Le front républicain va-t-il empêcher les gars de la Marine de monter à bord du paquebot bleu ?

Bon ben demain, c’est le grand jour il parait. On saura demain soir si un élu frontiste, voire deux, peuvent monter à bord du paquebot bleu, le siège du conseil général des Bouches-du-Rhône. Ou si les marseillais auront fait front au front. Revue des troupes.

Comas, le cauchemar d’Ecochard

Sur les 11 cantons marseillais dont les élus sont renouvelables et où se dérouleront demain le second tour de ces élections, c’est celui de La Capelette qui pourrait faire lundi la Une des journaux nationaux. La sortante Janine Ecochard, vice-présidente PS du CG, est en grand danger. Avec 26,04 % au premier tour, elle a 11 points à rattraper pour espérer battre le candidat FN Laurent Comas, qui a fait un des plus gros scores nationaux de son parti avec 37,58%. Elle compte beaucoup sur la mobilisation des électeurs qui ne se sont pas déplacés dimanche dernier. Ecochard a fait cette semaine une campagne à l’ancienne, un peu institutionnelle, cages d’escalier, sortie d’école, que cette VP en charge des collèges connait bien.

Elle a beaucoup d’allure Madame Ecochard, presque trop. On la sent parfois un peu trop sure d’elle, très agacée de devoir affronter un candidat comme Laurent Comas. A sa décharge, c’est une vrai tête à claque ce Comas. Au point qu’il se serait d’ailleurs pris un bourre-pif mercredi par un colleur d’affiche PS, selon lui. Au moins là, il n’y a pas eu mort d’homme. Comas a donc passé sa semaine à arpenter le canton, en récitant en boucle son discours  » Marine me soutient, je suis pas un facho (malgré les états de services d’un de ses proches révélés cette semaine dans La Provence), et le PS ce sont tous des mafieux ». Le lièvre et la tortue… Mais qui sera le lièvre, qui sera la tortue ? Réponse dimanche soir.

René Olmeta pas non plus tiré d’affaire

Autre 21 avril à l’envers dans les quartiers Est, et pas non plus avec un perdreau de l’année, c’est le socialiste René Olmeta, vice-président du CG, en ballotage lui aussi défavorable ( 23,82%) contre la frontiste Christiane Bonnegent (33,88%) dans le canton de la Pomme. Lui aussi serait en danger, mais selon les experts en prévision électorale du cabinet noir de Gaudin, moins que Ecochard. Nous voilà rassurés.

Guy Teissier, opération commando pour sauver ses hommes

Pour les deux cantons des quartiers Sud, ce sont des 21 avril à l’endroit. Les deux sortants, que ce soit Didier Réault à Mazargues (27,66%  au premier tour, contre le FN Benard Marandat à 28,68%) ou Didier Garnier à Sainte-Marguerite (30,89% au premier tour, contre le FN Jean-François Veloson à 31,69%), devraient s’en sortir en ayant eu plus de peur que de mal. Ils se sont fait très, très peur dimanche soir dernier, mais depuis la machine Teissier s’est remise en marche et tourne à plein régime. Ces deux Teissier boys ne peuvent se permettre un échec. Et encore moins leur patron, le député-maire du 9/10, à qui on prête des ambitions aux prochaines municipales, et qui ne peut pas laisser un de ses hommes sur le champs de bataille. En cas d’échec dans un de ses cantons, il pourrait rayer 2014 de son agenda de ministre qu’il n’est pas, à son grand dam.

Et les deux UMP ont pas mal de réserve de voix, car ils avaient dû affronter chacun au premier tour une sérieuse candidature divers droite dissidente « assantiene ». Du nom de Robert Assante, cet élu UMP à la mairie de Marseille, qui était entré en dissidence avec son parti pour ces cantonales, et n’ayant pas trouvé d’accord pour ses candidats avec Teissier, les avait quand même envoyés à la bataille. Une tempête dans un verre d’eau de l’Huveaune mais qui avait faillit mal tourner. Réault avait également eu très peur d’un vote anti-parc, lui qui en est un des ardents défenseurs, qui en réalité n’a pas eu lieu. Réault et Garnier devraient donc passer une fin de soirée plus agréable que dimanche dernier.

Drôles de dames et drôles de drames dans les cantons du centre-ville.

Bon on ne va pas y revenir, on a presque honte. Dans le canton de Notre Dame du Mont, c’est l’UMP Solande Biaggi (23,66%), la femme chocolat, qui va affronter la candidate FN Mireille Barde ( 22,30%), qui est devenue à cause de Marsactu la nouvelle Susan Boyle du web. Sa vidéo-star (tic,tac, tic, tac…) a été téléchargée près de 50 000 fois (cinquante mille !), faisant cette semaine le 3e plus gros buzz de Daily Motion, la Une des sites webs de Libération, du Figaro et de Marianne 2. Nous l’avons ridiculisée mais elle s’est vengée, elle est au second tour et elle a failli faire tomber nos serveurs mercredi dernier avec des dizaines de milliers d’internautes. C’est bien la première fois qu’on a refusé du monde, et on a eu très, très chaud. Enfin, même si Biaggi n’a pas l’air non plus très inspirée par le job, elle devrait mettre fin à la carrière de Barde demain soir.

Aux Cinq-Avenues, Marie-Arlette Carlotti, MAC pour les intimes, est en ballotage favorable avec 25,19 % contre la FN Elisabeth Philippe avec 23,04 %. Bon, MAC elle a fait le job. Et elle est allée chercher à la rescousse son Ségolin, Patrick Mennucci. Et ça les campagnes, il sait faire. Il a fait en tant que directeur de campagne une présidentielle, une régionale, une municipale…  Il ne les a pas toutes gagnées, mais une cantonale pour Mennucci c’est comme si Deschamps coachait l’US Endoume. Il a mis le paquet pour Mac, dans un canton où il est un peu chez lui, notamment dans la partie du 1er arrondissement. Phoning, meeting anti-Le Pen avec des associations amies, porte à porte…. Voire un mystérieux faux tract d’Europe Ecologie appelant à voter Carlotti. Si avec ça ils ne s’en tirent pas….

Au Camas, les coachs ce sont Bruno Gilles et Renaud Muselier. Ils poussent la jeune Marine Pustorino, qui avec 23,07 % des voix au premier tour a fait tomber Antoine Rouzaud etdevrait l’emporter demain soir contre le FN Richard Bonecase (24,16 %). Ou alors ce serait un gros, gros revers pour Muso. Et il s’y connait en revers…

Dans les QN, la machine PS tourne à plein régime.

Aux Olives, on fait la campagne en famille. Marius, le père a laissé sa place à son fils. Sa soeur Florence est suppléante. Avec 37,62 % au premier tour , Christophe Masse, opposé au FN Alexandre Bartolini avec 33,39%, devrait fêter sa victoire sans problème demain soir, encore en famille.

A Saint-Just, le socialiste sortant Michel Pezet s’est pris une vraie claque dimanche dernier avec 31,94%, contre l’inconnu frontiste Chritophe Pietrucci et ses 34,12 %. Du coup, l’homme qui aurait pu être maire de Marseille s’est remis cette semaine à faire les cages d’escaliers. Ca a dû lui rappeler des bons souvenirs. A Saint-Barthélémy, c’est le redoutable FN Stéphane Ravier (34,19%) qui talonne le socialiste sortant Denis Rossi (35,86%), qui n’avait pas beaucoup fait campagne la semaine dernière, touché par un drame familial. Sur ces deux cantons, la machine PS pilotée par la députée Sylvie Andrieux s’est aussi mise en marche. Phoning, réunions publiques, porte à porte… Ca devrait aussi payer dimanche. Sans doute plus facile pour Pezet que pour Rossi.

A Montolivet, en revanche, c’est à nouveau un 21 avril à l’endroit, entre le conseiller UMP sortant Maurice Rey, qui même si il est passé en deuxième position dimanche soir dernier (24,31%) derrière la frontiste Marie-Claude Au
couturier (30,73%) ne devrait pas avoir trop de mal à refaire son retard.

Où est Guérini ?

Heureusement pour tout ce petit monde, il ne va pas faire beau demain à Marseille. Les gens devraient un peu plus aller voter, ce qui va ralentir la progression des candidats frontistes. En tout cas, à Marseille, c’est aide toi, le ciel t’aidera. Car les ténors locaux étaient cette semaine aux abonnés absents. A gauche, ce n’est plus où est Charlie ?, c’est où est Guérini ? Il a disparu. Même sur Facebook il n’y a plus personne. Sur son blog son dernier post date de dimanche. Heureusement sa grande copine Martine Aubry est revenue redire dans La Provence cette semaine tout le bien qu’elle pensait de lui. Bon, il faudra quand même qu’il pense à démissionner du poste de premier secrétaire de la Fédé un de ces quatre, mais rien ne presse non plus.

Quand à Gaudin, il a préféré se tenir bien éloigné de ces élections. C’est vrai qu’il avait autre chose à faire entre la réception de l’ambassadeur de la République slovaque et l’inauguration « la chartreuse de Marseille, une vision retrouvée » aux Archives Municipales. Quand aux pointures nationales, rien non plus à l’horizon, sauf Jean-Marie Le Pen, qui lui est venu faire le job en prônant la peine de mort comme solution facile contre la récidive. Front républicain qu’ils disaient ?

Et bien évidemment, chers internautes, vous pourrez repasser avec nous une soirée en « live blogging » dès 19 heures. A demain.