l’avis de Mme SARIROGLOU , par ailleurs excellente journaliste d’investigation , concernant les déclaration de B.TAPIE qui a eu raison de rappeler
    que les journalistes ne doivent pas être des ” attachés” politiques de certains élus. Ces journalistes qui ont inventé de faux sondages pour faire plaisir à leur ami P.MENNUCCI en mai 2012 ou relater des faits imaginaires pour faire plaisir à GAUDIN et une de ses élus proche d’un collaborateur du N.SARKOZY sont encore en poste . Il est regrettable que 5% des journalistes discréditent La Provence qui est de moins en moins lu faute de crédibilité sur Marseille intra muros.

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  5. pmo pmo

    Quand c’est flou,cherchez le loup…..le changement c’est pour bientôt !!!!

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  6. Chichourles Chichourles

    Cet article est bien étayé et argumenté. Voilà ce qu’on aimerait lire dans La Provence qui n’est hélas plus que l’ombre falotte du Provençal, et du Méridional. Y-a de la pente à remonter les gars !

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  7. JL41 JL41

    Le Point rapporte un jugement de Tapie encore plus cru que celui qu’on peut lire ici sur les journalistes de la Provence : http://www.lepoint.fr/medias/tapie-chef-de-la-provence-prefere-son-concurrent-15-03-2013-1640650_260.php

    J’ai parfois cru, en postant des commentaires dans la Provence (et en renvoyant de temps en temps vers Marsactu), à propos d’articles mal documentés, orientés, ou de publicité rédactionnelle en faveur d’une entreprise ou d’un élu, que j’étais un vilain petit canard. En lisant les critiques que vous rapportez ici ou celles du Point, je comprend que nous étions nombreux à nous plaindre de cette molle éthique professionnelle, voire d’un manque de compétence des journalistes de la Provence.

    Pourquoi on est-on arrivé là, pourquoi y a-t-il dans la Provence, comme un pouvoir occulte du PS, ou que s’y battent sourdement plusieurs des courants du PS ? Nous, c’est une bonne information que l’on veut, et la possibilité de débattre dans la Provence en ligne après un article bien documenté.

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  8. TV AGE TV AGE

    Tiens, Persia colporte la fable du sondage inventé. Marrant quand on sait que ce fameux sondage était une étude commandée par le CG 13 pour voir jusqu’où il pouvait se mouiller pour Lisette Narducci (il y en avait une autre à propos de la circo de Jibrayel, pour mesurer si Rebia B. avait une chance). Persia qui faisait fabriquer à son équipe des affiches sauvages pour la même Lisette N devrait le savoir. A défaut, il peut se renseigner auprès de sa copine. Ou alors de son ami François F, le gaulliste corse qui abritait sa petite bande de candidats. Il va sans dire, M. Persia, que de multiples documents ou témoignages nourrissent ce post. La nuit, tous les loups sont gris…

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  9. chou chou

    LE bon mr persia ovni de le vie politique marseillaise
    tente de reapparaitre.avec succes?The dream is over.

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  10. Trésorier Trésorier

    Plusieurs commentaires :

    – abonné depuis plus de 10 ans à Marseille l’Hebdo, je constate qu’il s’agit de plus en plus d’un copier coller en retard de la Provence et d’une suite de publicité pour magasins et restos ;
    – intervenant (jadis) très souvent sur le forum de La Provence, le nouveau site est affreux : lent, moche, incompréhensible,…. ;
    – comme le dis JL41 (que je salue), La Provence fait trop de pseudos articles clairement publicitaires ;
    – les pages payées par les collectivités locales (notamment le CG 13)déforment le traitement journalistique de ce journal à propos des problèmes judiciaires de nos élus ;
    – pas assez d’articles sur l’économie et les enjeux de la métropole;
    – …….

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  11. Mme Blanc-Tortorici J. Mme Blanc-Tortorici J.

    Je suis sur un article de Laetitia Sariroglou de ce jour vendredi29 mars concernant le meurtre d’Ibrahima. J’aimerai venir en aide à sa femme et sa petite fille, j’ai beaucoup de linge de cet âge. J’ai travaillé 40 ans à “La Provence” service opératrices de saisie. Serait-il possible d’avoir un numéro où pouvoir contacter cette personne. Merci.

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