48 heures à l'Holiday Inn, épisode 1 : le casting

48 heures à l'Holiday Inn, épisode 1 : le casting

« Ils sont gentils ces parisiens avec leur commission d’enquête, mais vous croyez qu’on n’a que ça à faire, nous ? Et puis pourquoi nous recevoir dans cet Holiday Inn ? Ils pouvaient pas aller à fédé, c’était plus simple et ça aurait sûrement coûté moins cher« . Parole recueillie mardi après midi par un des militants PS qui maronnait en patientant dans le lobby de l’hôtel avant d’être entendu par la fameuse commission Richard descendue du TGV le matin même pour essayer d’y voir plus clair sur les supposées turpitudes de la fédération des Bouches-du-Rhône.

Et même si c’est Jean-Noël Guérini qui a officiellement demandé la création de cette commission d’enquête, elle est en réalité née du gros buzz lié au rapport Montebourg, Martine Aubry ne pouvant plus continuer longtemps à garder la tête dans le sable de Lille plage. En bonne politique, elle a donc crée une commission, histoire de gagner du temps. Une commission dont tout le monde parle depuis 24 heures à Marseille mais dont on ne sait toujours pas grand chose. Si on connaît – un peu – son Président Alain Richard, ex-ministre de la défense du gouvernement Jospin, arrivé à Marseille avec une réputation d’homme indépendant et intègre – traduction : pas sous l’influence d’un courant, pour nos lecteurs qui ne parleraient socialiste couramment – on n’en sait pas vraiment plus sur cette commission et ses commissaires.

Comment est-elle organisée ? comment travaille t’elle ? qui sont ces membres ? Qui et comment ont été choisis les auditionnés ? De ce point de vue, c’est plutôt la commission brouillard que la commission Richard. On a donc essayé d’en savoir un peu plus et nous sommes allés en « immersion » pendant 24 heures à l’Holiday Inn en face de la gare Saint-Charles. Bon le problème, c’est que le Président Richard avait interdit à ses « commissaires » de parler. Et comme Richard a conservé une sorte d’allure de général en retraite, cheveux en brosse, costume beige « armée de terre », et le regard qui va avec, ils sont restés le doigt sur la couture du pantalon, les commissaires. Et n’ont pas moufté. On a donc du « googeliser » les commissaires pour en savoir un peu plus. Revue des troupes.

« Le club des poètes »

En gros, le casting de la commission c’est facile, ce ne sont principalement tous que des apparatchiks, et membres de ce qu’on appelle au PS le club des poètes. Des spécialistes de la cuisine électorale du PS, comme l’avait raconté  un article du Parisien « leur talent c’est de manier chiffres et statuts du PS comme d’autres travaillent rimes et alexandrins« . Toujours selon le Parisien, certains les appellent aussi « les artistes de l’appareil » et quelques mauvais camarades  » les rois du coup fourré« . En tout cas de beaux CV pour aller goûter à la bouillabaisse du PS local.

Ils sont donc 8 « poètes » à faire partie de cette commission, avec en plus le Général-Président. Chacun représentant une motion du PS, A,C, D et E . Le tout dans un subtil équilibre que, à moins de s’appeller François Hollande, personne ne peut comprendre. En tout cas pour la parité c’est raté, car sur ces 9 membres il n’y a qu’une seule femme, Christine Priotto, mairesse de Dieulefit dans la Drôme, et la seule Sudiste au passage. Un autre membre de la commission, le secrétaire national en charge de l’animation des fédérations, vient bien de prendre des responsabilités pas très loin de Marseille, mais il est en réalité adjoint au maire de Strasbourg. Il s’appelle Alain Fontanel et est depuis le mois dernier patron par intérim de la fédé de l’Hérault, que Solférino a récemment mis sous tutelle, au motif que son ancien patron Robert Navarro a fait l’objet d’une plainte pour « enrichissement personnel ». C’est donc son spécialiste de la mise sous tutelle que Solférino vient d’envoyer à Marseille, écouter les miltants. Pour préparer le terrain ?

Philippe-Xavier Bonnefoy de son côté est un autre remarquable poète. C’est le secrétaire national à la vie des fédérations et aux élections, et un très proche de Hollande. Un des rares membre du bureau national, avec Montebourg et Jean-Marc Ayrault, à avoir envoyé du bois contre JNG, en mars dernier, s’opposant à ce qu’il se représente à la présidence du conseil général, pendant que ses bons camarades regardaient par la fenêtre de Solférino le printemps arriver dans le ciel de Paris.

Un absent et un supporter de l’OM

Les autres sont moins connus, mais sont tous aussi des spécialistes en poèsie solfériniene : Roberto Romero, secrétaire national adjoint chargé de la vie des fédérations et des élections, représentant la motion Hamon, Nicolas Marandon, ex-trésorier des jeunes socialistes, aubryiste, et Frédéric Leveillé, un normand Emmanueliste, et secrétaire national adjoint à la trésorerie venu jeter un oeil dans les finances de la fédé 13.

On ajoutera en vedettes américaines Christophe Borgel un strauskanien aujourd’hui chez Aubry, et poète en chef, un spécialiste de la nage dans les courants, nous dit-on. En tout cas, il ne doit pas aimer la Méditerranée, car il s’est fait remarquer pendant ces 2 jours d’enquêtes par son absence. Il n’est pas venu du tout. Absence diplomatique ? Peur de se mouiller ?

Plus people encore, le sénateur David Assouline, qui après avoir été ségolin est devenu martinien. Cette figure du mouvement étudiant anti-Devaquet en 1986 est aujourd’hui sénateur et secrétaire national à la communication rue de Solférino. Lui il n’est arrivé que ce matin à Marseille. Pourtant il connait bien le chemin, quelques médisants disent l’avoir récemment aperçu dans la loge du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, au stade Vélodrôme. Mais les gens sont méchants.

le deuxième ép
isode de 48 heures à l’Holiday Inn « le Story-Telling« 

le 3 ième épisode « le speed-dating«