Pointue bonsoir !

🎨 Ça repeint. “Personne ne nie des problèmes de propreté. Il peut y avoir des problèmes de mise en œuvre du nettoyage. Ce sont des défaillances à l’instant t. Mais il n’y a pas de problèmes structurels” dans les geôles des commissariats marseillais, clamait le représentant de la préfecture de police devant la justice le 22 janvier dernier. Entre-temps, le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police ont été condamnés à remettre en état les cellules des commissariats Nord et de l’Évêché. Et selon nos informations, la réaction n’a pas tardé, puisque des peintres ont déjà été vus en action dans les geôles incriminées (voir notre photo) pour mettre un coup de frais. Belle réactivité pour régler un problème qui n’était pas “structurel”.

🚛 Ça s'agace. "Si c'était simple, cela serait résolu depuis 50 ans". À l'occasion de ses vœux, la présidente (divers-droite) de la métropole et du département, Martine Vassal a choisi d'aborder huit thèmes en réponse à des questions posées par des représentants des conseils de jeunes des deux institutions. Une question sur la propreté posée par Nicolas tend la salle. Et la réponse très politique de Martine Vassal ne convainc pas le public, d'où surgissent huées et sifflets. L'élue hausse alors le ton : "Ceux qui pensent qu'éboueur est un métier facile, ils viennent me voir à la fin et on fera un petit tour avec les bennes et vous verrez que c'est compliqué".

🗂️ Ça s'emmêle. Dans La Marseillaise et Maritima samedi dernier, l’adjoint marseillais au logement, Patrick Amico semble avoir oublié sa fiche d’éléments de langage liée au départ de Mathilde Chaboche, daté printemps dernier. À l’époque, toute une partie de la majorité pointait la responsabilité de l’adjointe à l’urbanisme dans le retard de construction de logements sociaux. C’est la révélation d’une possible sanction de l’État qui avait mené à sa convocation chez le maire et à sa démission dans la foulée. Avant qu’une affaire de conflit d’intérêts ne soit brandie dans un second temps. Mais aujourd’hui, Patrick Amico relativise les chiffres présentés il y a quelques mois comme dramatiques. “On a frisé la carence sur des chiffres entre 2020 et 2022, parce qu’une opération immobilière ça met 5 ans. Ce qu’on a récupéré en 2020, ce sont des opérations qui ne se sont pas montées entre 2015 et 2020”. Un argument développé à l’époque par Mathilde Chaboche, sans effet...

Au pied du mur. Ça ne s’arrange pas à la clinique Bonneveine. Sous ses dehors cossus d’établissement hospitalier privé des quartiers Sud, la structure pourrait bien s’enfoncer dans une crise financière sans retour. En octobre, les journalistes indépendants Séverine Charon et Florian Espalieu révélaient dans nos colonnes que six millions d’euros s’étaient envolés des caisses, suscitant l’ouverture d’une enquête par le parquet national financier. Le président du groupe propriétaire avait été mis en examen pour des faits semblables à Grenoble en janvier dernier. Ce jeudi, la clinique fait face à son avenir avec la tenue d’une assemblée générale, à la demande du commissaire aux comptes. Dans un courrier que Marsactu a pu consulter, il estime que les problèmes de trésorerie actuels sont “de nature à compromettre la continuité d’exploitation”.

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Fourmis. La data, c’est le dada de notre journaliste Julien Vinzent depuis… que Marsactu existe. Mais au fait, c’est quoi la data ? Le fait pour un journaliste, en l’occurrence, de décortiquer des fichiers de données pour ensuite les mettre en forme – avec des infographies ou des cartes le plus souvent – afin de les rendre compréhensibles par le plus grand nombre. Mais pour qu’il y ait data journalisme, il faut pouvoir accéder à ladite data. En janvier, Julien plaçait sur le plan de Marseille une nuée de petits points indiquant les adresses visées par des arrêtés de péril. Pourtant, ces données ne sont rassemblées nulle part sur le site de la Ville de Marseille. C’est Maël Camberlein, ancien délogé de la rue d’Aubagne, qui a contacté Marsactu pour livrer un énorme fichier qu’il a compilé patiemment pendant des mois. Julien raconte cette collaboration inédite dans le dernier épisode du Bocal, le podcast de Marsactu, qui est à écouter ici.

Éternel recommencement. Un “appel de Marseille”, un plan de 80 pages baptisé “Justice pour nos quartiers”, une action en justice contre l’État, des manifestations, des marches blanches… Ces derniers mois ont été marqués par de nombreuses mobilisations associatives pour interpeller les autorités sur les assassinats sur fond de narcotrafics à Marseille. Mais tandis que les renforts policiers sont arrivés par dizaines, toutes les autres demandes des associations restent sans réponse. À commencer par le relogement des familles de victimes, réclamé depuis dix ans, ou la création de dispositifs à la hauteur pour aider les jeunes pris dans le deal à en sortir.

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Tchèque point. Il y a un peu plus de 86 ans débarquait à Marseille un discret consul tchécoslovaque, Vladimir Vochoc. De 1938 à 1941, dans une ville devenue le port d’échappatoire pour quitter l’Europe en guerre, son rôle sera pourtant tout sauf anecdotique. Diplomate issu d’un pays disloqué par les nazis, il en conservera malgré tout l’outil principal : un tampon lui permettant de fournir passeports et laissez-passer. Au côté de Varian Fry (voir Pointue numéro 6) il permettra à des centaines de réfugiés de rejoindre des lieux sûrs. La semaine dernière, une plaque lui rendant hommage a été dévoilée. À cette occasion, Benoît Gilles raconte ce destin méconnu et néanmoins héroïque.    

I love Allauch. "Movida provençale", l'expression est lâchée. Le week-end dernier, La Provence s'est lancée dans une ode à la commune limitrophe du Nord de Marseille. Le quotidien explique que c'est l'installation de tournages de Plus belle la vie nouvelle version qui explique le réveil "en fanfare" d'une ville sans histoire – autres que les démêlés judiciaires de l'ancien maire. La Provence résume les atouts de "l’Allaudienne way of life" : "les cigales sans les kalash ; la vue sur la Bonne-Mère mais depuis les hauteurs décarbonées de la place des Moulins ; la convivialité de village mais à 15 minutes en L2 de l’hôpital de la Timone". Résultat : 10 000 personnes ont débarqué pour la traditionnelle descente des bergers à Noël, et le maire espère doubler le nombre de touristes, jusqu'ici un peu faiblard.

Pointue !, c'est fini pour ce jeudi, merci d'avoir tout lu en entier ! Rendez-vous jeudi prochain, 18 heures et des poussières, as usual, pour découvrir ou re-découvrir le meilleur de Marsactu.