Un Rhinocéros au Frioul

On lui passe le micro. Pile au moment où une voisine pousse au maximum le volume de sa chaîne hi-fi au son de la bande originale du film « Le parrain » (Love theme of godfather) afin de couvrir le discours inaugural de Patrick Mennucci. Tout le monde rigole. Lui aussi, mais plutôt jaune. « Et alors, je suis ici chez moi, je fais ce que je veux » hurle la mélomane.Eh, eh. Welcome in Frioul.

Samedi, on  inaugurait sur l’île, après Zarafa la girafe et la sirène Télès, la nouvelle borne de livre-échange du 1/7. Et cette fois, c’est un rhinocéros, en mémoire du cadeau de Léon X, qui n’est pas encore baptisé, qui servira de dépôt.

A la manœuvre artistique, toujours le collectif Art book qui a passé un mois à confectionner ce rhinocéros en inox marin (pour que l’air du Frioul ne l’esquinte pas). Au-delà de la pure création, l’artiste Magali Louis explique son attachement au concept du livre-échange, inspiré par le phénomène du « bookcrossing » : « C’est la gratuité du livre sur l’espace public pour tous. Ce bel objet, qu’on s’approprie puis qu’on partage reste cher et ces bornes permettent aussi à ceux qui n’ont pas les moyens de s’en procurer ».  La prochaine borne devrait prendre la forme de Louise Michel, anarchiste et figure de la Commune de Paris, autour de la bibliothèque de l’Alcazar l’année prochaine.

Cette inauguration est également l’occasion de faire le point sur une terre marseillaise atypique, promis à un réaménagement depuis des lustres. En témoigne le cas du centre de vacances Léo Lagrange qui attend que la Mairie accepte de concéder les friches qui l’entoure pour démarrer son extension. Pour Eric Scotto, conseiller d’arrondissement aux îles et au rivage, « la demande a bien été faite, mais dans cette ville, beaucoup de choses sont un peu longues et surtout, ne font pas l’objet d’une décision… »

L’interview complète d’Eric Scotto :

Déclaration d’intérêt : Eric Scotto est également le directeur de Scotto Musique, annonceur de Marsactu.