Manuel Valls passé au scanner de ses promesses marseillaises
Plus d'un an après un comité interministériel consacré à Aix-Marseille Provence, la venue de Manuel Valls a des allures de bilan. Marsactu a passé au crible 16 des 57 mesures promises, les plus faciles à objectiver, sur les thèmes de l'éducation, du logement, des transports et de l'économie.
Photo Mathieu Delmestre Solfé Communications
Matinée à Gignac-la-Nerthe autour de la question du logement social. Après-midi à Marseille autour de l’opération d’intérêt national Euroméditerranée. C’est un extrait du programme de la visite du premier ministre, ce vendredi. Décision n°1 : renforcer l’application de la loi SRU. Décision n°2 : poursuivre la production de logements dans le cadre d’Euromediterranée. C’est un extrait du compte-rendu du comité interministériel d’Aix-Marseille Provence de mai 2015. Ce parallèle laisse peu de doute sur la volonté de Manuel Valls de défendre le bilan de son action en faveur de Marseille et sa métropole. Et plus largement celui de l’État. “Son” comité interministériel fait en effet écho à celui organisé par son prédécesseur, qui a lui aussi multiplié les visites sur place.
Rappelez-vous, tout a commencé à l’été 2012, avec l’appel à l’intervention de l’armée dans les cités de la sénatrice et maire des 15e et 16e arrondissements Samia Ghali (PS). Cette année là, au 29 août, la “comptabilité macabre” du procureur de la République s’arrêtait à 19 règlements de compte dans les Bouches-du-Rhône. Au terme d’un tourbillon médiatique, le premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce pour le 6 septembre la tenue d’un comité interministériel dont sortiront deux mesures principales : la création d’un poste de préfet de police de plein exercice, comme à Paris, et la fusion de six intercommunalités dans la métropole Aix-Marseille Provence. L’idée défendue était de ne pas se limiter au seul aspect sécuritaire mais d’apporter des réponses sur le plan de l’éducation, de la santé, de l’économie, des transports…
Rebelote en septembre 2013 avec un “pacte de sécurité et de cohésion sociale” doublé en novembre d’un “plan d’action pour la métropole”. Le résultat des municipales n’apporte pas, pour les socialistes la récolte électorale attendue de ces annonces gouvernementales à répétition. Le gouvernement change de tête mais les annonces se poursuivent. Notamment en mai 2015 avec un nouveau comité interministériel, cette fois-ci sous la houlette de Manuel Valls. Régulièrement, Marsactu s’est attaché à tirer le bilan et mettre en perspective ces annonces, au-delà de la poursuite de la “comptabilité macabre” des règlements de comptes dont le nombre flambe cette année. Les 57 mesures du plan Valls nous en fournissent à nouveau l’occasion.
Par souci de lisibilité, nous avons opéré une sélection des mesures les plus vérifiables. Au final, si Manuel Valls se félicitera sans doute de la forte proportion de promesses tenues, cela renseigne aussi sur leur teneur : beaucoup de projets déjà bien ficelés, déjà annoncés par son prédécesseur et souvent inclus dans le circuit de négociation du contrat de plan-État région. Ce document qui fixe pour 2015-2020 les grands projets locaux soutenus par l’État a d’ailleurs été signé le jour-même du comité.
Nul doute que les élus locaux de droite ne s’en contenteront pas. Leurs demandes groupées pour la création d’une zone franche en centre-ville de Marseille le préfigurent. La situation financière tendue de la métropole Aix-Marseille Provence pourrait aussi alimenter ces doléances.
ÉDUCATION
LOGEMENT ET RÉNOVATION URBAINE
TRANSPORTS
ÉCONOMIE, INNOVATION
Lisa Castelly et Julien Vinzent
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Ce travail montre que pour ce qui concerne les engagements du chef du gouvernement, presque tout est fait ou en passe de l’être.
Si l’on étendait cette analyse à l’ensemble de la législature (en intégrant les engagements et les réalisations du gouvernement Ayrault), on obtiendrait un bilan assez unique d’un engagement concret de l’Etat en faveur de la Ville de Marseille. Sans parler du département dans son ensemble, avec l’heureuse mise en place de la Métropole qui va notamment permettre d’entamer le processus de désintoxication des élus communaux aux dépenses d’équipements non stratégiques, et offrir ainsi une chance réelle à ce territoire d’investir pour combler ses nombreux retards de développement.
Laurent Lhardit, Conseiller PS du 3è secteur de Marseille
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