À Gemalto, le dialogue reprend sur les conditions du plan social
Les premières négociations entre la direction de Gemalto et les représentants du personnel en vue de préparer le plan social ont eu lieu cette semaine. Tandis que les syndicats espèrent élargir le volet départs volontaires du plan, certains salariés sentent l'épée de Damoclès se rapprocher de leur tête.
À Gemalto, le dialogue reprend sur les conditions du plan social
“Dans l’ensemble, cela a été plutôt positif”. Ce lundi, s’ouvraient les négociations entre la direction et les syndicats de Gemalto, dont les salariés de Gémenos et La Ciotat sont concernés par le plan social qui vise respectivement 77 et 130 postes sur ces sites. Ce premier jour a été marqué par un retour du dialogue, un pas dans le bons sens pour Anthony Vella, secrétaire du comité d’entreprise du site de Gémenos et délégué syndical CFE-CGC.
La semaine dernière, la direction de l’entreprise et les représentants des salariés n’étaient pas parvenus à s’entendre sur un accord de méthode, censé fixer au préalable un cadre pour ces négociations. “Nous avons refusé de signer l’accord de méthode car pour s’engager dans une méthode, un processus, il faut avoir confiance et ne pas douter de la bonne foi de l’autre partie”, déclarait alors Brice Barrier, délégué syndical de l’UNSA.
Cette confiance est en partie revenue ce lundi. “Nous avons commencé par parler du calendrier : un marathon jusqu’au 19 avril, avec des réunions toutes les semaines. Nous avons donc demandé à ce qu’il soit allégé pour laisser la place aux études d’experts par exemple”, poursuit Anthony Vella, pour qui la direction de Gemalto affiche une “volonté d’aboutir rapidement pour sécuriser le plan social et couper court au recours”.
“La direction semble ouverte”
Ballottés entre l’annonce du plan social et la course au rachat de l’entreprise en décembre, les salariés s’étaient retrouvés quelque peu déboussolés. Ils ont désormais un cap plus clair. Après l’annonce du rachat de l’entreprise par Atos – qui proposait de garder la totalité des salariés de Gemalto – puis par Thalès, la direction a réaffirmer son intention de maintenir le plan social annoncé quelques semaines plus tôt. “Nous souhaitons que le volet départs volontaires de ce plan social soit élargi. La direction semble ouverte sur ce point”, rend compte Anthony Vella, qui ressort de cette réunion avec le sentiment d’avoir été entendu. Sachant qu’un plan social ne peut viser une personne nominativement mais doit porter sur des postes, le syndicaliste espère ainsi rendre possible le départ volontaire de personnes qui ne sont pas forcément concernées par le plan social. Le but étant de réduire le nombre de personnes contraintes de quitter leur poste.
“L’autre objectif est de favoriser le départ des seniors. Ces deux points vont permettre d’articuler le reste des négociations”, poursuit le représentant CFE-CGC. De son côté, la direction de Gemalto a refusé d’évoquer sa position sur ces échanges, faisant savoir par le biais de sa chargée de communication “qu’aucune information ne serait transmise durant la période de négociation”.
Pour le moment et toujours selon Anthony Vella, 1977 personnes ont aujourd’hui des postes concernés par ce plan social. Toutes ne devront évidemment pas partir car plusieurs personnes peuvent être affiliées à des postes similaires tandis que le plan social ne prévoit d’en supprimer qu’une partie. “Le but n’est pas d’étendre le nombre de personnes concernées mais de réduite celui de celles obligées de partir”, rappelle Anthony Vella.
À Gémenos, les syndicats ont déjà transmis des organigrammes avec les postes qui doivent faire partie du plan social. “Cela a pu engendrer des chocs et il a fallut gérer des crises de nerfs. Vous imaginez, si après de longues années de travail on vous dit que finalement, votre poste ne sert à rien ?”, raconte le secrétaire du comité d’entreprise. “Certaines personnes ont déjà appris que leur poste allait être concerné. confirmait il y a peu un ingénieur de Gemalto à Gémenos questionné par Marsactu. Pour certains, c’est très dur. Surtout pour ceux qui ont des familles à gérer”.
Le mirage de la bourse à l’emploi
Pour les personnes qui devront donc quitter leur poste à Gemalto, une lueur d’espoir peut se trouver chez Thalès, qui doit officialiser le rachat du spécialiste de la carte à puce au second semestre 2018. Dès le mois de décembre et quelques jour seulement après l’annonce du rachat, le patron de Thalès, Patrice Caine, annonçait en effet qu’il comptait ouvrir une bourse à l’emploi “pour tous les postes ouverts chez Thalès, de manière prioritaire aux employés salariés de Gemalto qui pourraient être intéressés”. Mais le rachat effectif de Gemalto par Thalès n’ayant pas encore été officialisé, les conditions de cette mobilité restent à définir. Évoquée lors de cette première réunion, elle concernerait une centaine de postes. “De quels types de postes il s’agit ? On ne sait pas. Et puis ce sont surtout des emplois basés à Toulon”, envisage Anthony Vella.
La prochaine réunion entre ces derniers et la direction doit avoir lieu le 8 février. Elle dessinera plus encore les contours de ce plan social, qui intervient dans une entreprise qui fait des bénéfices et qui prévoit de se faire racheter à hauteur de 4.8 milliards d’euros.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Commentaires
0 commentaire(s)
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.