Shaka occupe l’espace en couleurs et en 3D
Shaka occupe l’espace en couleurs et en 3D
Visages "nervurés" aux couleurs arc-en-ciel et personnages aux gestes et expressions exacerbés. Marchal Mithouard alias Shaka, dépouille et écorche ses personnages pour nous happer dans un tourbillon coloré. Il l’explique lui-même, il aime interpeller presque physiquement le spectateur avec ses personnages qui semblent sortir de la toile. Ne pas s’y méprendre, ce grand blond au physique carré dégage beaucoup de douceur et c’est avec calme qu’il explique les "mauvaises énergies" qui se dégagent de ses toiles. Rapidement Shaka commente l’œuvre la plus représentative de l’exposition et la plus impressionnante. Human Behaviour est une toile en bas relief qui représente "la fin d’une dynastie et le début d’une autre", nous explique-t-il.
Les deux personnages qui s’affrontent sont sur "une pyramide de tiroirs vides" lesquels symbolisent le fait de vider nos tiroirs d’idées reçues, vider les caisses, etc. "La structure est instable donc le personnage de gauche en poussant l’autre va faire s’écrouler tout l’édifice et entraîner les deux dans sa chute". Par ces scènes surréalistes de couleurs et de formes mais à la gestuelle très réaliste, Shaka veut "montrer le côté dérisoire de certains comportements, comme le fanatisme, l’égoïsme… ". Un art pas seulement esthétique mais bien significatif : "Les thèmes actuels de mes scènes sont des allégories de la crise". Shaka nous livre ainsi un art qui se veut une peinture abstraite des dérives humaines et sociétales.
Un art multi-facettes
Derrière un nom d’artistes aux consonances jamaïcaines, indiennes – Shaka – se cache un jeune homme au parcours plutôt classique. Avant d’étudier les arts plastiques à la Sorbonne, Marchal Mithouard s’est adonné à la peinture à l’huile dès l’âge de 10 ans. Dans son art, Shaka mélange toutes ses expériences, celles de l’université et surtout le graffiti, art urbain et d’envergure qui "libère le trait" selon ses mots. "Le fait d’être dehors avec les copains, ça m’a fait évoluer", raconte-t-il. Il a choisi le pseudonyme Shaka car il cherchait "des lettres à travailler". "Je l’ai puisé (entre autres) dans la musique que j’écoutais (reggae, ndlr)."
Au-delà des mots, Shaka s’est aussi mis progressivement à travailler la matière : "J’ai commencé de façon très expérimentale en utilisant de la mousse expansive." Il a ensuite perfectionné et solidifié sa technique jusqu’à obtenir ces portraits en 3D qui malgré les formes très géométriques et déstructurées "respectent l’architecture du visage". Et il l’assure, "c’est vraiment en travaillant le visage classique" qu’il obtient ses personnages caricaturaux. A l’image de ses œuvres, Shaka prolonge à sa façon une autre "dynastie", artistique cette fois, en donnant sa place à l’art urbain dans les salons.
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