Premiers regards sur 2018
VŒUX POUR MARSEILLE
Le moment des vœux n’est pas seulement un rituel : c’est aussi une façon d’exprimer des projets, des désirs, des engagements. C’est aussi une façon de formuler ce que l’on attend de l’année qui va s’ouvrir – demain.
Une métropole réelle
Sans doute est-ce là le premier vœu que l’on peut avoir envie de formuler. Je me rappelle que, quand j’avais été amené à une forme de comparaison entre Marseille où j’avais vécu et travaillé et Lyon où je m’installais, j’avais été frappé par l’importance de la métropole, de la communauté urbaine de Lyon, de la COURLY, comme on l’appelle, qui avait une existence réelle, qui manifestait une véritable présence dans l’espace de la ville. Au regard de la COURLY, la métropole n’existe pas à Marseille : les pouvoirs de la ville de Marseille sont trop jaloux de leurs prérogatives pour consentir à laisser la métropole jouer un rôle, tandis que les autres communes qui en font partie l’ont fait éclater en plusieurs petites métropoles locales dont l’existence même fragilisent et affaiblissent l’identité métropolitaine de Marseille. Or, à l’échelle des politiques contemporaines, dans des espaces régionaux eux-mêmes agrandis par les dernières modifications (même si P.A.C.A. n’a pas changé, l’identité régionale, elle, a changé de dimension), à l’échelle aussi d’une européanisation et d’une mondialisation de l’économie que l’on ne peut arrêter, la politique de la ville ne peut plus se penser qu’à l’échelle métropolitaine. De plus, sans doute la métropole est-elle le seul espace urbain en mesure de penser aussi bien les périphéries que les centres, le seul espace de la ville qui en finisse avec la ségrégation dont les banlieues sont victimes.
Urbanisme et patrimoine
C’est le second vœu que je formulerai pour Marseille : que l’urbanisme et le développement de la ville se fondent aussi bien sur le patrimoine que sur les constructions et les aménagements neufs, que l’économie de la ville et l’écologie urbaine n’oublient pas le rôle que joue le patrimoine et les constructions anciennes dans l’élaboration du paysage de la ville. Marseille se dégrade, elle n’est pas entretenue comme il le faudrait, les paysages urbains qui pourraient être enrichis par les belles constructions que compte la ville sont enlaidis par des constructions sans souci du patrimoine et par un urbanisme fondé sur la négligence et le laxisme qui caractérisent le libéralisme excessif de la politique et de l’économie de la ville. C’est justement un autre domaine dans lequel une véritable politique métropolitaine serait bienvenue, ne serait-ce que parce qu’elle permettrait à Marseille de jouer un rôle comparable à celui d’Aix dans le domaine du patrimoine et de l’entretien du paysage urbain. C’est aussi le sens d’une politique des transports et des déplacements qui cesse d’être tournée presque exclusivement vers l’usage des voitures particulières, dont la multiplication accroît la pollution et la dégradation du paysage, mais se fonde sur une véritable politique des transports en commun qui permette au patrimoine urbain de retrouver sa place. En 2018, Marseille devrait se donner enfin une politique du paysage.
Développement économique et emploi
Sans doute est-ce là le domaine dans lequel le libéralisme excessif de la politique marseillaise a fait le plus de tort à la ville. De la même façon que le laxisme et l’absence d’engagement des pouvoirs municipaux et métropolitains ont laissé se dégrader le paysage urbain, sans doute ont-ils laissé se dégrader l’économie de la ville et de la métropole. Il importe que de nouvelles orientations soient données à l’économie marseillaise, que de nouvelles activités économiques soient imaginées, afin que la ville retrouve une véritable croissance et soit en mesure de constituer un bassin d’emploi véritable. Il importe, pour commencer, que la métropole se saisisse de l’opportunité que lui donne la réunification des universités et des institutions de recherche pour qu’elles donnent à la métropole l’apport qui devrait être le leur dans le développement de l’économie. Il s’agit à la fois d’une véritable politique de formation et de qualification et d’une politique économique donnant une place véritable à l’innovation que permet la recherche. Par ailleurs, pour que l’économie se développe et que les emplois soient de nouveau offerts, il importe que la métropole soit en mesure d’attirer de nouveaux travailleurs et soit en mesure de les fixer ; pour cela, c’est le rôle de la culture, celui d’une politique sportive qui ne se contente pas de subventionner l’O.M., celui d’une politique réelle des transports en commun, celui, enfin, d’un urbanisme qui soit réellement soucieux du bien-être de ceux qui vivent dans la ville. Il faut qu’en 2018, le développement économique et la politique de l’emploi permettent à la ville d’être enfin, de nouveau, pleinement habitée.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Monsieur LAMIZET, comment ne pas adhérer et comment ne pas nous souhaiter la liste des vœux que vous présentez dans votre blog. L’on ne peut qu’être d’accord avec eux et avec vous.
Votre expérience lyonnaise, mais vous auriez pu être bordelais, nantais , clermontois démontre une fois de plus le chemin qu’il reste à parcourir à cette ville de Marseille et à cette métropole qui n’avance pas ou mieux que l’on ne veut pas faire avancer pour les raisons qui sont évoquées quotidiennement dans ce journal et qui tiennent essentiellement dans la qualité déplorables et affligeante des z’élus locaux., sans vision, sans stratégie, sans ambitions sauf celles de profiter et de perdurer dans le système.
Si l’Etat , vu la qualité des politiques locaux , n’intervient pas , nous sommes partis pour 10 ou 15 années de plus dans la médiocrité.
Mais quelque part , et cela va faire bondir certains, nous avons les élus que nous méritons.
Une métropole réelle ?, comment faire entre une Joisains et un Gaudin, j’hésite entre la peste et le choléra ou bien Charybde et Sylla .
Urbanisme et patrimoine?, nos z’élus sont maqués avec les promoteurs immobiliers , je ne rappelle pas ici l’épisode Corderie. Je construis à tout prix n’importe comment , n’importe où mais pas avec n’importe qui.
Développement économique et emploi?, la CCI et la mairie sont incapables de gérer ne serait ce que la problématique du centre ville, comment donc intéresser de grandes entreprises pourvoyeuses de main d’œuvre dans une ville de deuxième zone en déliquescence, avec des problèmes de gestion quotidienne qui durent et perdurent.
Nous avons droit depuis des décennies de la part de ces mêmes z’élus de la mairie , de la métropole, de la CCI au discours sur les atouts de Marseille, la potentialité de Marseille, les avantages de Marseille. Sûrement , mais pas avec eux. Que de la poudre aux yeux !
Paris est la capitale de la France, Lyon est la deuxième ville du pays et ayant habité là bas vous savez pourquoi, maintenant
Bienvenue dans le Sud
Se connecter pour écrire un commentaire.