L'histoire du bateau antique qui bloquait le chantier d'un musée

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le 14 Fév 2013
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L'histoire du bateau antique qui bloquait le chantier d'un musée
L'histoire du bateau antique qui bloquait le chantier d'un musée

L'histoire du bateau antique qui bloquait le chantier d'un musée

L'info apparaît au tournant d'un article de L'Hebdo consacré aux travaux en cours dans les différents musées de Marseille. Le dernier paragraphe est consacré au chantier du musée d'histoire de la ville "le seul à accuser du retard". L'ouverture est prévue pour septembre après avoir été annoncée pour le début de l'été. La raison évoquée par l'élu est technique : "On sait que l'on aura des difficultés pour installer les bateaux de la flottille, dont un fait 15 mètres de long. On ne peut passer par le port antique classé. On a détruit un musée de 3000 m2 pour en reconstruire un nouveau de 6500 m2, avec la particularité qu'il se trouve dans un centre commercial"

La flottille en question est constituée de six navires antiques du VIe siècle avant JC au IIIe siècle après. Elles ont été découvertes lors de différentes fouilles dont cinq lors de la seule fouille de la place Jules Verne, en 1992. Avant d'être montrées au public, ces épaves ont subi une nouvelle cure de restauration au sein d'Arc NucleArt, centre régional de restauration de Grenoble. "En juillet 2011, nous avons démonté les épaves pour les transporter jusqu'à Grenoble dans des caisses sécurisées. Notre travail consistait notamment à réinstaller les morceaux d'épaves sur une reconstitution filaire en métal qui donne la forme et les dimensions de l'épave originale", explique Francis Bertrand, le directeur du centre. C'est le cas notamment de l'épave baptisée JV9, le plus gros des bâtiments antiques, qui a été transportée dans près de 90 caisses.

15 mètres et 3,5 tonnes

Une fois les travaux de restauration réalisés, les vestiges ont été replacés dans des caisses puis acheminés vers Marseille où ils ont été remisés dans les réserves des musées. L'équipe grenobloise doit revenir à Marseille en juin pour procéder à l'installation des pièces sur les dispositifs filaires. Mais le directeur ne confirme absolument pas les difficultés techniques d'installation des navires. "C'est prévu depuis le début. Effectivement, il s'agit d'éléments très encombrants. Le JV7 notamment comprend une caisse de 15 mètres de long pesant 3,5 tonnes. Ce n'est donc pas simple mais il est bien prévu de passer par le jardin des vestiges en respectant son caractère historique, bien entendu". Le directeur ne commente pas plus avant les raisons du retard dans les travaux du musée mais maintient que l'installation de la flottille sera effectuée en juin par son équipe en respectant la procédure prévue.

Joint par téléphone, l'adjoint à la culture, Daniel Hermann ne se démonte pas et maintient sa version tout en l'amendant légèrement. "Effectivement, on a du retard à cause de la flottille antique. C'est très compliqué de la faire passer par le jardin des vestiges. Il y a quand même un navire de 25 mètres de long [sic]. Il faudra utiliser une grande grue. Bref. Ce n'est pas simple". Bon. Les bateaux passeront bien par le port antique ce qui n'est finalement que très logique.

Si Daniel Hermann maintient la date de septembre : "pourquoi pas pour les musées du patrimoine", il ne s'accroche pas à cette date. "Qu'on soit bien clair : le musée d'histoire ne figure pas dans le programme de 2013. L'accord avec Bernard Latarjet prévoyait une livraison en 2013 du musée des Beaux-Arts de Longchamp et la Friche Belle de Mai. Même si la capitale culturelle est bel et bien un accélérateur de projets, le musée d'histoire n'a rien à voir avec 2013".

Dans les couloirs du musée, on murmure d'autres raisons à ce retard et, surtout, à l'absence d'empressement de la Ville. En effet, la mairie est quasiment seule à financer les 32 millions d'euros du chantier même si le conseil général y a apporté récemment son obole. Et le maire réfléchit à décaler l'inauguration du musée jusqu'au début du mois de janvier 2014. Tiens, juste quelques mois avant les élections municipales. Mais, pour que celle-ci ne soit pas confondue avec une manifestation de campagne, encore faut-il que la date de l'inauguration s'appuie sur des raisons objectives. Pas sur des bateaux antiques qui ne passent pas par un port antique. 

 

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Encore une fois… beaucoup de suppositions, de conditionnel… il se murmure… oui oui probablement.

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  2. biz biz

    La raison du retard est beaucoup plus simple, la ville s’y est pris au dernier moment pour designer une équipe et le calendrier donné était intenable…un grand classique.

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  3. Esgalduin Esgalduin

    “Mais, pour que celle-ci ne soit pas confondue avec une manifestation de campagne, encore faut-il que la date de l’inauguration s’appuie sur des raisons objectives. Pas sur des bateaux antiques qui ne passent pas par un port antique.”
    Faux, désolé, mais la jurisprudence se contente de vérifier la corrélation de la date d’ouverture avec la date d’inauguration.

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